La Clinique des phantasmes est un film porno assez étrange, loufoque, peu scénarisé mais qui devrait malgré tout beaucoup plaire aux amateurs du genre, et je dois avouer que, dans son genre, c’est une curiosité.
Curiosité car on est sur du porno somme toute original. A côté des scènes hard classiques, il y a une multitude d’idées farfelues qui viennent émailler le film, souvent sur une tonalité humoristique qui fera rire ou consternera au choix ! Le coup de la bouteille par exemple, que je ne détaillerais pas mais qui vaut son pesant de cacahuètes ! Le film met aussi en avant quelques pratiques peu vues dans le cinéma porno à l’époque, cela en fait un métrage assez original en la matière. Il est vrai aussi que le grand nombre de scènes différentes qui bénéficient toutes d’une durée courte ne sont pas ennuyeuses et suffisamment varié pour convaincre. Le scénario reste lui timide, et tente assez maladroitement de lier toutes les scènes X dans une sorte de flash-back rétrospectif qui convaincra plus ou moins ! Perso, si le film ne m’a pas ennuyé, j’ai trouvé le prétexte scénaristique pas très bien exploité, mais au moins il existe !
Porté par ses scènes hard, La Clinique des phantasmes l’est aussi par ses interprètes, avec une sacrée galerie d’acteurs porno, tant côté masculin (avec spécialement les deux vedettes de l’époque, Richard Allan et Alban Ceray), que côté féminin, où le défilé est impressionnant, et les stars bien exposées ! Brigitte Lahaie, Monique Carrère, Sophie Duflot (dans un rôle de bourgeoise coquine qui lui sied à ravir)… c’est le gratin d’une époque qui est réuni ici. Les prestations pornos sont au niveau, la variété physique des interprètes est un plus (il y a des charmes très divers), et les prestations « classiques » ne sont pas vilaines. Lahaie montre encore une fois aux côtés d’Alban Ceray un certain sens de la dérision et du second degré parodique, et globalement, à part un certain surjeu de Sophie Duflot, mais qui s’inscrit bien dans la dynamique humoristique du métrage, j’ai trouvé que le casting aidé bien le film.
Formellement Kikoïne nous offre un film porno pas très mémorable, mais où domine quand même une certaine recherche d’élégance, en dépit du budget minimaliste, laquelle tranche avec des scènes hard souvent très directes et crues. La Clinique des phantasmes ça reste un métrage X assez radical, avec comme je le disais au début de ma critique des pratiques peu mises en avant à l’époque, et même encore aujourd’hui dans le ciné porno classique. La musique est minimaliste, les décors pas très recherchés, et la photographie n’est pas spécialement mémorable, mais la mise en scène est difficilement critiquables, avec des points de vue assez « originaux » dans les scènes hard.
En conclusion, La Clinique des phantasmes est un porno qui, dans son genre, est intéressant. Il reste peu scénarisé malgré tout, mais niveau scènes hard, tant en quantité qu’en variété je n’avais pas vu aussi bien depuis Sexboat. Si ce métrage n’atteint pas la qualité de ce dernier avec un humour pas assez mis en valeur et une histoire qui sent trop le prétexte facile, ça reste un incontournable pour l’amateur du genre. 3.5