Eloge de la frime et de la destruction massive, "Bad Boys II" n'a qu'une utilité : prouver, une bonne fois pour toutes, que les mots "finesse", "intimiste" et "psychologie" sont absents du vocabulaire cinématographique de Michael Bay. Lui qui avait déjà fait péter des morceaux entiers d'Alcatraz, une poignée de monuments célèbres, un astéroïde, des navires et des avions, ressort aujourd'hui son duo de flics-bulldozers et casse-cous (ils peuvent aller jusqu'à infiltrer un groupe de membres du Ku Klux Klan pour mener leur mission à bien), pour les lancer sur les traces d'un trafiquant de drogue. En réalité, un bon prétexte pour détruire tout ce qui a le malheur de se trouver dans le champ de la caméra à ce moment-là : voitures, bateaux, vitres, et même une villa entière. Une bonne preuve du degré d'outrance atteint par ce second volet, aussi bien au niveau du spectacle que de la violence (qui tutoie parfois la complaisance) et de l'humour, trop souvent gras, à l'image de cette séquence où les deux héros passent pour un couple d'homos devant tout un magasin de vidéo. Beaucoup trop long par rapport à la simplicité de son histoire, "Bad Boys II" ne sauve sa peau que le temps de 2 séquences : une poursuite à très grande vitesse sur autoroute et une fusillade dans une maison filmée en un plan-séquence hallucinant. A part ça, rien de bien neuf ni de bien enthousiasmant sous le soleil de Miami, Michael Bay (qui se fend d'un caméo, dans la seule bagnole qui finira le film intacte) se contentant de tout faire sauter et de mettre des filtres par-ci, par-là (ce qui, au moins, permet de régler la couleur et le son de notre télé), avant de nous rejouer son numéro de patriote, lors du final... à Guantanamo Bay (ça ne s'invente pas) !! "Bad Boys, Bad Boys ! What you gonna do ?" : aller voir ailleurs la prochaine fois !