Auréolé d’un franc succès populaire, "Etroite surveillance" se voit doté d’une suite, la bien nommée "Indiscrétion assurée". Bon c’est vrai que le simple fait de retrouver le tandem Dreyfuss/Estevez fait frotter les mains au spectateur d’avance. Et il n’y a pas de raison que cette suite soit moins bien, car outre le fait qu’on retrouve ce duo, Madeleine Stow a également rempilé, ainsi que le scénariste Jim Kouf et le réalisateur John Badham. Dans les faits, on retrouve tous les éléments qui ont fait le succès de "Etroite surveillance", mais dans des proportions différentes. L’intrigue policière est bien présente, mais elle perd une grande partie de son importance au profit de l’humour ! Voilà où est la grosse différence : l’humour occupe beaucoup de place. Sans doute trop… Car on a par moments la sensation que la dose a été parfois un peu forcée, au point de vous en faire tomber la moustache à défaut de vous la défriser. Résultat : durant les trois-quarts du film, on a plus l’impression d’assister à un long sketch digne d’une pièce de théâtre par son important imbroglio de situations qu'à une comédie policière. Du coup, l’histoire parait moins crédible. Cependant on a quelques situations cocasses, et je dois dire que Rosie O’Donnell en Gina donne particulièrement bien la réplique à Richard Dreyfuss. Leurs petits échanges sont savoureux, et on appréciera la recette du Gin-tonic décidément très tonic ! Et heureusement qu’il y a une belle complicité entre elle et Dreyfuss, parce qu’on ne peut pas dire que l’entente entre Estevez et Dreyfuss soit du même niveau que six ans plus tôt malgré quelques bonnes banderilles. En somme, le spectacle s’est déplacé sur le tandem Dreyfuss/O’Donnell, et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’au vu de la fin, la porte a été ouverte dans ce sens. Et puis finalement cette porte n’a jamais été exploitée, et j’ai presque envie de dire « heureusement » car devant "Indiscrétion assurée", on ne tombe pas vraiment dans la franche hilarité. C’est souvent le résultat obtenu quand on force trop son talent pour faire rire davantage le spectateur. Et la romance dans tout ça ? Il ne faut pas oublier que "Etroite surveillance" s’était distingué aussi par un savant mélange des genres, avec parmi eux une romance qui sortait de l’ordinaire. Eh bien, la romance est toujours là, mais attention : fini le temps de la séduction et du tout beau tout léger tout merveilleux d’une relation à ses débuts. Là c’est plus sérieux et pour ainsi dire anecdotique, pour ne pas dire inutile. Encore que si on ne nous avait pas parlé des suites de cette union passionnelle entre Maria et Chris, le spectateur n’aurait pas manqué de le faire remarquer. A juste titre. Ce film reste tout de même sympathique pour le couple Gina/Chris, mais le spectateur ne pourra pas s’empêcher d’être envahi par une vague déception en regard de la réussite de "Etroite surveillance". Une suite qui se suit sans véritable passion donc...