A la base, je m'en foutais un peu de ce film de Mel Gibson. Je n'avais même pas spécialement envie de le voir. Et puis, avec le temps, j'ai pu assister, tel un miracle, à la multiplication des abruti(e)s outrés, scandalisés, et répugnés par ce film. Et plus ça allait, plus je constatais les arguments idiots de ces idiots, et plus finalement, avant même de l'avoir vu, ce film me devenait sympathique. Oui je sais, c'est un peu retord. Il doit y avoir quelque chose comme de l'esprit de contradiction, ou une sorte de cynisme aigri en moi, un plaisir sadique et orgueilleux à aller contre le sens du vent, surtout lorsque ce vent à une odeur de pet à l'ail et au mont-blanc. Finalement le film en lui même : ni génial, ni mauvais, plutôt bon donc, intéressant par son intensité et son intégrité. En un sens, c'est plus valable que "saw" ou pas mal de films d'horreurs. Concernant "l'histoire du Christ", cela a déjà été fait 100 fois, alors le parti pris de se focaliser davantage sur sa passion est une idée comme une autre. A la fois, ça flatte les bas instincts du spectateur, un peu comme le cirque à Rome, mais à la fois cela fait prendre conscience de la réalité de sa souffrance. En fait, c'est un film comme un autre, bien trash, n'ayant rien de spécialement malhonnête, bien réalisé, et suffisamment dense et brutal pour captiver. Cela ne valait pas toutes ces piaillements de pucelles effarouchées.