Ce film, adapté du roman de Thomas Hardy, est une rareté absolument sublime. Dans l'Angleterre campagnarde du XIXe siècle, Bethsabée (Julie Christie), pauvre, hérite du jour au lendemain d'une petie fortune. Par sa beauté et ses nouvelles possessions, elle devient une femme très en vues dans les alentours. Très belle, elle s'amuse naïvement avec le coeur de deux hommes, qui l'aiment sincèrement, en leur faisant croire à des promesses de mariage pour mieux les rejeter, avant de rencontrer l'amour fou en la personne d'un capitaine, Troy (Terence Stamp). C'est qu'elle est bien décidée à épouser celui qu'elle aime. Mais Troy s'intéresse finalement plus à son argent et il est partagé entre une autre femme... Le film éblouit d'abord par ses magnifiques paysages de landes, immenses mais doux, la beauté des scènes d'intérieurs et la reconstitution impeccable, mais dépouillée, sans apprêts, de l'époque. Puis la maîtrise des plans et le savoir-faire de John Schlesinger impressionne, comme dans cette scène dans l'écurie où le réalisateur suggère que Terence Stamp est observé en montrant un objet flou au premier-plan ou quelques minutes plus tard la scène entre Troy et son amante filmée de la fenêtre de la maison. Le rideau tombe suggérant que Bethsabée a observé la scène. De plus, la profondeur des personnages est très bien exploitée ce qu'accentue les magnifiques interprétations des acteurs. Julie Christie est bouleversante en femme belle, entreprenante, passionée mais un peu naïve. Quant à Terence Stamp, il est parfait en jeune homme veule, courrreur mais perdu. Alan Bates est également très bien en prétendant abandonné, personnage le plus lucide de l'histoire. Elément fort, le film montre l'errance de ces gens qui semblent tous passer à côté du bonheur.