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    Trop belle pour toi
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    ZZelig
    ZZelig

    15 abonnés 51 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 octobre 2018
    Bertrand Blier a réussi son chef d'œuvre avant de sombrer dans des films sans grand intérêt, se parodiant lui-même. Trop belle pour toi a le privilège d'être court (80 minutes) et dense, d'une forme moderne maîtrisée en plus de traiter un sujet d'importance, la passion amoureuse dans toutes ses dimensions. Sujet par ailleurs classique, mais intelligemment revisité d'un mari qui trompe sa femme dans des circonstances bien particulières. Preuve que l'on peut dire des choses nouvelles en retravaillant ce qui s'était déjà réalisé.

    L’histoire est simple : il s’agit de celle d’un garagiste à Marseille, Bernard Barthélémy (Gérard Depardieu), marié à une belle femme, Florence (Carole Bouquet), et qui s’éprend d’une passion pour une femme disgracieuse, Colette Chevassu (Josiane Balasko), sa secrétaire intérimaire.

    Autant dans la forme que dans le fond, le film conjugue dans sa structure toute l'ambition de Blier. L'utilisation du cinémascope lui donne un aspect à la fois classique et moderne. Trop belle pour toi joue à merveille avec une forme sobre, mais éclatée, déstructurant la narration sans pour autant aboutir au n'importe quoi, c’est-à-dire à un film de Jean-Luc Godard.  Il déstructure, mais reconstruit du sens. Toutes les formes narratives sont convoquées pour déstabiliser le spectateur sans le perdre quant au sujet. Il semble ne pas y avoir de narrateur proprement dit puisque les personnages sont à la fois pris dans le présent, le passé et le futur. Ils se parlent à eux-mêmes et commentent l'action, s'adressent au spectateur, se parlent comme s'ils racontaient leurs souvenirs par-delà le temps vécu, réfléchissent, se jugent les uns les autres, disent tout haut ce qu'ils ou que les autres pensent tout bas.

    Il faut dire que les dialogues sont magistraux, comme rarement dans le cinéma français. Témoin cette réplique de Florence quand elle apprend que son mari la trompe avec une femme quelconque : « J’aimerais être moche comme elle. » Tout sonne juste et l’on se prend à être ému et à rire aux éclats devant tant de répliques fulgurantes. Le cinéaste n’a jamais été aussi grand.

    Bertrand Blier entrechoque les époques, les dialogues, les personnages et parvient à une structure filmique aboutie et cohérente malgré son éparpillement et sa fragmentation. Le montage est tout aussi étourdissant, passant sans transition d’une époque à une autre, d’une situation à une autre comme celle où les amis réunis sont à la cérémonie de mariage. Sans crier gare, Colette est introduite au passage, venant d’un autre temps. Blier a toujours été un grand inventeur de ce style de récit moderne sans sombrer dans l'auteurisme contemporain, mêlant humour, dérision et sens du tragique. Dès qu'une situation menace de s'enliser dans le pathos, il la court-circuite par une dose d'humour, voire de trivialité ; dès qu'elle s'enfonce dans la gaudriole, il réinjecte de la sensibilité, du sérieux ou du drame. Ce mélange détonnant permet d'aborder toutes les situations existentielles qu'une telle histoire peut recéler.

    Alors de quoi parle ce film, sans doute l’un des plus beaux sur la passion amoureuse ?

    Très certainement du désir  mais pas de n’importe lequel. Bernard a tout : une belle femme, une bonne situation et des amis. Mais justement, il a trop. Et il s’ennuie. Blier renverse la situation trop connue de l’homme amoureux et qui tente de séduire une femme belle. Ici, il l’a déjà et c’est ce qui lui pèse.

    spoiler: Dans la grande scène des rôles inversés, le dialogue avec Colette (devenue sa femme), Bernard contemple Françoise (devenue Colette) qui vient avec son téléphone chez eux pour dîner. « Peut-être qu’il la trouve trop belle. Enfin je veux dire trop sublime, trop idéale. À quoi veux-tu rêver quand tu vis avec une telle merveille ? T’as tout. Qu’est-ce qui te reste à espérer ? Rien. Mourir. » Dès lors, Bernard s’intéresse à Françoise : « J’aimerais vous connaître. » Ce à quoi, Françoise répond : « Ça veut dire quoi connaître une femme ? »


    Question essentielle car on ne tombe pas réellement amoureux d’une femme parce qu’elle est belle mais parce qu’elle nous échappe grâce à son mystère et à sa séduction. À son ineffable singularité que nous ne pourrons jamais atteindre.  La beauté est justement trop évidente et banale, trop visible, au point d’être idéale et c’est ce qui la rend fade et commune. Mondaine. Encore moins si l’on prend homme ou femme et qu’il ou qu’elle n’est que notre clone. L’altérité, c’est ce que l’autre a et que je n’ai pas et il faut accepter cette perte fondatrice pour être et aimer.

    Mais justement, ici, cette scène est révélatrice de ce que Bernard n’est jamais satisfait de son sort ou de son désir. Qu’une femme lui appartienne, il en désire une autre. Si l’on inverse la situation, c’est-à-dire s’il a cette autre femme tant désirée, il désire celle qu’il n’a plus ou pas comme le montre le film, fut-elle belle ou non. C'est le manque qui crée le désir et non le désir qui comble le manque. Bernard ne l’accepte pas. Il perdra tout.

    La conception tragique de Blier concernant le désir joue donc sur l’acceptation de l’imperfection de l’être humain dans un choix amoureux. C’est le grand pari du film que de remettre du tragique dans l’amour loin de l’égoïsme contemporain qui tente de l’effacer. Vouloir une femme parfaite, du moins conforme aux canons d’une société ou qu’une classe sociale aisée véhicule risque d’être un cuisant échec d’autant plus sévère que l’illusion a été plus forte auparavant.

    spoiler: .Le film aborde tous les registres de la relation amoureuse et sexuelle : sensuelle, triviale, sentimentale, intellectuelle. Blier étudie ainsi toutes les possibilités du manque et de mimétisme, et même de classe. Il réactive le rapport ancillaire (les servantes) qui peut jouer ici même si Bernard est plus fasciné par l’imperfection de Colette que par le fait qu’elle ne soit qu’une simple employée. C’est sans doute le comblement qui le taraude car comme il le disait plus haut, il n’y a plus rien à imaginer, rappelant la phrase de Proust : « Laissez les belles femmes aux hommes sans imagination ! »


    spoiler: Bernard n’accepte pas ce qu’il a, même s’il obtient cette imparfaite femme, témoin cette scène quand Colette propose à Bernard de vivre quelques jours avec lui, ce dernier répond : « Je retourne au garage. » L’habitude le menace, l’éternel retour du même le terrifie.


    C’est donc à un « éloge » de la femme de seconde zone que fait Blier, en la mettant en lumière derrière la femme idéale. Il épouse sa condition de subalterne, lui donnant une humilité, elle, la disgracieuse aux yeux des hommes et qui succombe devant l’amour, du moins devant le désir de l’homme, et qui, seul, lui donne la vraie grâce. Elle sait qu’elle n’a rien eu alors que Bernard ne le sait pas car il a tout eu. C’est ce que dit Colette, touchante : « T’es bien sûr de vouloir de moi sinon ce serait trop moche. Je suis en train de plonger. » La sensibilité de Blier est de donner voix aux femmes moins belles, aux femmes du peuple, aux « bonniches », témoin cette scène où Colette raconte à Françoise comment elle tente difficilement d’enclencher une relation amoureuse avec les hommes.

    spoiler: La séquence où elle dit toute sa détresse est celle de la réception où elle raconte comment elle se glisse dans les beaux mariages : « On me prend pour une cousine, une parenté éloignée et je regarde la mariée. Je voudrais porter un toast pour vous souhaiter tout le bonheur, tout le bonheur que j’ai pas, que je connaîtrai jamais et j’en ai pas la force. Moi aussi, je peux être belle. C’est une beauté plus intérieure mais c’est une beauté qui en vaut une autre à qui s’est regardé.» Autre scène dans le bus quand Colette clame tout fort : « J’ai pas envie de rentrer chez moi ! » Et une femme lui répond : » Bon bah ça va, on a compris ! On est toutes dans le même cas ma petite vieille ! » L’art de faire dire tout haut la misère intérieure des femmes de peu. Et l’on disait Bertrand Blier misogyne !


    spoiler: L’autre grande scène à cet égard est quand Florence rend visite dans la chambre d’hôtel à Colette, nue dans le lit, couverte par un drap blanc. Florence se demande comment a-t-elle fait pour attirer le regard de Bernard. Fascinée à la fois par cette femme banale, et humiliée que cette dernière ait pu être désirée par son mari alors qu’elle est nettement plus belle. Là est la fracture fondatrice. Elle qui était si sûre de son pouvoir sur les hommes comme elle le dit : « Tu ne sais même pas ce que c’est que de tourner la tête d’un homme ! Moi les hommes, je les ai tous à mes pieds. Bernard comme les autres ! Je claque dans les doigts, il arrive ! » Elle aussi a trop eu. Ce qui en dit long non seulement sur la rivalité entre femmes mais dans leur pouvoir hégémonique en général dans le domaine de la séduction. « Pourquoi vous êtes si belle ? » lui dira Colette. Pour se venger, Françoise couchera avec Marcello, l’ami garagiste de Bernard, un homme de la même condition que Colette. Mimétisme.


    Inversement, dans une scène précédente, Colette se sentait humiliée d’être choisie par Bernard alors qu’il possède une belle femme. « La beauté ça matraque figure-toi ! » Ingénieuse scène qui dit la lancinante mélancolie de ces êtres qui n’ont pas été élus sur l’autel de la beauté mais qui seuls peuvent la vivre réellement. Inégalitaire nature.

    Comme d’ailleurs, la finesse du cinéaste est de donner voix aussi à la musique de Schubert tout au long du film. Musicien plus sensible et esseulé, mort à 31 ans de la syphilis, malheureux en amour. Ce n’est bien sûr pas un hasard. Il s’agit d’un des personnages qui ponctue poétiquement toute la partition du film. Et jusqu’à la fin. Franz Schubert introduit la création artistique à l’image de Pascal (François Cluzet), écrivain raté, le mari de Colette. Mais pas seulement. Il réunifie tous les protagonistes, leur faille secrète, taraudés par le manque : Pascal on l’a dit, Colette pour son rejet hors de la séduction, Bernard hanté par cette musique secrète et sensible, et Françoise par ricochet qui voit tout son petit monde bourgeois basculer dans le cauchemar et le doute.

    spoiler: Rarement un tel film a été intelligent et délicat sur ce sujet. Et drôle. Tous les repères valsent, toutes les voix sont convoquées pour raconter une banale histoire d’adultère en surface, mais originale par le décalage opéré. Le film en joue constamment, renforçant l’émotion au lieu de la prendre à la source (pas de naturalisme ici et nul romantisme) lorsque Colette annonce que Bernard va partir en douce au moment où elle fera les courses en vélo. Et c’est exactement ce qui se passe dans la scène d’après. Fatalité du destin qui rend cette histoire poignante, justement parce qu’on en connait l’inéluctable fin.


    Mais les histoires d’amour finissent mal comme on sait. Et c’est parce qu’elles finissent mal qu’elles sont passionnantes à vivre. Là réside tout le tragique de la vie qu’il faut assumer coûte que coûte. Bernard se lasse quand il part quelques jours avec Colette à Béziers. Indécis une fois de plus. L’amour suppose l’humilité, non la vanité de soi.

    spoiler: Le film est donc tragique à l’instar de la vie. Il n’y a pas de solution. L’amour est court mais l’oubli est long. Bernard s’enfuit en douce, retrouve sa femme et ses enfants ; celle-ci le quittera, meurtrie. Colette quitte Pascal, se marie avec un autre, se fait faire un enfant et boit de la bière pour oublier, loin du sud ! L’amour ne comble rien et rend éternellement mélancolique et insatisfait quand il a vraiment eu lieu. Il est cette blessure et cette fracture irréparables. On ne le répare pas comme on va chez le garagiste.

    spoiler: Fin remarquable. Le film convoque les trois principaux personnages dans les bungalows en pleine nuit comme un retour sur le lieu du crime : l’apparition de Colette qui sort pour fumer et de Françoise qui s’en va en voiture, Bernard courant après l’une et après l’autre, se retrouvant seul. Comme tout le monde. « Elle m’a pris mon manteau ! » lâche-t-il d’un ton enfantin. Il s’en va et revient vers la caméra et lâche ce qui le taraudait depuis le début : « Vous me faites chier avec votre Schubert ! Y m’fait chier !»


    Il ne reste donc qu’une seule chose : la petite musique de Schubert comme trace du tragique du monde et de l’amour.
    William Spindler
    William Spindler

    13 abonnés 77 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 22 août 2014
    Voici sans doute l'un des plus beaux film réalisés par Bertrand Blier. La poésie est de chaque plan, de chaque cadre, de chaque réplique. Le film est construit comme pourrait l'être une partition musicale, en perpétuel mouvement. L'un des chefs d'oeuvres du cinéma.
    pierrre s.
    pierrre s.

    440 abonnés 3 311 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 1 mars 2024
    Une expérience à part... Blier montre une fois encore son génie et son imagination, dans ce film si particulier sur l'adultère. Le film est à l'image de la mise en scène, à l'envers et perturbant. A voir.
    selenie
    selenie

    6 328 abonnés 6 203 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 février 2014
    Après le succès de "Tenue de soirée" (1986) Blier fils retrouve son acteur Gérard Depardieu pour une histoire d'adultère qui pourrait être banale... Mais non car Blier a de l'idée et ose la disgression d'un postulat tout bête pourtant, combien d'adultères se commettent avec un partenaire moins "beau" ou moins séduisant que le conjoint officiel ?!... En en conclusion de démontrer que l'amour physique n'est pas toujouts en osmose avec les sentiments... Depardieu en chef d'entreprise a tout dont une femme magnifique (César à la clef pour Carole Bouquet) qu'il aime mais le trompe bientôt avec sa secrétaire (Josiane Balasko dans l'un de ses meilleurs rôles), une femme au physsique passe partout et un peu ronde... Le cynisme de Blier va alors sortir des bouches de ses interprètes, mais un cynisme qui reflète la pensée réelle qu'on s'imagine mais qu'on ose pas penser. On jubile devant l'épouse qui a honte d'être cocue par "ça" où la magnifique scène du diner où le mari-amant s'explique en démontrant la différence entre faire l'amour et donner de l'amour. Il manque sans doute un peu plus de passion et la musique, certe très belle, est parfois trop omniprésente. Cependant ce film (César du meilleur film, actrice, scénario, réal et montage !) est une histoire d'amour qui remet les pendules à l'heure et libère une certaine idée trop répandue que la chair et les sentiments ne vont pas l'un sans l'autre.
    Caine78
    Caine78

    6 788 abonnés 7 398 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 7 février 2014
    Je dois me rendre à l'évidence : « Préparez vos mouchoirs » restera très probablement l'heureuse exception me concernant dans la filmographie de Bertrand Blier. Je n'ai pas peur de le dire : « Trop belle pour toi » est même ce que j'ai vu de pire dans la carrière du réalisateur. Cela ne m'arrive pas souvent, mais j'étais d'ailleurs vraiment en colère pendant et après le visionnage, ayant rarement autant eu l'impression d'être pris pour un con. Certains me diront qu'au moins Blier fils a de la personnalité, est capable d'inspirations, de rupture de ton et de digressions comme peu de cinéastes n'osent le faire. Pourquoi pas. Mais si c'est pour donner un résultat aussi calamiteux, j'incite les autres à continuer d'éviter ces « audaces », car elles sont juste pitoyables. Au-delà du postulat de départ plutôt aberrant, l' « œuvre » parvient en plus à atteindre des sommets de ridicule un nombre incalculable de fois, présentant des situations parmi les plus ahurissantes que j'ai jamais vu. Tous ces personnages sont d'une telle bêtise, d'une telle médiocrité qu'on a juste envie de les cogner, en tout cas certainement pas de s'intéresser à eux. Mention spéciale à quelques scènes atteignant un niveau de nullité insoupçonné : spoiler: Carole Bouquet souhaitant devenir moche pour plaire de nouveau à son mari, ou Gérard Depardieu expliquant qu'avec une femme sublime on s'ennuie parce qu'elle a déjà tout et que du coup on veut forcément aller voir ailleurs : WHAT THE FUUUUUUUUUUCCCCCCCKKKKKKK!!!!!!!)
    . Et que dire des dialogues... Quiconque d'autre aurait écrit cela se serait fait tailler en pièces (à juste titre) tant c'est idiot, insipide, insupportable, abject, mais là vous comprenez, c'est Blier, donc c'est forcément génial. Tout est du même acabit ou presque, d'une prétention indescriptible, à la fois misandre et misogyne, d'une vulgarité abominable et réussissant l'exploit de rendre Schubert insupportable. Au milieu, une poignée de répliques à sauver, deux idées intéressantes et Josiane Balasko s'en sortant avec les honneurs : elle est bien la seule... Une insulte au cinéma, à la passion, aux femmes et aux hommes : bref, une honte, un véritable scandale.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 4 février 2014
    Je découvre ce film ce soir pour la première fois et j'ai l'impression de perdre mon temps.
    Je trouve tout tellement incohérent même si on comprend l'idée générale. J'ai lu les commentaires de ceux qui mettent 5 étoiles et qui trouvent que c'est un chef-d'œuvre et alors là je m'interroge vraiment sur mon avis. Heureusement il y en a qui mettent 0!
    Sid Nitrik
    Sid Nitrik

    61 abonnés 416 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 4 février 2014
    Du Blier tout craché. Dans le style, la réalisation, les dialogues, la direction des acteurs, on reconnaît bien la patte du réalisateur. Là où n'importe quel autre aurait sûrement inversé les rôles entre Josiane Balasko et Carole Bouquet, Blier choisit une voie différente pour que l'on s'interroge sur la relativité des concepts de beauté, amour, sexe. Truffé de répliques truculentes (notamment celles de Didier Bénureau, dans un rôle mineur mais génial), ce film est à la fois drôle, cynique, dur et émouvant. Malheureusement il souffre parfois de quelques longueurs, d'un rythme assez monotone, de petites répétitions et d'un fond sonore, très beau, mais parfois trop omniprésent. Le trio principal fonctionne très bien. Pas le meilleur, mais un Blier de facture très correcte.
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 4 février 2014
    Un film que l'on regarde volontiers, mais plus pour l'observation, parfois amusée, que pour l'émotion. Les personnages, prisonniers de leurs pulsions et de leurs stéréotypes (beauté, laideur) sont relativement lourds et prêtent à une certaine dérision, en dépit du côté tragique de l'histoire. Ce film, qui nous fait retrouver l'univers conventionnel des années 1980, suscite néanmoins un certain intérêt.
    Truman.
    Truman.

    232 abonnés 1 364 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 janvier 2014
    Derrière cette affiche très laide se cache un film d'une grande beauté . Bertrand Blier offre ici un film d'amour peu ordinaire, un film qui brise les codes du genre, un film beau, doux et touchant, il n'offre pas un simple film mais de l'art .
    C'est une histoire d'infidélité, mais avant tout une histoire d'amour, trop de beauté c'est mauvais et Blier veut montrer que les femmes sont toute belles a leur façon .

    Les acteurs sont juste parfaits, Josiane Balasko dans l'un de ses meilleurs rôles, Gérard Depardieu et Carole Bouquet .
    La réalisation est excellente, intelligente et subtile, par exemple un plan au début ou le réalisateur filme tout les personnage dont Josiane Balasko grâce a un reflet dans une vitre .

    Ensuite on a la musique, de la musique classique inlassablement répétée comme avec Godard ( Le mépris ) ou Sono Sion ( Love Exposure ), Schubert et autre musique classique qui résonne encore et encore donnant une vision intense de l'amour, triste, mélancolique, doux et amer . C'est beau, splendide et magnifique .
    La musique joue un rôle important, elle est a elle seul un personnage, un personnage qui va faire chavirer les protagonistes dans l'amour et dans l’incompréhension de leurs histoires .

    Ce film est beau, original, drôle par moment, écrit avec une plume de maitre, et Blier offre une vision de l'amour et de la vie comme on en voit si peu .
    Moins décalé et barré que ses autres films pour offrir un rendu plus artistique, une oeuvre d'une grande beauté et une grande réussite de plus pour Bertrand Blier un réalisateur de génie !
    anonyme
    Un visiteur
    1,0
    Publiée le 4 novembre 2013
    Un excellent sujet avec de bons acteurs qui tourne en carambidouille d'une façon magistrale. Je n'ai pas tenu plus d'un quart d'heure, tellement c'était insupportable.
    Ce qui m'agace par-dessus tout est que ce genre de cinéma français nous a coulé dans l'estime de beaucoup de cinéphiles étrangers alors qu'il est subventionné par nos impôts. L'expression pseudo-artistique de l'intelligentsia qui nous suce le sang.
    Heureusement, Blier s'est rattrapé par la suite mais sa première période reste une calamité.
    Gourmetdefilms
    Gourmetdefilms

    60 abonnés 657 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 21 août 2013
    On retrouve l'excentricité et le truc Blier qui fait le charme de ses films. Après je trouve paradoxalement ce film assez superficiel, le scénario pas très fourni, et les dialogues tant attendus même s'ils se veulent décalés à l'image du film ne sont pas supers. Les scènes se suivent et se ressemblent "je l'aime", "pourquoi", "l'amour", "elle est moche", "baiser", "elle est belle", "la musique", "jusqu'à quand"....Le trio Balasko-Depardieu-Bouquet est compétant mais le perso de Balasko est lourd; Seule la BO elle est plutôt irréprochable. Bref je suis globalement déçu par ce film surtout que j'ai eu un peu de mal à me leprocurer.
    bsalvert
    bsalvert

    418 abonnés 3 595 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 24 mars 2013
    bien pensé, bien ficelé, bien joué, du bon Blier.
    PLV : un film qui appelle à la réflexion
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 14 mars 2013
    La narration est assez incohérente et difficile à suivre au début. Bon, on rentre vite dans l'histoire, notamment grâce aux dialogues magnifiquement bien écrits et au casting exceptionnel, mais ça peut être assez gênant au départ. Carole Bouquet est très surprenante, Josiane Balasko est touchante, et Gérard Depardieu est encore une fois impeccable. Bouquet et Balasko jouent des rôles qu'elles n'avaient pas l'habitude d'incarner à l'époque, et elles s'en sortent à merveille. Certaines scènes sont un peu abstraites, mais à part ça c'est clairement une réussite.
    Schwann
    Schwann

    10 abonnés 261 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 11 janvier 2013
    Il faut clairement saluer l'innovation, l'originalité quant à une narration subvertie et des acteurs qui déclament, s'expriment à la caméra, intervertissent les rôles. Cela peut être complètement risible - et par moments on décroche. Mais finalement, n'est-ce pas à l'image du sentiment amoureux qui déforme la vie même ? Dans Trop belle pour toi, le parti-prix induit par le titre n'est pas toujours très heureux. Certaines répliques sont d'ailleurs quelque peu grotesques. Néanmoins, c'est la forme, alliée à une bourrasque de sentiments divers, qui finit par emporter. Il faut simplement l'accepter (ce n'est pas toujours évident face à certains soliloques trop arbitraires), tout comme on finit par accepter que les pièces de Schubert ne soient pas seulement un blind test mais le centre névralgique de toutes les émotions qui traversent le film.
    cylon86
    cylon86

    2 543 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 29 mars 2012
    Bertrand Blier s'amuse à donner à Josiane Balasko et à Carole Bouquet des rôles à contre-emploi pour ce film qui parle beaucoup d'amour en toute subtilité et avec mélancolie. Les personnages sont en mal d'amour et ont juste besoin de quelqu'un contre qui se blottir. Face à ces deux actrices, Gérard Depardieu est touchant, un peu paumé et lassé de la musique de Schubert qui parcourt tout le film avec grâce. La narration est originale mais trop fragmentée pour qu'on puisse y adhérer complètement et tout de même on préfère le cinéaste quand il est plus cru.
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