La comédie repose sur l'idée simple et, disons-le, convenue, du viager quand il tourne à l'avantage de celui de qui on escomptait la mort prochaine et qui s'obstine à ne pas mourir. Sans surprise donc, et on s'en aperçoit lorsque, vers la fin, la comédie commence un peu à piétiner, je ne dirai pas à radoter...
Cependant, les démélés de la famille Galipeau avec le sympathique, le naïf et l'inextinguible Martinet sont cocasses; surtout, ils s'appuient sur des comédiens qui s'amusent et ne craignent pas d'en faire beaucoup. A l'image d'un Michel Serrault en humble vieillard se faisant des amis de ses débiteurs qui ne pensent, eux,
qu'à le pousser dans la tombe.
Comme il se doit, le brave Martinet, au terme d'une succession de péripéties habilement et ironiquement mis en scène par Pierre Tchernia,
les enterrera tous.
Mais la bonne idée de Tchernia est d'avoir associé à la situation de départ un ton satirique très malicieux, notamment quand il s'applique à la période de l'Occupation. Plus encore, la famille Galipeau, derrière Michel Galabru, incarne la bourgeoisie dans toute sa médiocrité et l'oncle médecin, le conseilleur mais pas le payeur, aussi malheureux dans ses diagnostics que dans ses prévisions politiques, n'en est pas le représentant le moins indigne.