Ce film de ce génie de Peckinpah est très mal ficelé mais c'est un chef d'œuvre à voir absolument. C'est certainement d'ailleurs son meilleur film. Juste une toute petite bagarre, aucun coup de feu, aucun mort, et des séquences assez longues sur le rodéo de Prescott qui n'est certainement pas l'attraction préférée des Français. Et pourtant c'est le film le plus tendre de Peckinpah avec en toile de fond, comme presque toujours, un monde en train de disparaître, avec ses personnages qui tentent de s'y raccrocher, et un nouveau en train de naître, guidé par d'autres valeurs, celles de l'argent, du préfabriqué, de la fin de l'existence libre.
Steve Mc Queen, de passage dans sa ville natale à l'occasion d'un rodéo retrouve sa famille. Ida Lupino, extraordinaire en mère vieillissante, délaissée depuis longtemps par son mari, fabuleux Robert Preston, qui incarne un cowboy sur le retour, coureur de jupons, porté sur la bouteille, mais rêveur invétéré, Il y a le frère de Steve Mc Queen, Joe Don Baker, qui lui s'est déjà glissé dans la peau d'un entrepreneur du nouveau monde. Ce chef d’œuvre baigne dans la nostalgie. Il y est question du temps qui passe mais aussi des bonheurs fugaces qui, bien que sans lendemain, tissent le fil de la vie.