"La Passion du Chrsit" ou les dernières heures de la vie de Jésus vues des yeux d'un boucher-charcutier nommé Mel Gibson. Décidément, quand la star de "Mad Max" et de "L'Arme fatale" décide de faire un film centré sur le messie des chrétiens, la grande parole philosophique du Christ passe à côté pour privilégier la violence et le sang. Voir un homme souffrir et se faire torturer pendant deux heures. Voilà ce que propose Mel Gibson. Désirant montrer au spectateur ce que le Christ a pu endrurer, l'ambiance est macabre et irréaliste. Jésus perd 20L de sang sans mourir, les romains se comportent comme des atardés mentaux en infligeant des dommages à leur prisonnier, gros clichés envers les spectateurs qui rient comme des imbéciles en voyant Jésus se faire malmener, tout est lourd. Lourd! Une insulte envers le personnage qu'était Jésus de Nazareth, une insulte envers ses idées révolutionnaires, une insulte vis à vis de l'homme. Le pire c'est que Mel Gibson ne semble pas être au courant de manquer autant de respect. A vrai dire, ça va faire plusieurs années que le bonhomme perd les pédales, et lors de la sortie du film dans les salles obscures, soit en 2004, l'acteur/réalisateur devait déjà bien être touché par la folie. "La Passion du Chrsit" opère pour raconter la mort de Jésus façon "MTV Clips", avec du sang qui gicle dans tous les sens, à en faire pâlir le cinéma coréen, avec un montage clippesque rappelant les premièrs clips de Britney Spears ou de Jennifer Lopez, et surtout un vide total dans le scénario. Personellement, la violence ne me dérange en aucun point, encore faut-il qu'elle rentre dans un contexte précis, ce qui n'est pas le cas ici. Quand on me dit "La Passion du Christ", c'est sur qu'on s'attend à voir Jésus monter le Golgotha souffrant le martyr et portant la croix sur ses épaules. Encore, si Gibson avait voulu faire un bon film, ce dernier aurait dû privilégier les flashbacks ainsi que les paroles du Christ, comme l'avait fait Pasolini dans son chef d'oeuvre "L'Evangile selon Saint Matthieu". Là, le message philosophique tombe à la trappe pour filmer la violence! La violence mesdames et messieurs! A la limite on s'attend à entendre quelqu'un gueuler "Du sang, de la chique et du mollard!", car c'est tout ce que filme Gibson. Après le succès de "Braveheart", Mel s'est cru intouchable pour transposer à l'écran ses idées par rapport au Christ, or cette vision rappelle plutôt celle d'Alex DeLarge dans le film de Stanley Kubrick, "Orange Mécanique", dans lequel le personnage d'Alex justement fantasmait de fouetter Jésus. Quoi que, de cette manière, Gibson gratifie le septième art d'un étron fantastique, jamais vu encore. Décidément Mel, même le Seigneur Humungus aurait fait mieux!