Stephen Chow a souvent fait le même film, un policier ou un agent secret suffisant et incompétent, envoyé sur une grosse mission. Son long précédent God of Cookery, pourtant, commençait à montrer des signes de maturité.
King of Comedy est un film qui va dans ce sens, tant Chow est devenu plus calme, plus posé et surtout plus mature. Le film ne part pas dans cinquante directions, ne possède qu’une réelle intrigue (à laquelle Chow & Lee Lik-Chi ne peuvent s’empêcher d’y accoler une sous-intrigue policière, fugace mais réussie) et surtout, comme pour God of Cookery, un prologue fabuleux qui culmine avec une apparition GENIALE de Jackie Chan, toujours là pour rire. Avec sa première heure plutôt grassement rigolarde et inoffensive, King of Comedy s’installe dans les meilleurs films de Chow. Mais c’était sans compter sa dernière demi-heure, étrangement dramatique, du tout nouveau chez Chow. Cette partie est efficace, réussie et bien interprété par des acteurs très concernés : Stephen Chow évidemment, émouvant et drôle, mais aussi Cecilia Cheung, qui joue la fébrilité comme personne encore dans la filmographie du roi du Mo Lei Tau, Man Tat Ng, le fidèle compagnon et bien sur la délicieuse Karen Mok en star du cinéma au grand cœur. Le film se transforme alors en comédie romantique efficace avant un final un peu rapidement exécuté mais pas forcément bâclé comme on a pu le lire.
Sous couvert de gags gras, Stephen Chow raconte sa propre histoire et une histoire d’amour émouvante. Il arrive à gérer les deux et à réaliser son meilleur film depuis le début de sa carrière de réalisateur. Indispensable pour ses fans.