Quelques années avant de livrer le subjuguant Sunshine, Danny Boyle s’attelait à un long-métrage lorgnant au premier abord du côté de l’épouvante-horreur, à savoir le fameux 28 jours plus tard. Et si le sujet de base s’attachait à décrire les conséquences dramatiques de la propagation d’un virus dévastateur, nul doute que le cinéaste britannique saurait apporter une relecture originale du mythe des morts-vivants (d’autant qu’ici, il n’est pas forcément question de zombies). Et sans surprise, oui ce long-métrage est bel et bien atypique dans le genre, quoique très particulier mais globalement satisfaisant ; ce qui dénote d’abord, on le retrouve dans la forme, plus précisément en terme de visuel : avoir opté pour un tournage résolument numérique confère à 28 jours plus tard une apparence des plus singulières, presque poisseuse, mais sans pour autant le desservir de la sorte, au contraire. En ce sens, cela contribue à rendre l’ambiance de ce dernier d’autant plus immersive, ainsi qu’originale : cela compense alors l’absence d’un contenu véritablement horrifique, en donnant lieu à un ensemble plus subtil, moins grandiloquent. Toutefois, il en résulte par la même occasion un scénario plutôt simpliste, qui arbore une intrigue inégale et pas toujours prenante ; ceci est d’autant plus regrettable que certaines séquences sont pour le moins grisantes et foutrement inventives, tandis que la BO magistrale de John Murphy parachève avec brio ce tableau d’une Angleterre post-apocalyptique. Autrement, on tient là des personnages en majorité convaincants, bien que vecteurs d’un certains nombre (heureusement rares) de comportements incohérents ; en tout cas, Cilian Murphy campe là avec aisance un anti-héros très bien recherché, et les prestations de Naomie Harris ou encore Brendan Gleeson se veulent dans la même veine. Bref, Danny Boyle signait avec 28 jours plus tard un film d’épouvante à contre-courant, novateur dans le genre ; et bien que l’on puisse regretter ses quelques inégalités, on ne peut que se régaler devant son introduction géniale, ses pics de tensions superbes et sa mise en scène excellente, le tout sous couvert d’une BO grandiose. Un classique.