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Arthur Debussy
154 abonnés
693 critiques
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4,5
Publiée le 21 septembre 2024
Sublime film... et terrible, désespéré. Andrzej Wajda filme les dernières heures de l'insurrection de Varsovie, en 1944, alors que les résistants polonais sont acculés et doivent se réfugier dans les égouts (d'où le titre original du film).
Il est incroyable que ce soit seulement le deuxième long métrage de Wajda, car il fait preuve d'une maîtrise et d'une maturité qui forcent le respect, aussi bien du point de vue de la mise en scène que du scénario.
Une bonne partie du long métrage se déroule sous terre, dans un cloaque putride, et pourtant Wajda en tire des images magnifiques. Et puis son récit, fort d'un certain nombre de personnages attachants, dépeint toute les nuances de l'humanité, lorsqu'elle se retrouve en temps de guerre.
Même si ce film est sombre, il y a tout de même des passages lumineux, et régulièrement de l'humour, très bien amené. C'est vraiment un très beau film, qui a traversé le temps, à la fois par son réalisme poétique et par son regard sans concession sur la guerre.
Hommage à l'insurrection de Varsovie en 1944 et non pas à l'insurrection du ghetto de Varsovie ( comme c'est écrit sur la jaquette du dvd ), ce film de Wajda fût présenté en compétition officielle à Cannes en 1957 ou il obtint le prix spécial du jury. Les résistants Polonais décidèrent de passer à l'action et de se libérer eux-mêmes des Allemands, sans succès. L'armée Soviétique attendit l'écrasement de la résistance Polonaise avant de se charger des troupes de la Wermarcht. Les Polonais payèrent un lourd tribu à cette bataille perdue puisque plus de 250 000 civils y perdirent la vie. Le film suit une patrouille de Polonais qui tentent de se replier par les égouts afin de se regrouper au centre ville. La première partie du film est sans doute la meilleure. On pense avoir affaire à un chef-d'oeuvre, mais dans sa seconde partie, le film perd un peu de son allant. Film.de patrouille ( sous genre du film de guerre), Kanal est un très bon film qui a un ton quasi documentaire. Wajda est un très grand réalisateur qui selon moi donnera le meilleur de sa filmographie dans les années 70 jusqu'au début des années 80. Malheureusement beaucoup de ses plus grands films ne sont pas réédités et sont difficiles à voir. C'est un manque énorme pour évaluer le niveau de la filmographie de ce réalisateur qui fût un des plus importants de l'histoire du cinéma de cette période. J'ai eu la chance de la connaitre à l'époque où ses films sortaient en salles. On espère que les éditeurs ressortiront ses monuments du cinéma ( je pense notamment à "la terre de la grande promesse ").
A travers le destin d’un groupe de jeunes résistants polonais dans Varsovie assiégée par les Allemands fin 44, Andrzej Vadja signe un film de guerre tragique, à la mise en scène virtuose et à l'ambiance suffocante, mais manquant un peu d'émotion, récompensé par le prix du jury à Cannes en 1957.
Vu par hasard, c'est un très bon coup de coeur. Le film permet de voir dans un premier tiers la résistance polonaise luttant contre l'ennemi allemand. La suite jusqu'au dénouement nous montre le cheminement par les égouts d'un groupe pour rallier le Quartier General. Malgré la difficulté que peut engendrer le fait de tourner dans un endroit confiné et étroit, le rendu est très correct. Les personnages sont aussi très bien. J'ai bien aimé le personnage de Femme forte de Teresa Izewska.
A peine trentenaire, Andrzej Wajda réalise Kanal en 1957 et obtient la même année le Prix Spécial du Jury à Cannes, ex-æquo avec un certain Ingmar Bergman pour Le septième sceau. Ce deuxième long métrage après Une fille a parlé (1955) consacra le cinéaste polonais sur la scène internationale. La ressortie en salle en version restaurée et sous son titre original plus pertinent que le titre français (Ils aimaient la vie) devenu sous-titre nous offre l’occasion de nous ré-intéresser à ce film débordant d’intensité et de modernité. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com/2019/12/10/kanal/
Sur l'aspect purement militaire et historique le réalisateur ne fait pas de miracle par contre l'ambiance dans le huis clos des égouts devient dantesque. Coté acteurs on remarque en particulier Teresa Izewska.
Le réalisateur excelle à dépeindre ce mélange paradoxal de combativité, découragement, solidarité et peur, qui atteint un microcosme représentatif de la résistance polonaise. La tonalité tant naturaliste que surréaliste est saisissante, et un superbe noir et blanc crée à merveille une sensation d’étouffement dans les séquences d'égout. Wajda ne cherche pas les effets : si la partition musicale est d’un beau lyrisme expressionniste, elle ne surligne jamais l’action ; si les drames individuels rejoignent le malheur collectif, jamais la mise en scène ne verse dans le misérabilisme et l’émotion facile. Wajda est également subtil dans ses métaphores politiques : la dislocation des membres qui se perdent dans les égouts symbolise la déstabilisation de l’unité nationale, et l’inactivité des Soviétiques, jamais évoquée explicitement, n’en est que plus évidente. "Kanal" se situe esthétiquement entre classicisme et modernité, et évite deux écueils d’un certain cinéma d’Europe de l’Est de l’époque : la rhétorique héroïque et le manichéisme inhérent au réalisme socialiste.
Un film qui traite la guerre d'un oeil différent. Il n'est pas question de combats et de sang mais d'une compagnie qui bat la retraite par les égouts pour échapper à une armée allemande omniprésente. Une interprétation particulièrement convaincante de personnages hétéroclites (lieutenant, compositeur engagé qui flirte avec la folie), femme de soldat dans une atmosphère aux limites du huis clos. Un monument de la cultre polonaise.