Le Joli Mai
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Bertie Quincampoix
Bertie Quincampoix

116 abonnés 1 870 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 28 août 2018
Magnifiquement porté par la voix de Yves Montand et la musique de Michel Legrand, ce petit bijou documentaire de la Nouvelle vague nous plonge dans le Paris de 1962, au mois de mai, quelques semaines après la signature des accords d'Évian. Il est intéressant tant sur le fond - Chris Marker et Pierre Lhomme prenaient littéralement le pouls de la capitale et de ses habitants dans le début d'une décennie qui allait marquer l'histoire - que sur la forme, très influencée par les innovations narratives et formelles des Godard, Truffaut et autre Chabrol, à qui les réalisateurs ne manquent pas de faire des petits clins d'œil. Drôle, poétique et indispensable.
Tumtumtree
Tumtumtree

180 abonnés 538 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 9 juin 2013
Superbe portrait de la France des années 1960. Chef-d’œuvre de la Nouvelle Vague. Cette série de longs entretiens avec des Parisiens de tous horizons nous plonge dans un univers qu'on croit connaître (les Trente Glorieuses) et qu'on comprend pourtant si mal. L'âge d'or qu'on nous vend régulièrement avait aussi ses lourdes difficultés et ses printemps pourris. Le film montre aussi l'humanité éternelle avec ses amours, sa crainte de la mort, son individualisme, sa générosité, sa naïveté. Et puis, cela regorge de curiosités: des chouettes qu'on caresse, des chats qu'on déguise, des araignées qui sortent mystérieusement de certains vestons, etc. L'ouverture est l'une des plus belles visions de Paris qui ait été donnée au cinéma. Et les dix dernières minutes sont à se damner. Vous vous ennuierez 15-20 minutes au bout d'une heure, mais ça passe dans la deuxième partie, rassurez-vous.
ferdinand
ferdinand

14 abonnés 452 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 27 juillet 2013
Paris en mai 1962, en noir et blanc. Il y a plus de 50 ans, la ville, les gens qui parlent de leurs soucis, toutes sortes de gens... Les premiers immigrés : un jeune algérien, un africain, De Gaulle, un curé devenu syndicaliste communiste qui "trouve plus urgent de s'occuper de la classe ouvrière que de méditer sur l'existence de Dieu", La police, De Gaulle, C'est passionnant de bout en bout et assez saisissant. Magnifique et précieux document, magnifique cinéaste!
QuelquesFilms.fr
QuelquesFilms.fr

284 abonnés 1 662 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 16 décembre 2013
Le premier plaisir de ce Joli Mai est d'abord lié à la curiosité d'un voyage dans le temps. Comment vivaient les Parisiens en 1962 ? À quoi pensaient-ils ? Quelles étaient leurs rêves ? Ce côté "radiographie sociale" à un instant T, ouverte à la diversité des populations, est très intéressant sur le plan sociologique. Marker et son équipe captent l'essence d'une période charnière, encore marquée par une économie de la rareté, de la privation, issue de la guerre, mais aussi tournée vers un horizon de prospérité et de consommation. Une période où le progrès social va plus vite que les rêves individuels, comme l'explique un "ingénieur-conseil". Entre tradition et modernité, conservatisme et progressisme, il est question de l'urbanisme francilien, des conditions de travail, de la famille, de la place de la femme (on est surpris de ne pas sentir les prémices du féminisme au fil des rencontres). On note également une opposition marquée entre l'engagement social, la solidarité (superbe témoignage du prêtre ouvrier devenu syndicaliste), et une tendance plutôt égoïste, insouciante, d'une certaine jeunesse. Structuré en deux parties ("La prière sur la tour Eiffel" et "Le retour de Fantômas"), le documentaire passe d'un tableau quotidien assez général à une réflexion plus existentielle (l'étonnant témoignage de la costumière qui vit recluse chez elle avec ses chats) ou plus politique (l'évocation tabou de la guerre d'Algérie, juste après les accords d'Évian ; la place des émigrés dans la société française...). L'engagement de Chris Marker, à gauche, se devine sans peine, mais reste discret.
Dans ce patchwork de portraits et d'interviews, il y a bien sûr des moments inégaux. Quelques longueurs aussi. Mais globalement, l'entreprise est vraiment réussie. Intelligente, sensible. Avec un bon mix d'amour de la ville et d'ironie critique, de choses anecdotiques et d'autres plus profondes. Il jaillit de tout cela une forme d'ontologie parisienne, avec son hyperactivité, sa multitude hétéroclite, sa râlerie congénitale, entre légèreté gouailleuse et inquiétude sourde... On apprécie la qualité des textes ; on est surpris par la qualité d'expression orale de la plupart des intervenants. Et puis on goûte aussi la belle balade dans Paris, graphique et poétique, grâce à la photo en noir et blanc du chef op' et coréalisateur Pierre Lhomme.
Yves G.
Yves G.

1 560 abonnés 3 581 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 11 août 2013
Comme le printemps 2013, le printemps 1962 fut l'un des plus froids et des plus pluvieux que la France ait connus.
Mais les ressemblances s'arrêtent là.
Les Parisiens que Chris Marker et Pierre Lhomme sont allés interroger sont bien loin de nous. En noir et blanc, au son nasillard, ce joli mai a un parfum d'ORTF, même s'il n'en a pas le conformisme idéologique.
Chris Marker, théoricien du "ciné-ma vérité", réussit à interviewer des personnages hauts en couleurs : un vendeur de costumes obsédé par l'argent, un jeune agent de change, un prêtre défroqué, un étudiant dahoméen en butte au racisme ordinaire des Français ... Leurs propos sont moins anodins qu'il n'y paraît et dressent en filigrane un portrait sociologique et anthropologique du Paris des années 60.

Je m'en faisais une image extrêmement moderne : les Trente glorieuses, Kennedy président, les films de la Nouvelle Vague, Brigitte Bardot, Claude François ... 1962 a longtemps été l'époque à laquelle j'aurais adoré vivre.
Le Paris que filme Chris Marker est au contraire peuplé de petites gens enfoncées dans leurs archaïsmes. Leur parler est celui du titi parisien - dont on ne trouve aujourd'hui plus guère de traces. L'architecture de Paris est encore celle du début du XXème siècle : les Halles en son centre, le CNIT qui sort à peine de terre, entouré des bidonvilles de Nanterre.
Le joli mai 1962 est sans doute plus réaliste mais bien moins séduisant que celui où je rêvais de vivre.
Ykarpathakis157
Ykarpathakis157

5 035 abonnés 18 103 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 30 mars 2021
Ce qui est extraordinaire dans ce documentaire c'est qu'il est inspiré par la conviction que la France de mai 1962 avait franchi un tournant et que cette datation du tournant s'est avérée historiquement exacte. Pour la première fois depuis 1914 à l'exception d'un bref intervalle dans les années 20 la France de mai 1962 est un pays qui vit en paix qui ne lutte plus ou ne se prépare plus à lutter contre l'Allemagne qui ne se bat plus pour conserver ses possessions coloniales en Afrique au Maghreb ou en Indochine. Pour la première fois le peuple français est libre d'envisager la vie au-delà de la simple survie physique et de réfléchir à ce que signifie le bonheur. Marker utilise également l'humour lorsqu'une scène d'hommes discutant de technologie et de loisirs est juxtaposée à des photos de chats ce qui tout en sapant évidemment leurs divagations offre davantage de possibilités d'interprétation. Le travail de caméra et les questions insistantes qu'il pose donnent un cachet de curiosité a ce documentaire...
anonyme
Un visiteur
5,0
Publiée le 29 mai 2013
Le joli mai me réconcilie définitivement avec le documentaire : on est submergé d'émotion à tant de reprises, mais dans le même temps, on comprend (ou on croit comprendre) tant de choses.
Les plans sont fantastiques, les rencontres incroyables, c' est un chef d'oeuvre à voir d'abord au ciné (le dvd va sortir )
anonyme
Un visiteur
4,0
Publiée le 12 juin 2013
En ce temps-là, la rue Mouffetard était livrée aux marchands des quatre saisons, pas à ceux du temple ; il y avait encore des taudis insalubres rue Glacière et une mère de neuf enfants était heureuse qu’on lui offre trois chambres dans une HLM; Malraux n’avait pas encore ravalé les façades et les rues étaient sombres et pavées. La pauvreté était là, mais le mot chômage n’existait pas. Paris trimait, Paris riait et Nougaro chantait Paris mai.
En ce temps-là, le trouffion amoureux ne s’étonnait pas d’abandonner sa promise pour partir en AFN faire une guerre dont personne ne souhaitait trop parler ; les prêtres ouvriers faisaient grincer les dents à l’église et à la CGT et des jeunes gens du Dahomey ou d’Algérie parlaient avec pudeur d’intégration. Malgré Charonne et l’OAS, la France achevait son aventure coloniale et savourait sans le savoir ses Trente Glorieuses ; c’était la France de De Gaulle.
En ce temps-là, les commis de la Bourse se voyaient devenir riches ; comme chez Vian, des ingénieurs voulaient travailler juste pour se donner du temps libre et des architectes imaginaient la ville dans les bois ; les filles portaient des robes à fleurs et rêvaient de mariage ; certaines assumaient leur indépendance sans parler de féminisme. C’était Paris Montsouris, Paris tout gris et qui sourit.
Ce temps-là, c’était en 1962. C’était il y a cinquante ans et j’avais vingt ans. Le mois de mai était aussi très pluvieux. Un mai heureux ? Voire. Mais un Joli Mai, car Chris Marker en a fait beaucoup mieux qu’un documentaire, un témoignage d’amour. Alors forcément, la nostalgie est toujours ce qu’elle était…
Éric De Larmor
Éric De Larmor

20 abonnés 95 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 3 octobre 2013
Quel plaisir !!!! Ce documentaire est à voir de toute urgence, moi qui n' avais que 6 ans en 1962 je ne m'étais pas rendu compte bien évidemment de tout ce qu'il montre. Un retour en arrière bien salutaire.
Merci à ceux qui l'ont restauré, à ceux qui l'ont programmé !!!
Isabelle B
Isabelle B

9 abonnés 88 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 8 juillet 2013
Qui n'a pas encore été voir ce film ? Formidable comme jamais. Paris 1962, des images d'archives des interviews de vraies personnes sur la difficulté de logement le manque de liberté la démocratie ? C'est quoi ? DeGaulle, l'Algérie, les bidonvilles, Charonne .. Très émouvant les oiseaux qu'on entend sur la place de la République.
anonyme
Un visiteur
3,5
Publiée le 9 juin 2013
Le début des années 60 marque le début des matériels légers , à la fois pour l image et plus encore pour le son, révolutionnant à la fois le travail journalistique audiovisuel (la vidéo débarquera 10 ans plus tard ) et le documentaire cinématographique ambitieux. Un arrière plan politique lourd et la montée en charge continue des approches sociologiques structurent les contenus de façon similaire.
Aussi le joli mai n est il pas tellement éloigné des reportages de cinq colonnes à la une, dont la qualité impressionne 50 ans plus tard. Il faut reconnaître à Chris Marker un certain respect des personnes filmés et/ou interrogés et la grande liberté qu'ils leur laissent, leur donnant ainsi de l'épaisseur. En contrepartie les images ne sont pas au premier plan et les lieux sont filmés sans génie dans un montage peu créatif .(les montages de 2h26 le sont rarement). C'est bien finalement les plans silencieux sur les visages , notamment des ouvriers de Renault , les plus poignants
L'ensemble est plus que plaisant, jamais ennuyeux et finalement plus réussi que "chronique d'un été", le film de Rouch, sans doute trop cérébral.
Pierre R
Pierre R

66 abonnés 5 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 28 mai 2014
Ballade magique dans un Paris révolu Montand + Marker
Hugo C.
Hugo C.

8 abonnés 88 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 19 mai 2020
Magnifique documentaire sur la France de 1962, encore plus intéressant à voir aujourd'hui. Esthétiquement beau et merveilleusement monté, sublimé par la voix de Yves Montand et la musique de l'immense Michel Legrand, ce doux relève encore de nombreux problèmes actuels comme le sexisme avec la place des femmes comme avec une parisienne disant "les hommes sont elus pour leur beauté" et soulignant qu'elles ne doivent pas voter. Le Joli mai c'est surtout la signature des accords d'Évian, la naissance d'une Algérie libre, d'un pays différent, où l'on distingue très bien dans ce film les classes sociales différentes bien transitées: une femme aux 8 enfants ayant obtenu son logement dans la banlieue puis de jeunes bourgeois cultivés parlant de l'économie du pays. L'ambiance sonore est bien captée et mais aussi visuelle avec des mouvement de caméra autour de la personne interviewé pour montrer la diversité de Paris. De gros plans sont faits sur les parisiens pour se rapprocher d'eux et cela donne un côté intemporel au documentaire. Tout sujets sont abordés : art, danse, travail. Tout événements sont montrés: mariage, enterrement, exposition nasa...
Le Joli Mai reste un beau documentaire sur Paris et la France de mai 1962, et nous y plonge parfaitement avec ses beaux plans dans le passé.
anonyme
Un visiteur
5,0
Publiée le 31 décembre 2014
C'est une multiplicité des visages et des voix socialement très différenciés, des marchands de la rue Mouffetard aux courtiers fréquentant le Palais Brongniart, des Algériens de Nanterre aux bourgeois des sauteries culturelles du centre de Paris, des prolétaires d'Aubervilliers aux manifestants de Charonne. Et cette multiplicité forme la toile d'une communauté impossible, tant son hétérogénéité détermine autant les courts-circuits du montage que les échanges électriques des auteurs du film en train de se faire avec les passants désireux de jouer le jeu de ce qu'ils croient peut-être relever du reportage radiophonique ou télévisuel (bien que l'émission Cinq colonnes à la une ait été considéré comme une référence incontournable pour les auteurs). Cette communauté qui n'existe seulement que sur deux plans (le partage socialement différencié d'un même espace urbain et le montage en forme de mosaïque du film) est travaillée en profondeur par un « dissensus » (Jacques Rancière) propice à une diversité de dissonances qui, au moment du tournage ou à l'occasion du montage, manifestent ultimement qu'à l'étrange fraîcheur climatique de ce mois de mai 1962 (peut-être due à l'influence des radiations atomiques dira un badaud) pourrait bien succéder l'échauffement de contradictions économiques et sociales poussées dans le rouge (de la révolution communiste) et le noir (de la subversion anarchiste).
anonyme
Un visiteur
5,0
Publiée le 30 mai 2013
........R.I.P.........
CHRIS MARKER
....1921-2012......
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