Bong Joon-Ho est l'un des représentants de la nouvelle vague coréenne de ces dernières années, auteur par exemple du renommé Memories of Murder ou même crédité de la confiance d'Hollywood, qui l'a récemment découvert avec Snowpiercer. De plus, un petit projet expérimental sans prétention mais avec de l'idée, c'est exactement ce dont je voulais ce soir et c'est ainsi que Barking Dog m'apparaissait. Malheureusement, Bong Joon-Ho tombe dans pas mal d'écueils sur lesquels achoppent bien des réalisateurs qui tournent pour la première fois, à commencer par une gestion du rythme très discutable. Le long-métrage est un peu long, sans doute pour faciliter la mélancolie que la mise en scène n'apporte que par intermittence, mais le chef-op oublie quand même quelques coupes qui auraient donné de l'air. Puis le ton, entre comédie noire, drame et caricature sociale, est hésitant, décousu. Il faut dire que les cadrages sont parfois hasardeux, et que l'ensemble ne parait pas maîtrisé. Pourtant Bong Joon-Ho, qui s'occupe aussi du scénario, imagine une satire efficace et subtile qui s'en sort plutôt bien, malgré les difficultés causées par un décalage culturel qui m'a, je crois, empêché d'en saisir tous les aspects et d'être sûr de toutes mes interprétations. Mais il n'empêche que Barking Dog demeure un film mineur, peu marquant et en ce sens décevant vu le décalage et l'humour noir qu'il se propose de créer. Il parait que ce premier long-métrage contient en germe bien des inspirations de Bong Joon-Ho, entre intérêt pour la marginalité et critique sociale. Pourquoi pas, alors, mais pas de cette façon.