Une chose est sûre : Wolfgang Petersen nous sort ici un grand moment de cinéma comme il l’a déjà fait par le passé avec ''Das Boot'', autrement dit une grande fresque émotionnelle non dépourvue d’action. Il est clair qu’on est loin ici des films à effets spéciaux qui n’ont que ça pour eux que Petersen nous avait gratifiés ces dernières années (''Alerte ! '', ''Air Force One'' et ''En Pleine Tempête'').
Nous sommes dons devant une grande fresque épique, très bien réalisée (j’avoue que j’avais peur de ce qu’allait accoucher Petersen et ce, à cause des trois films que je viens de citer !) qui, dans son concept, n’est pas sans rappeler d’autres grandes évocations historiques impressionnantes telles que ''Le Jour Le Plus Long'', ''Glory'', ''Braveheart'', ''Barry Lyndon'', ''Laurence d’Arabie'' ou ''Les Vickings. Mais là où “l’habitude” change, c’est qu’au niveau des effets visuels, on a l’impression de se retrouver devant l’une des nombreuses scènes de batailles de la sublissime trilogie du Seigneur des Anneaux : c’est vraiment très impressionnant et, visuellement parlant, c’est très esthétique….bref on en prend plein les mirettes et c’est tant mieux !! Côté casting, là, y’a des choses à dire : Si Achille est campé par un Brad Pitt formidable qui prouve qu’il n’est pas qu’une belle gueule dans un beau corps, on ne peut s’empêcher d’avoir du respect pour les deux acteurs qui crève littéralement l’écran tout au long du film : Peter “ Roi Priam ” O'Toole et Eric “ Hector ” Bana. Peter O’Toole nous prouve qu’il est toujours un très grand acteur malgré son grand âge et ce surtout dans sa meilleure scène
où Priam va voir Achille pour demander le corps de son fils
: boulversant. Eric Bana m’a fait super plaisir : je l’avais déjà remarqué dans ''Hulk'' où il s’était bien démerdé mais là, Bana est tout simplement grandiose, il nous campe un incroyable Hector. Rivalisant de charisme avec Achille, ce choix de casting fait honneur aux deux héros du poème d’Homère qu’il décrivait comme étant les plus charismatiques des soldats des deux armées en lutte. Sur ce coup là, nous avons une idée de génie !! Par contre, pour d’autres, le choix est plus que discutable : pour Paris, Orlando Bloom est plus que fade…je suis déçu, après la trilogie du Seigneur des Anneaux, j’attendais beaucoup de ce jeune acteur qui nous avait campé un Légolas parfait !! Mais la grosse erreur de ce casting est, selon moi, le personnage central de cette histoire (et c’est là que ça fait mal) : Hélène…Certes Diane Kruger est une belle femme (et encore, il existe largement mieux) mais soyons franc, elle n’a pas le charisme qu’il faut pour camper ce formidable personnage qu’est Hélène. L’a-t-on choisi pour sa jeunesse et son joli minois ? Allez savoir…mais je pense tout de même que des actrices plus âgées qu’elle (comme Angelina Jolie ou Heather Graham par exemple) auraient mieux rendu hommage à cette incroyable femme qui a tout de même réussi à déclencher à elle toute seule l’une des plus grandes batailles que la Terre ait connu !! Du côté de la B.O., le grand James Horner nous amène ici une nouvelle remarquable composition qui colle parfaitement aux différentes scènes (tensions et émotions au rdv : du pur travail d’orfèvre !) Je terminerais ce test sur une toute petite précision : ici la mythologie n’a plus sa place…exit l’immortel Achille qu’on avait plongé dans les eaux du Styx par le talon…on fait juste une allusion à un moment à sa mère qui serait une demi-déesse ; nous avons juste affaire avec un incroyable guerrier possédant une énorme force physique et un courage à toute épreuve…donc exit aussi la main d’Apollon qui guide la flèche de Paris jusqu'à transpercer le talon d’Achille afin de punir l’affront du viol de son temple par le valeureux guerrier grec et ses hommes…pourtant le viol du temple est présent et, surtout, la scène où
Achille décapite la statue du Dieu
…non plus de mythologie, c’est limite si on a pas voulu faire un film historique…mais bon même si je suis fan de mythologie, je ne suis pas indigné non plus par cet oubli…le seul problème c’est que la mort d’Achille avec une flèche dans le talon devient presque inutile sans le côté mythologique : sans aucune symbolique, Achille aurait très bien pu fini avec une flèche dans la gorge ou une épée en plein sternum…mais non Petersen a gardé le coup du talon, certainement par respect de l’œuvre d’Homère. En tout cas, du grand spectacle comme ça, on en veut à chaque fois !!