Dans la catégorie des titres crétins et trompeurs, “L’École des dragueurs” se pose clairement là (même s’il n’est pas pire que “L’Académie des coquins”, film dont il est le remake), et nous fait forcément craindre un nouvel émule des “American Pie”, ou d’autres comédies toutes en finesse pachydermique. D’autant plus grand en est alors le mérite de Todd Phillips qui, sans non plus se placer au niveau d’un Ernst Lubitsch ou d’un Billy Wilder, parvient à situer ses gags au-dessus de la ceinture (à une ou deux exceptions près, personne n’est parfait). Ce faisant, il se fait plus proche de l’humour des frères Farrelly que de celui des frères Wayans, pour nous conter l’histoire de Roger (Jon Heder, héros de de “Napoleon Dynamite”, jamais sorti en France, et prochainement à l’affiche des “Rois du patin”, autre exemple de titre “fin”). Un jeune contractuel new-yorkais, gentil, mais malchanceux et si timide qu’il est fréquemment sujet à des crises d’angoisse. Ce qui n’est pas vraiment l’idéal pour séduire sa ravissante voisine, Amanda (Jacinda Barrett, vue dans “Last Kiss”). Heureusement, la solution à ses problèmes va se manifester sous la forme des cours du Professeur P. (P pour psychopathe ?) et de ses activités, disons, particulières (simulation de tête-à-tête face à Michael Clarke Duncan ; bataille de paintball sans protection). Pas très engageant, mais ça marche, et Roger vit bientôt une idylle avec Amanda… jusqu’à ce que son prof aussi la convoite et donne le coup d’envoi à une joute sans merci entre les deux hommes. Le festivals de coups pendables peut donc débuter, et voir Jon Heder (plutôt attachant) tenir la dragée haute à un Billy Bob Thornton. Leurs affrontements (lors de la partie de tennis, notamment) valent à eux seuls le coup d’œil, et quelques sourires. Derrière sa caméra, Todd Phillips compte les points avec inventivité, avant de se faire un poil plus tendre sur la fin. Dommage, mais pas forcément une raison pour sécher les cours de son "École".