Le Plein de super : les secrets du tournage

Le plein de super a été écrit et réalisé en 1975 par Alain Cavalier. Jean-Michel Rey, de Rezo Films, raconte qu'il a vu pour la première fois le film en salle il y a une dizaine d'années. Dix ans plus, tard il propose à Alain Cavalier de re distribuer le film en salles : " je suis convaincu que tous ceux qui le découvriront aujourd'hui, quelque soit leur âge, auront les yeux brillants de bonheur à la sortie de la projection."

Les acteurs du Plein de super ont participé à l'écriture du scénario, aux côtés d'Alain Cavalier. Xavier Saint-Macary raconte ces séances d'écriture très particulières : "avec mes amis du cours Simon, on s'est retrouvé un jour chez Alain Cavalier pour écrire un film. On était sûr que notre groupe existait et qu'on avait quelque chose à raconter. Lorsque l'un de nous proposait une idée, les autres répondaient : "il faut essayer, on essaiera", ou bien ils baissaient leur pouce en signe de désapprobation; Il y a avait une autre attitude qui consistait à proposer une idée complètement débile et à sortir de la pièce avant toute critique. C'était le contraire d'un travail de commande. On planait, on rêvait. "

Patrick Bouchitey, l'un des quatre acteurs principaux du Plein de super, évoque les conditions cocasses de tournage, toute l'équipe sur la route : "on a dû faire 6000 bornes dans cette américaine aux vitres teintées, à la sono stéréo "wish you were here". Le micro de Ducarne dépassant de la banquette arrière, la caméra de Robin dans un coin, Alain Cavalier dans le coffre et nous quatre, des draps blancs plein les genoux."

Alain Cavalier aime explorer de nouvelles voies en matière de réalisation, loin des écoles et des modes. Le tournage du Plein de super, sorte de road movie à la française, lui donna le goût des tournages en toute liberté. Il enchaîna en 1976 par Martin et Lea, mélodrame contemporain expérimental, constitué de longs plans-séquences.

Alain Cavalier raconte que le tournage a duré sept semaines, dont quatre sans aucun projecteur. Personne n'était maquillé et aucune phrase n'a était refaite au montage. Il y a eu une crise au départ parmi les comédiens : les personnages qu'ils avaient eux-même créés leur ressemblaient tellement qu'ils avaient l'impression de ne pas jouer un rôle. Or selon Alain Cavalier : "ils étaient sur la bonne voie, celle où le vrai l'emporte un peu quand même sur le faux, le nouveau sur le cliché."