Ah la spéléologie... Autant avant de voir The Descent, je m'y étais jamais intéressé, explorer des grottes me semblait fastidieux et dénué d'intérêt, autant après le film de Neil Marshall, ce n'est même plus du désintéressement mais de la peur que je ressens, je suis devenu grottophobe (pour reprendre une réplique de Chronicle). Et cela n'est pas du aux monstres qui font leurs apparitions dans les 40 dernières minutes du film mais plutôt dans tout ce qui précède ce départ en cacahuète (j'y reviendrai un peu plus loin). Car là où The Descent est à mon sens meilleur c'est dans l'ambiance extrêmement pesante qui s'y dégage et cela bien avant l'apparition des affreuses bébêtes, Neil Marshall, dès l'entrée dans la grotte, arrive à crée avec deux fois rien une tension qui nous fera sursauter pour trois fois rien, la façon de filmer la grotte et ses passages étroits rendrait claustrophobe le moins claustrophobe d'entres nous, c'est dire, il joue constamment entre cette impression d’enfermement (la scène de l'éboulement) et celle de vide total qui entoure les personnages (la scène où les filles doivent aller d'une "porte" à une autre en passant par un énorme fossé). Tout comme le groupe de femmes qui compose le film, on finit par étouffer dans cette grotte et l'on finit par espérer que l'une des personnages en sortent pour respirer avec elle. La tension qui monte entre les protagonistes renforce l'idée de malaise et d'étouffement, c'est ,certes, un ressort très classique dans le genre horrifique mais bon dieu ce que ça marche bien ici ! Malheureusement ce qu'arrive à construire le réalisateur britannique dans la deuxième demi-heure (grosso-modo), il arrive à le détruire en 10 minutes, dès lors que la première chose fait son apparition, il s'en suit un bain de sang irréaliste et très brouillon dans la mise en scène, là où Marshall réussissait à filmer fluidement des endroits étroits dans la deuxième demi-heure, il fait bouger atrocement sa caméra dans les 40 dernières minutes, rendant illisibles les scènes de boucheries. D'un seul coup, on ne sait pas trop comment, le groupe de filles est assailli par des vingtaines de monstres et vont se faire dégommer une à une pas toujours à cause des monstres d'ailleurs, leurs amitiés qui semblaient si fortes au début du long-métrage va partir en miettes assez rapidement, trop rapidement pour que ce soit plausible, au lieu de s'entretuer il aurait été plus logique de s'entraider d'abord puis de régler les comptes après et en cela l'écriture des deux principales personnages fait énormément défaut au film le rendant totalement incohérent et trop foutraque dans les scènes gores pour satisfaire les fans de films d'horreur comme moi. Il n'empêche que The Descent parvient à atteindre l'objectif de tout bons films d'épouvante : il fait peur, voire très peur si les conditions de visionnage sont adéquates au type de film (dans le noir et le silence le plus complet).
Un bon film d'horreur qui ne brille pas pour son originalité tant les ficelles utilisés sont aussi grosses que des cordes mais plutôt par son efficacité, on regrettera les 40 dernières minutes, inférieures en qualité à la première heure, privilégier la quantité à la qualité... un choix pas très judicieux.