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Kurosawa
582 abonnés
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2,5
Publiée le 26 juin 2019
"Les voyages de Sullivan" part d'une idée surprenante en se focalisant sur un cinéaste adepte de divertissements qui pense que les spectateurs de ses films (les classes prolétaires) voudraient désormais plutôt voir des œuvres qui font écho à leur vie, des films engagés et axés sur la misère sociale. Idée doublement surprenante d'une part parce que le cinéaste est justement reconnu pour ses comédies qui marchent très bien et qu'il prendrait forcément un risque en changeant de registre, d'autre part parce qu'il semble peu crédible qu'un professionnel du cinéma, qui en a par conséquent une connaissance profonde, soit convaincu qu'un public populaire et non cinéphile raffole de films naturalistes et peu joyeux. Tout en accompagnant le délire du personnage qui va se fondre dans la misère pour mieux la connaître afin de réaliser un film bien documenté, Preston Sturges adopte une démarche en décalage puisqu'il est loin d’abandonner le comique, en particulier dans une première partie burlesque au rythme soutenu. Mais le virage dramatique qui voit Sullivan devant subir la pauvreté sans la jouer est une manipulation vaine qui débouche sur un message d'une banalité ahurissante : les pauvres préfèrent rire devant des comédies populaires puisque celles-ci leur permettent d'échapper temporairement à leur morne quotidien. La conclusion est évidente mais elle est prise avec un sérieux qui nous fait relativiser l'intelligence d'un film qui manie pourtant le mélange des tons avec une réelle habileté : dommage qu'il faille en arriver à un constat aussi bête.
Une nouvelle réussite signé Preston Sturges. Le thème du film est très intelligent, et même si l'action est un peu inégale, l'ensemble sait se faire subtil et plaisant. Cela est du notamment aux dialogues, la plupart bien trouvé et souvent juste, mais aussi par ses personnages, aussi désenchanté parfois qu'attachant, notamment Veronica Lake, vraiment surprenante ici, tout comme Joel MCCrea, excellent lui aussi. Bref, une comédie dramatique intelligente et drole, ce n'est pas très courant et c'est à remarquer. A (re)découvrir.
Dans un panneau introductif le film, qui a en partie servi de trame aux frères Coen pour « O brother », est dédié « À la mémoire de ceux qui nous ont fait rire : les bariolés, les clowns, les bouffons, de tous temps et de tous pays, dont les efforts allégèrent un peu notre fardeau » Il s’agit donc d’un hommage à la comédie, d’une réflexion sur la nature du cinéma, sur sa fonction de divertissement ou d'engagement social. Le film opère en effet en deux temps. La première partie explore toutes les formes de comédies (dialogues percutants, poursuites burlesques en voiture, situations cocasses, quiproquo) pour décrire la tentative quasi touristique du héros de passer du monde de la richesse à celui de la pauvreté. Mais dans cette quête, il est constamment ramené à son point de départ, le luxe de sa villa d’Hollywood. Le film bascule dans le dramatique quand le héros est agressé puis condamné au bagne. Au plus profond du désespoir, il comprend alors que la seule façon de soulager la misère n’est pas de la décrire, mais de faire rire les malheureux. très jolie réflexion sur le cinéma et quelques bons moments de mise en scène,
Je m'attendais à mieux, je n'ai pas été convaincu par la partie sombre alors que la partie comique me convient parfaitement. D'ailleurs pourquoi se poser cette question : le cinéma doit-il faire rire ou pleurer? C'est terriblement réducteur, la réponse dépend des états d’âmes des spectateurs présents. Ce film bénéficie d'une bonne renommée, j'ai l'impression que Preston Sturges a été surcoté par les cinéphiles qui n’aimaient pas son homonyme John Sturges pour des raisons intellectuelles n'ayant pourtant rien à faire au cinéma. Abaisser l'un, c'est grandir l'autre alors que les deux sont de bons cinéastes avec des cinémas sans aucun points communs. Chacun ses goûts, c'est la qualité et l'esprit qu'il faut juger. Ici, la qualité est irreprochable mais l'esprit est déplorable, on peut rire avec n'importe qui mais pas de n'importe quoi, en particulier de la vraie misère. Veronica Lake que l'on jette en tenant ses superbes jambes dans une piscine ou qui court comme une folle bousculant deux indiens au passage, c'est magnifique. La voir dormir dans un dortoir horrible pour la condition humaine alors qu'elle n'a rien à y faire, c'est indécent. Quant à la séquence dans l'église avec le pasteur chanteur mieux vaut l'oublier... Des passages me ravissent et d'autres me déplaisent trop pour mettre 4 étoiles. Preston Sturges est pourtant sans contestation possible un véritable humaniste ; dans ''Sullivan's travels'' il en a trop fait.
Je vais peut-être vous paraître médisant, mais la raison numéro 1 d'aimer ce film, c'est bien la présence de Veronica Lake. Je la trouve magnifique, pas juste une bimbo qui joue les starlettes, il y a vraiment une grâce, un truc qui ressort de son visage. Moi qui ne connaît rien, voilà une agréable découverte de plus. Sinon, j'aime bien l'idée : un type qui en a marre de faire des films "non sérieux", des comédies, et qui va se faire pauvre et réaliser un documentaire sur la pauvreté. Ça va assez loin dans la critique d'Hollywood pour me plaire (bien que cet endroit ait produit bien des films de qualité naguère). Et tout ce qui concerne l'envers d'Hollywood est pas mal du tout, voir ces cons suivre Sullivan dans sa quête de pauvreté dans un minibus (incongru, non?), ouais c'est plaisant. Et j'ai bien aimé la scène centrale où Sullivan et la petite essaient vraiment de survivre dans des conditions de vie déplorables, une séquence assez longue et totalement muette, ça fait drôle de voir ça dans ce genre de films, on est pas habitués et c'est une idée plutôt intéressante. Une jolie séquence où l'émotion naît. Cela dit je ne suis pas un admirateur du film, car si je trouve qu'il y a des choses qui fonctionnent bien, je ne suis pas sorti bouleversé, et la morale du film mouais je ne sais pas, dire que le rire est un art noble c'est bien mais le démontrer avec un cartoon de Mickey... Je ne sais pas, je n'accroche pas. Le réalisateur voulait un Chaplin à la base, ça aurait mieux fonctionné sur moi. Film sympathique anyway' .
J'avais longtemps hésité à voir ce film et je le regrette beaucoup. L'histoire nous emporte dès les premières minutes et on accompagne Sullivan dans son voyage. Avec des retournements de situations assez inattendus et un rythme assez soutenu, on passe vraiment un bon moment devant ce film.
"Les voyages de Sullivan" se divise en deux parties. La première est de la pure comédie - avec un humour proche de celui pratiqué dans le cinéma muet - alors que la seconde se place dans un registre plus dramatique. Malheuresement, ces deux aspects ne sont pas assez aboutis et le mélange des genres est maladroit. Cependant, le film reste agréable avec une réflexion légère mais intéressante sur l'industrie hollywoodienne.
Vraiment un film très sympa. On passe un bon moment. C'est bien écrit, le film arrive à continuellement se renouveller, dès qu'une situation a été traitée, et qu'on a fait le tour du sujet, le film arrive à embrayer sur autre chose. Quel plaisir de voir un film comme ça. Et puis le film est une jolie déclaration d'amour au genre de la comédie. En plus d'y livrer une petite réflexion sympa, le réalisateur y témoigne tout son amour, et lui donne tous ses lettres de noblesse, en montrant (s'il en était besoin), que la comédie n'est vraiment pas un sous-genre, bien au contraire.
Voilà un pitch bien engageant, mis en scène avec panache par Preston Struges, auteur célèbre pour ses bons mots, son style étant proche de celle d’un Lubitsch. Pour le fond par contre, on est plutôt du côté de Capra. En effet,spoiler: l’odyssée de Sullivan l’entraîne jusqu’au bagne,spoiler: c’est là bas, voyant des bagnard s’esclaffer devant un dessin animé, qu’il se rendra compte que les comédies ont aussi leur noblesse, elle permettent au peuple d’oublier ses soucis. On peut reproché à cette morale hollywoodienne d’être bien populiste, même si elle contient une part de vérité, de toute façon elle est contredite par le film lui même, puisque Sturges fait bien œuvre d’auteur. Il arrive même à nous faire rire tout en dépeignant une réalité sociale dure et violente. Il se permet même le luxe de se moquer du snobisme hollywoodien.
Cité aujourd'hui avec respect par maints critiques comme l'un des films "importants" des années 40, "les Voyages de Sullivan" conserve finalement toute la capacité à déstabiliser le spectateur qui l'avait fait rejeter alors par le public : car, à partir d'un sujet aussi personnel qu'ambitieux (la réflexion de Preston Sturges sur le rôle du cinéma dans une société en crise, autant que sur l'obscénité potentielle de la richesse des "balladins" d'Hollywood dans un monde alors noyé sous la misère et la cruauté), voici un mélange assez aberrant de comédie spirituelle (à la Lubitsch, maintes fois cité par les personnages comme "la" référence en la matière), de slapstick hilarant mais un tantinet hors de propos, de documentaire aux ambitions néo-réalistes (un anachronisme, je sais !), de mélodrame et de drame social. On contemple tout cela, tantôt séduit, tantôt légèrement atterré, un peu admiratif quand même, mais, avouons-le, c'est surtout la sublime beauté de Veronica Lake, absolument "à tomber" qui nous fait aimer ce film excentrique.
Apologie de la comédie et de ceux qui font rire, le film de Preston Sturges envoie également quelques piques aux cinéastes qui ont tendance à se prendre un peu trop au sérieux dans leur posture d'auteur ayant un message profond à délivrer au monde. Il prend içi la défense des amuseurs et affirme l'importance et la noblesse de leur travail. Le film dispose, avec Joel McCrea et Veronica Lake, d'un couple vedette plein de charme, entouré de seconds rôles exentriques et très drôles. Seul vrai défaut du film, la rupture de ton lorsque McCrea se retrouve au bagne. Cette partie est là afin de permettre à Sturges d'appuyer son propos mais le contraste avec la légèreté et la vitalité de l'heure qui précède est si fort que ce passage dramatique parait artificiellement greffé à l'histoire.
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3,5
Publiée le 5 avril 2024
Quels voyages en perspective! C'est de loin le film le plus cèlèbre de Preston Sturges qui s'attaque piano piano aux grands mythes de la sociètè amèricaine! Joel McCrea innove dans son rôle de rèalisateur dèguisè en vagabond pour ètudier les milieux misèrables! Quelle que soit la manière dont son personnage tente de fuir, il finit par être rapidement renvoyè à Hollywood...mais apprendra beaucoup de choses à travers ses voyages! On est surpris ici de retrouver cet acteur, interprète du fantastique "The Most Dangerous Game" (1932) ou du noir "Dead End" (1937), incarnant dans "Sullivan's Travels" (1941) un personnage à la Capra qui prend la route pour y dècouvrir la souffrance! Le rèsultat est une fable amère intelligemment construite qui fut pour McCrea, l'occasion d'une performance inoubliable! A ses côtès, Veronica Lake rayonne de charme avec ses longs cheveux blonds! Entre eux, l'alchimie est èvidente! En rèsulte un classique important du cinèma hollywoodien, mèlange touchant de tristesse et de burlesque...
Une réflexion sur le cinéma ou l'art de faire une comédie d'un metteur qui ne veut plus faire de comédie. Sturges côtoie en réalité rien de moins que la condition humaine en traitant de la pauvreté et de la misère et en élevant le débat au niveau de la comédie. Ça commence très fort avec "le car qui va te suivre avec un mini-bar à l'intérieur"!!!!! On croirait même être dans un film loufoque avec la fin de la scène déjantée (au fait tu as quel âge ? 13 ans! Tu iras loin) Mais le héros n'imagine pas jusqu'où ira son voyage et le spectateur est surpris du tournant du film. Le parti pris du réalisateur est tranché : témoin la finalité du rire qui n'exclue pas l'émotion. Un film vraiment intéressant et unique.
J’ai rarement vu un film qui manque à ce point de fluidité. Le scénario est découpé en trois morceaux qui ont en quelque sorte chacun sa propre fin, ce qui casse complètement le rythme. L’humour tape dans le burlesque de l’époque du muet avec des chutes toutes les dix secondes qui frisent parfois le ridicule. Après la pure comédie, on change brusquement de ton dans le dernier tiers, ce qui ajoute au manque de cohésion. Et pour couronner le tout, le montage n’est pas terrible (là aussi, on se croirait parfois dans du cinéma muet) et les acteurs souvent assez mauvais. Mais le plus gênant, c’est que le film se vautre dans l’ignorance et le mépris pour la misère sociale qu’il entend pourtant dénoncer. Son faux humanisme et sa vraie condescendance vont croissants, jusqu’à une dernière image qui m’a mis très mal à l’aise. A sauver: la réalisation et quelques dialogues.