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Moorhuhn
145 abonnés
579 critiques
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4,0
Publiée le 29 mai 2010
Film très contemplatif, laissant peu de place aux dialogues ou à la musique, Gerry se déroule d'un rythme très lent. Le film peut soit plaire, soit déplaire, pour ma part j'ai beaucoup aimé. Une histoire simple dans des décors simples, Gerry fascine de par la relation entre les deux personnages et au final on ne sait plus où l'on est tant le film se révèle assez interrogateur. Amateurs d'action passez votre chemin, amateurs d'expériences cinématographiques foncez, ce film expérimental saura éveiller votre intérêt. Très bon film.
Gus Van Sant est le meilleur auteur de sa génération , tout en finesse avec des plans séquences fantastiques, nous suivons la traversée de ces deux personnages comme si nous y étions. Casey Afleck et Matt Damon y sont remarquable de justesse. Un chef d'oeuvre.
Un sacré Gus ce réalisateur, on a du mal à le cerner. Il peut nous pondre du cinéma "normal" (on va dire) avec un sacré talent comme "Will Hunting" ou "Harvey Milk", ou bien du cinéma original et perché avec peu de dialogues et des lenteurs incroyables comme "Last days" ou le primé à Cannes "Elephant". "Gerry" fait parti de ce dernier univers avec une action inexistante, et un scénario limité à trois phrases. On suit ces deux personnages (et pas des moindres, des acteurs excellents qui sont Damon & Affleck) perdus dans le désert californien. Une ballade qui nécessite réflexion ; un film réduit dans son plus simple appareil, pour s'ouvrir contre toute attente sur un coté philosophique, laissant le spectateur se creuser la tête pour y découvrir LE message de son metteur en scène. Une profondeur qui s'annonçait comme anodine, mais qui restera finalement en mémoire tant l'originalité et le décryptage bouleversent.
Gerry fait parti de ses films qui sont capables de nous hypnotiser du début à la fin. Monument dans son ambiance, sa poésie, son silence et ses non dits, Gus Van Sant réussi le pari fou de faire un film quasi muet tout en réussissant à faire passer des sentiments. Gus Van Sant est un cinéaste qui ose et c'est vraiment quelque chose de plaisant. Le plus dur dans Gerry a été de faire passer les émotions et la profondeur des personnages en passant par le simple regard. Même la musique se fait presque absente de tout le long-métrage. Malgré un scénario qui tient en quelques lignes, on se retrouve confronté à une amitié puissante et déconcertante. Loin de l'exercice de style, Gerry fait parti de ses films qu'on a du mal à décrire. On regarde et on profite de chaque instant de ce film ô combien unique.
Tout repose sur la mise en scène, géniale. On en dit plus quand on sait montrer que quand on parle, c'est certain et la plupart des très bon films l'ont compris. Ce plan quasi surréaliste des deux âmes perdues marchant dans le désert, sous un couché de soleil à coupé le souffle, apparaît comme la synthèse d'une mise en image décalée de la détresse. Ce serait comme un film d'aventure sans fil d'ariane. Un trajet sans but, absurde, où rode cependant la mort malgré la prédominence de couleurs claires. C'est un film quasi experimental, et le seul hic est sa qualité de long métrage, qui impose des dialogues : il est difficile pour eux d'être à la hauteur des images. Mais le film a l'énorme qualité d'éviter le lyrisme facile, la simple juxtaposition de musiques lancinantes sur des images à couper le souffle. J'ai un peu envie de le rapprocher du récent autre film experimental réussi, Zidane. Tous les deux privilégient la sensation sur l'émotion, la mise en scène sur le scénario. Deux réussites majeures.
Gus Van Sant ose : il nous le fait comprendre à travers de long et interminable plan séquence. Son exercice à du style, est c’est un régal de l’admirer ! Il déborde du cadre du cinéma au sens où il nous fait passer la frontière (par sa manière de filmer) au-delà la caméra : on est quasiment à la place des 2 protagonistes : ce n’est pas rien ! Gerry est filmé à la perfection, notamment la caméra épaule qui donne un sacré relief… Et nos 2 héros parlent presque pas, tout dans les yeux ! Les répliques ne se bousculent guère, il faut attendre un bon moment avant d’entendre le premier mot… Van Sant apprécie énormément les longs plans séquences, (dans certains de ses films, ils ne seront malheuresement pas justifié) mais dans Gerry, il touche tout à fait juste : le désert c’est hot et hard, Van Sant nous le fait comprendre. Une absence quasi-totale de musique, hormis vers la fin. D’ailleurs celle-ci va s’installer longtemps et le spectateur aura le choix, soit de se mettre à la place des personnages soit d’aller dans ses pensés… dans les deux cas, mieux vaut opter pour la première. Cette absence de musique renforce bien le côté solennel ; on n’est pas dans le spectaculaire mais dans la merde ! Dommage que la scène sur le rocher soit très peu crédible : comment a-t-il fait pour y monter alors que c’est impossible ? Il y a paradoxe là. Bref, Gerry est avant tout un film qui fait passer un message fort : l’amitié. D’ailleurs scène symbolique et marquante dans le dénouement final, avec par la suite un Matt Damon qui culpabilise plus que jamais. Gerry se regarde d’une certaine façon : il faut être attentif à chaque plan, chaque mouvement de caméra, chaque réplique… et vous verrez comme le voyage sera long et rude ! Alors prévoyez de l’eau. [Rire].
La tragique escapade de deux randonneurs imprudents partis dans les Rocheuses. Un rythme très lent pour s’enfoncer dans le drame avec une pudeur extrême. De très belles images avec de longs plans-séquence et la musique adéquate d’Arvo Pärt. A voir mais attention, c’est très particulier !!
Bien plus abstrait que Elephant et Last days qui renvoient tous les deux à une réalité, "Gerry" nous fait perdre nos repères en même temps que ceux des deux protagonistes et nous emmène dans une marche sans fin avec des plans séquences étirés souvent à la limité de lexpérimental, dans des paysages à couper le souffle décidément bien trop grands pour ma petite télé. Je ressors du film pas aussi emballé que pour "Elephant" et "Last days" mais reconnait quil a encore une fois dans ce cinéma là quelque chose de vraiment très fort, de rare, de fascinant qui échappe à toute analyse.
Avec "Gerry", le talentueux Gus Van Sant entame une trilogie non-officielle sur le theme de la jeunesse en perdition et du malêtre intérieur. Une œuvre d'une puissance étrange, partie d'une idée génialissime : Deux jeunes garçons, Gerry et Gerry, se retrouvent perdus. Rien de plus, rien de moins, ils sont perdus, perdus dans la nature, et perdus a l'intérieur d'eux-mêmes. Pas de grands discours, pas de réflexions directes, le film se contente d'observer Gerry et Gerry dans une aventure presque ennuyeuse (presque) mais pourtant fascinante. Tout cela est d'une lenteur extrême, plein de silence, on finit par se sentir intensément proche des personnages, interprétés par Matt Damon et Casey Affleck, également scénaristes du film, avec Gus Van Sant. Et visuellement, c'est bien sur incroyable, de longs plans-séquence, une lumière magnifique, une caméra tenue magistralement bien, du grand art ! Cependant, c'est peut-etre un peu trop subversif, peut-etre...
C'est dingue de voir comme Gus Van Sant arrive à faire du silence et des paysages secs et désolés une immense et intense histoire riche en émotions en tout genre! C'est un véritable défi que les 2 acteurs Matt Damon et Casey Affleck ont accepté d'affronter, et ils l'ont réussit avec brio! Même si parfois on perd inconsciemment le fil du film, tout le monde se doit de le voir au moins une fois! C'est du cinéma comme on en voit peu... C'est le deuxième film de Van Sant que je vois (avec Elephant) et je peux déjà classer ce réalisateur dans une série à part...
J'ai rarement vu un tel travail sur l'image et le son, Van Sant crée une atmosphère que tout spectateur, acceptant de se laisser emporter, trouvera fascinante. Chaque plan, ou presque, est d'une beauté renversante. Jamais le désert n'a été filmé de cette façon. Van Sant réinvente un petit quelque chose à chaque fois, joue sur la dilatation du temps (par exemple lors de ce plan-séquence de 6 minutes, qui débute dans une obscurité quasi-totale et fini à contre jour, car le soleil, de façon presque imperceptible, s'est levé...). Quasiment aucun dialogue ne vient troubler l'errance des deux jeunes hommes (Affleck et Damon sont parfaits d'ailleurs), mis à part quelques discussions, d'une banalité déconcertante. Jamais ils ne parleront de leur situation, de la mort que le spectateur sent se rapprocher à chaque minute.
Gerry est un film particulier qui en sublimeront certains et en écœureront d'autres. Que dire de l'intrique en elle-même sinon qu'il ne se passe quasiment rien et que toutes la réussite réside dans la mise en scène du réalisateur. Et quelle mise en scène et quelle réalisation de la part de Gus Van Sant qui ose à partir de peu et réussi un coup de maître. Les prises de vues, les longues séquences, les différents cadrages donnent une esthétique irréprochable. Pas grand chose à interpréter ici, pas de "cinéma intellectuel" mais ceux qui apprécieront le spectacle seront je pense ceux qui se seront laissés aller à cette dimension artistique!!
Quelle horreur, cette histoire ! Une simple ballade qui se termine par un parcourt pour la survie... Sans fioriture, le réalisateur conte son histoire avec la plus grande simplicité. Certes, le film n'est pas racoleur. Pas de gros effets spécieux, pas de musique dramatique venue appuyer des images trépidantes... Gerry est dans son plus simple appareil et quand l'exercice est réussit, il faut bien l'admettre... Je ne crierais pas au génie : ce genre ne peut-être qualifié de totalement réussit puisqu'il cherche justement à contraster avec ce qui se fait usuellement et donc déchainer les électrons libres. Mais le pari est remporté pour G. Van Sant.
En laissant le bénéfice du doute au réalisateur, en se laissant peu à peu gagner par les enjeux du film (l'amitié, l'errance et la mort), on pourra reconnaître dans ce périple long et monotone une traversée aux qualités hypnotiques incontestables.