Man on Fire est un remake d'un film de Elie Chouraqui datant de 1987. On a droit au même scénariste que Mystic River, le thème de la vengeance est à nouveau abordé, avec Tony Scott derrière la caméra. On pouvait être somme toute rassuré. Sauf que son style clippesque que l'on commence à connaître devient agaçant. Il se justifie en nous disant, en gros, qu'il ne sait faire que ça car il vient de la pub. Oui mais un film n'est pas une pub ni un clip. Ce serait donc bien qu'il se renouvelle un peu en y prenant conscience. Par ces effets de style, il plombe tout simplement son film, ses scènes d'action plus particulièrement en les rendant presque illisible. Autre tic énervant, sa misogynie. Déjà dans True Romance, seul film de Tony Scott que j'avais regardé, où Alabama une prostituée se fait défigurer pas James Gandolfini. Ici, elles sont malmenées comme les hommes et voir la remarque de Rourke sur Radha Mitchell : "un cul pareil, on s'en occupe". Lassant. Et puis, on ne touche pas à Radha ! La morale est aussi simpliste. Un ancien militaire ou quelque chose dans ce genre, alcoolique, qui renaît, au bout de quelques jours, au contact d'une enfant. Et lorsque celle-ci se fait kidnapper, la croyant morte, il va mener sa petite enquête en torturant et tuant tout ceux qui sont mêlés de près ou de loin à son enlèvement. Bof, c'est typiquement américain. Contre toute attente, la première demi-heure du film est la plus réussie, là où Creasy et Pita apprennent à s'apprivoiser sous le regard attendri de sa mère, Radha Mitchell, très jolie. Mexico est décrite gangrénée par le crime et la violence avec des policiers corrompus, d'une manière pessimiste donc mais vraie je pense. Mais bon, 2h15 c'est trop long et l'avis de Tarantino, copain de Scott, en argument marketing pour nous vendre le film est un peu superflu. Le talent des comédiens, tous très émouvants, la tendre Dakota Fanning en tête sauve le film d'une catastrophe, catastrophe que sera Domino le prochain film de Tony Scott.