Bon, le cinéma de Jean Rollin c’est quand même un cinéma très particulier, et La Vampire nue ne déroge pas à cette règle, malgré peut-être un scénario qui commence de manière plus classique qu’à l’accoutumée.
Franchement le cinéma de Rollin souffre presque toujours des mêmes défauts et possède presque toujours les mêmes qualités. Côté défaut, comme souvent l’interprétation. Les acteurs ne sont quand même pas fameux fameux, et leur jeu souvent forcé, parfois à l’inverse très fade, et les approximations grossières (des personnages censés chuter lourdement qui se rattrapent très visiblement !) font qu’on peine à croire aux personnages et aux situations. Alors certes les actrices ont du charme (en particulier la sculpturale Ursule Pauly), mais enfin, ça ne suffit pas.
Le scénario est un peu plus dynamique que d’habitude chez Rollin, mais ce n’est pas non plus la folie. Toujours pas mal de longueurs dans un film d’1 heure 20 tout juste, impression peut être renforcée par le tout petit nombre de dialogues, qui sont d’ailleurs plutôt des phrases plus ou moins abstraites déclamées par les acteurs. Après, si on se laisse happer par le style Rollin, on découvre quand même un film assez intéressant, abordant le mythe vampirique de façon originale, et se montrant parfois assez audacieux, mais aussi assez maladroit.
Visuellement La Vampire nue possède les qualités de Rollin. Jolie photographie, ambiance étrange, la mise en scène est aussi plutôt soignée. Reste quand même des décors faiblards, minimalistes, des costumes discutables, et une bande son dissonante assez bizarre, aux allures expérimentales, pas forcément d’un effet génial dans ce film et pour l’ambiance.
Bon, La Vampire nue est un Rollin intriguant, mais qui, comme souvent chez ce réalisateur, est un film affaibli par des approximations, des maladresses, et sûrement aussi un tout petit budget. A voir pour les amateurs du genre, et pour ceux qui recherchent des bandes un peu étrange, mais bon, ça aurait pu être mieux. 2.5