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traversay1
3 568 abonnés
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3,5
Publiée le 6 août 2016
24 heures dans la vie d'un jeune homme désoeuvré. Un Demy loin des Parapluies et des Demoiselles, pas enchanté mais désenchanté. La vision désincarnée d'une ville, L.A, une rencontre de hasard, la Lola (Anouk Aimée) de son premier film, 8 ans plus tard, solitaire et blessée. Sur fond de nouvelles du Vietnam, de communautés hippies et d'ambiance psychédélique, Demy compose un mélodrame discret, aux couleurs éclatantes qui contrastent avec le gris des existences de ses personnages. Sans doute pas le film le plus séduisant du grand Jacques, avec son absence d'éléments dramatiques et sa lourde tristesse, mais un charme prégnant qui laisse une trace mélancolique et secrète.
Film de Jacques Demy Comédie dramatique 1 h 25 min 14 mai 1969
Avec Carol Cole, Severn Darden, Tom Fielding
Synopsis : George est sur le point de partir au service militaire. Auparavant, il veut sauvegarder son seul bien, une voiture de sport. Pour cela il doit trouver cent dollars. En poursuivant l'argent, il rencontre Lola, jeune Francaise qui survit en faisant des photos sexy.
:globe: Mon avis :globe:
Après avoir vu et adoré les Parapluies de Cherbourg je regarde donc les dernier film si je ne m'abuse où l'on apprend le destin des personnages du film Lola et on apprend ce que devient Lola elle-même, aux États-Unis, obligée de faire des photos en sous-vêtement pour vivre. Et franchement je suis assez mitigé, je trouve ça assez mal joué (c'est tourné en anglais, donc peut-être que Demy avait plus de mal à faire sonner les dialogues justes), avec une photographie assez terne et finalement si j'aime beaucoup l'histoire je trouve le bien peu marquant et un peu long pour pas grand chose.
En fait j'ai l'impression que Demy a voulu traiter un grand sujet assez tragique sur l'amour par le petit bout de la lorgnette, de faire quelque chose de "petit" de peu spectaculaire, mais je trouve que ça peine à être universel et à toucher, alors que vu ce qu'il se passe ça pourrait être réellement tragique, mais finalement c'est plus désabusé et ça nuit un peu à l'émotion, lorsque le film se termine il ne me laisse pas une emprunte mémorable alors que la scène finale avait tout pour marquer durablement le spectateur...
Je pense qu'il manque réellement quelque chose au film, je vois plus quelque chose de las, d'à bout de souffle, et qui si ce n'est pas forcément un mal, se retrouve surtout avec un souffle assez court et manque d'ampleur. C'est vraiment un petit film, pas déplaisant, mais petit.
Entre Les Demoiselles de Rochefort (1967) et Peau d’âne (1970), Jacques Demy a passé deux ans aux Etats-Unis avant de tourner ce Model Shop qui ne rencontra quasiment aucun succès, ni en Amérique ni en Europe. Coincé à la fin des années soixante et de la guerre du Viêt-Nam, le film raconte la journée d’un adolescent attardé qui doit partir pour la guerre le lendemain et qui n’a au départ pour seule préoccupation que de trouver les cent dollars qui lui permettront de conserver sa superbe décapotable. Une rencontre - ou plutôt une vision, comme toujours chez Demy - vont changer sa destinée… du moins la fin ambiguë le laisse-t-elle supposer. On retrouve beaucoup des obsessions de l’auteur des Parapluies de Cherbourg dans ce film surprenant et pas si mal construit : l’amour, l’amitié, le service militaire, les filles de joie (transformées ici en filles qui posent pour des photographes amateurs). Au rayon des acteurs, Anouk Aimée est une "apparition" plus que convenable et Gary Lockwood joue honorablement sa partition. Mais l’ensemble est sans génie, sans ce souffle léger et immatériel qui planait jusque là sur les films de Demy et qu’il ne retrouvera plus jamais par la suite. Son œuvre reste et restera néanmoins et à tout jamais dans les mémoires des cinéphiles pour ses quatre premiers films (en rajoutant Lola et La Baie des anges).
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2,0
Publiée le 21 octobre 2010
Tournè entre "Les demoiselles de Rochefort" et "Peau d'âne", Jacques Demy s'exile le temps d'un film aux Etats-Unis (nè d'un coup de foudre pour Los Angeles) avec le très mineur "Model Shop". Oeuvre fragile avec ses longs travellings, on retrouve dans ce film une vieille connaissance: La "Lola" du même Demy avec Anouk Aimèe qui incarne une française qui travaille dans un model-shop (d'où le titre). Le propos est diffèrent et surtout moins nostalgique que "Lola". Un Demy rarissime (hèlas en couleurs, le noir et blanc eût mieux convenu) que la tèlèvision ne diffuse pas assez mais qui mèrite tout de même d'être dècouvert! A signaler la bande originale des Spirit...
Si les lendemains de fête ou de relations extra-conjugales ne sont pas les mêmes pour tout le monde (et surtout pour les séducteurs/trices), il y a des choses qui ne changent pas et ce tableau doux-amer de Jacques Demy qui nous ramène juste avant le scandale de la guerre du Vietnam brosse finalement un portrait de L.A et ses environs parfois acide parfois caustique, sentant bon le marshmallow et la subculture, sans pour autant jamais verser dans le sensationalisme tout en représentant au passage une industrie du divertissement très opportuniste, bien que l'ensemble manque un peu de peps.
Demy a un talent incroyable. Une façon de filmer qui m'a sauté aux yeux en voyant ce film. Une douceur de la mise en scène et une fluidité sereine. Pourtant le personnage est assez apathique et on a du mal a s'y attacher mais quand on comprend ses motivations, la façon dont il voit la vie, on est attendri et compréhensif. C'est également superbe la façon dont Demy fait revenir ses personnages d'un film à l'autre. C'est rare de savoir ce que devient un personnage quand un film est fini..... Parfois j'avais l'impression de voir Truffaut. C'est un joli film qui nous emporte avec les héros dans cette journée. Model shop
Jacques Demy tourne aux Etats-Unis un film déambulatoire et désenchanté autour d'une figure masculine perdue, sans horizon. Le personnage que nous suivons est incapable de s'affirmer professionnellement et sentimentalement, il se complaît dans une zone indécise dans laquelle les contraintes de notre monde n'existeraient pas. George tombe néanmoins amoureux d'une jeune femme énigmatique et sa fascination pour elle ne fait que s’accroître. Mais c'est plus de l'image de cette femme que de la femme dans toute sa complexité dont George tombe amoureux; autrement dit, il est bien plus attiré par la surface et l'idéal que ce corps représente que par la profondeur de l'être qu'il contemple. En idéalisant Lola, il évite toute confrontation avec le réel – possiblement douloureux. Le film réussit à maintenir un subtil équilibre entre d'une part le caractère envoûtant et flottant des trajets en voiture et des filatures et d'autre part le rapport des personnages à une réalité tangible et sombre. Le modèle antonionien est de ce fait évident mais Demy n'a pas la puissance d'abstraction du maître italien ; il lui substitue avec élégance un portrait émouvant d'un jeune homme pourtant agaçant de par sa naïveté et son immaturité. Malgré un scénario très lisible, Demy réussit un beau film qui frappe par un rythme langoureux et une évocation d'un mal-être prégnant.
Film particulier et abouti pour son rythme, son utilisation de la musique, sa réflexion, son jeu d'acteur. Jacques Demy, quelques années après "Les parapluis de Cherbourg" et "les demoiselles de Rochefort" réalise un film à la française, au Etats unis; et il semble que l'ensemble du film résulte de l'affrontement entre ces deux cultures cinématographiques. Au final, Demy réalise un film à la française où l'on parle anglais : étrange mais agréale mélange. Anouk Aimée apparait comme le point culminant de ce mélange : accent anglais moyen par exemple, ce qui rend en partie son interprétation splendide. "Model shop" est un film complet, mieux réussi que "Lola". Film sur l'amour, la vie, la mort, la famille, l'art, le temps, la femme mais également la société... Et tous ces thèmes, que l'on retrouve dans le film, semblent développés dans leur universalité, c'est à dire que leur développement donne au spectateur une certaine émotion. L'émotion de ressentir quelque chose qui est vrai : peinture du désespoir d'un individu; vivant dans une société qui perd son sens; qui est désespéremment au fond de lui même à la recherche de l'amour. L'amour comme solution au bonheur mais également l'amour comme le sentiment le plus fort qui existe. L'amour domine la compassion, l'amitié pour la jeune blonde avec laquelle vivait George. L'amour domine la mort, le temps : George oublie qu'il va à la guerre le temps d'une nuit. Mais l'amour dans sa magie n'arrive qu'une fois, et pour Lola il est déjà trop tard. Grand film donc de Demy avec une mise en scène de réelle qualité : beaux plans, rythme original et plaisant, belle utilisation de la musique, jeu d'acteur très bon. Et également de très belles séquences, notamment la première dans le Model shop ou George parle à Lola. Très beau final également. Un film à voir donc, et à apprécier pour ceux qui font l'effort intellectuel suffisant et qui possède une sensibilité artistique.
Où l'on retrouve la Lola de son premier film dans ce film en couleurs mais non chanté que Jacques Demy tourna à Los Angeles. Point d'embellissement ou d'enchantement du monde ici (même si les décors colorés sous de toute beauté, et la musique rock parfaite), le cinéaste pose simplement sa caméra dans cette ville qu'il aime et qu'il aime observer. Model shop est un formidable témoignage sur la culture hippie et contestataire de la fin des années 60 et sur la société américaine minée par l'ombre de la guerre du Viet-nam. C'est une histoire de hasard et de rencontres, comme souvent chez Demy, entre deux être esseulés. L'un à peur de mourir, l'autre a peur d'aimer. Tous deux ont peur de vivre. Ils vont s'apporter l'un l'autre des choses futiles en apparence, mais essentielles. Gary Lockwood est adorable, et Anouk Aimée magnifique : elle fait moins de manières que dans Lola, sans doute son personnage a-t-il muri... La fin est douce-amère, comme dans Lola, comme dans La baie des anges, mais pleine d'espoir. Une merveille malheureusement totalement méconnue.
Un Demy décevant. Cet unique film hollywoodien de l'auteur de Peau d'âne décrit les pérégrinations dans Los Angeles d'un futur appelé au Vietnam. Nous sommes dans une description de la société américaine comme le cinéma américain nous en a montré plusieurs fois dans les années 60 et 70. Le film en lui-même n'est pas mauvais, nous permet de revoir Lola et d'évoquer le destin de certains personnages rencontrés précédemment dans l'œuvre de Demy. Mais le réalisateur des Demoiselles de Rochefort nous a habitué à des films pleins de créativité et de poésie qui sont très loin de ce film extrêmement classique. Ce dernier se suit sans déplaisir mais on ne s'attache pas particulièrement aux personnages. Malgré une thématique proche des Parapluies de Cherbourg (une histoire d'amour contrariée par une mobilisation dans l'armée), on est loin de ce chef-d'œuvre.
3ème volet de la trilogie (Lola, Les parapluies de Cherbourg et Model Shop), on est ici face à un city trip qui montre l'amour de Demy pour Los Angeles. On se balade dans la ville, mais finalement l'histoire ne fait que suivre le travelling à travers les rues. Ici le fond sert plus à la forme qu'autre chose. Globalement triste, l'histoire se termine néanmoins sur un élan d'espoir avec spoiler: Lola qui rentre en France et cette phrase finale : "On peut toujours essayer..............Toujours essayer".
Premier film américain de Demy, sorte de suite de "Lola" où on retrouve Anouk Aimée à Los Angeles, l’histoire se focalise sur George un chômeur cherchant une centaine de dollars pour rembourser ses dettes et qui va rencontrer cette femme qui pose pour des shootings photo privés pour payer son billet de retour pour la France. Je ne peux pas dire que je me suis ennuyé, loin de là, mais à vrai dire je n’ai pas trop compris l’intérêt de ce film mis à part le destin de cet homme qui fini par tout perdre par son aveuglement et sa déconnexion, tout repose sur une séquence de 5-10 min sur 1h30, c’est un peu lège, tout le reste m’est apparu comme une sorte de remplissage, l’écriture peine à convaincre. Pourtant il y a des thématiques qui reviennent comme celle du départ pour la guerre, dans "Les Parapluies" c’était l’Algérie dans "Model Shop" c’est le Vietnam, et l’amour impossible. Techniquement c’est très propre (pas mal de travellings, on voit que la Colombia a déboursé un minimum de flouze) bien qu’on ne retrouve pas cette patte esthétique si particulière chez le réalisateur pour un long métrage en couleurs, il appuie cependant quelques clins d’oeil sympathiques (à Belmondo et Deneuve notamment). Pas indispensable, un Demy mineur.
La fin des années 60 à L.A. saisie avec beaucoup de sensibilité par Demy, à-travers le retour de Lola, sa première héroïne, égarée aux Etats-Unis après une douloureuse séparation. La chaleur des couleurs, l'ambiance psychédélique de l'époque, magnifiée par la rencontre avec les musiciens de Spirit, qui signent la BO, et la profonde mélancolie qui se dégage du récit, rendent le long-métrage très attachant. Anouk Aimée, solaire et mystérieuse, y est pour beaucoup. Une des plus belles oeuvres du cinéaste, curieusement méconnue et sous-estimée par ses fans.
En 1968, après le succès des magnifiques Parapluies de Cherbourg et Demoiselles de Rochefort et juste avant celui de Peau d’âne, Jacques Demy tentait une incursion aux États-Unis. Dans ce Model Shop réapparaissait la figure de Lola, personnage principal de son premier long-métrage éponyme, toujours incarnée par Anouk Aimée. Elle incarnait une Lola à la fois belle, élégante et mystérieuse échouée dans une ville de Los Angeles filmée avec les yeux d’un Européen : incroyablement attirante. Gary Lockwood, croisé dans 2001, l’odyssée de l’espace, interprétait un jeune Américain victime d’un passage à vide de son existence. Un très beau film, envoûtant et contemplatif, malgré une fin un peu moins convaincante.
Quentin Tarantino dans une interview dit qu'il s'en est inspiré pour sa vision du Los Angeles de la fin des années 60. Il est vrai que les balades en voiture du héros rappellent celles montrées dans" Once upon a time in Hollywood ". On reconnait la vision poétique et mélancolique de Demy mais aussi plus proche de l'univers de sa compagne Agnès Varda le côté réaliste d'une Californie de la fin de l'ère hippie plombée par la guerre du Vietnam. Les personnages et le film sont attachants mais cette déambulation urbaine à LA est moins prenante que celle de Corinne Marchand dans "Cléo de 5 à 7",chef d'oeuvre d'Agnès Varda auquel le film peut faire penser par moments par son utilisation maligne de l'espace,du temps et des sentiments.Quant à Anouk Aimée sa présence irradiante rehaussée par le souvenir d'un personnage déjà aperçu dans un précédent film de Demy "Lola" apporte un plus à un ensemble un peu mollasson mais sympathique et profond.