Bon, Le Fils du Mask est considéré comme l’un des pires films de l’histoire du cinéma. Voilà, c’est dit !
Pour être d’une entière honnêteté, je n’irai pas jusqu’à dire que c’est aussi affreux que cela. C’est en effet très mauvais, mais ce métrage n’est pas dans les pires que j’ai vus.
Je donnerai quelques raisons. La première c’est qu’il y a du rythme. Le style cartoon est là, et si j’ai rarement vu un film plus épuisant, au moins force est de constater qu’il n’y a pas de temps mort, ce qui est essentiel dans un métrage qui revendique son identité cartoonesque à ce point. Ensuite, les effets visuels ne sont pas vilains, même si on sent continuellement la surrenchère gratuite, la débauche facile, comme dans un dessin animé de Marc du Pontavice ! Enfin, quelques gags fonctionnent, c’est déjà pas mal !
Malheureusement, il ne faut pas s’enflammer. Si la dimension esbroufe n’est pas ratée, le reste en revanche ça laisse plus qu’à désirer ! Il n’y a pas d’histoire. Faisons simple, on a un film d’1 heure 20 environ, qui possède le scénario d’un cartoon de 5 minutes. Autant dire que le film est une succession de situations plus ou moins comiques, souvent décousues, avec une ouverture particulièrement longue et inutile. Si l’on est imperméable au rythme abrutissant, alors on ne peut que sacrément souffrir devant ce produit qui n’offre rien de concret. Par ailleurs, si vous êtes un gros fan du premier, vous risquez d’être déçu de cette suite qui ne donne que peu de place au masque proprement dit.
Le casting est assez peu convaincant aussi. Cumming surjoue à mort en méchant ; Hoskins apparait pour trois scènes déguisé à mort, au point qu’on peine à le reconnaitre, ce qui est préférable pour lui vu la réputation du métrage. Jamie Kennedy, dont la carrière est très inégale est peut-être le seul qui surnage un peu (soyons franc, le film repose quasi-essentiellement sur lui et Cumming, en dehors du bébé-fx et du chien-fx). Disons qu’il cabotine à fond, mais on le voit finalement peu porter le masque (ouf !), et surtout il est plus digeste que Carrey quand même ! Il cabotine, mais personne ne peut cabotiner pire que Carrey quand il cabotine !
Enfin, esthétiquement il n’y a pas grand-chose. Le film est un déballage d’incrustations numériques qui se veulent cartoonesques et drôles. Plutôt pas mal faites, elles sont tellement nombreuses qu’elles polluent systématiquement les décors, et on a le sentiment d’être face à un gloubi-boulga numérique très kitsch qui a quand même bien vieilli. C’était très à la mode ce genre de films à l’époque, à mettre à côté des Flubber, Inspecteur Gadget, Ace Ventura et autre Sentinelles de l’air, des films débordants de numérique cracra avec une mise en scène hystérique, un scénario squelettique, et plus épuisant qu’amusant.
Pour ma part, Le Fils du Mask m’a lassé très vite par son absence complète de trame, son esbroufe continuelle et son côté manifestement uniquement commercial. 1, car tout n’est pas non plus aussi calamiteux que certains films que j’ai pu voir, mais ça fait quand même mal de voir autant d’argent au service de si peu de choses.