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Estonius
3 462 abonnés
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4,0
Publiée le 8 août 2018
Un très bon film noir, passionnant de bout en bout et fertile en suspense et rebondissements (ceux qui parlent de la mollesse de la réalisation n'ont pas du voir le même film). Allan Ladd est très bon, Rod Steiger impeccable (quand je pense que certains lui ont reproché de jouer en nœud papillon, il bien le droit de porter un nœud papillon, non ?) Dolores Dorn est superbe. Certains points de vue adoptés par Alla Ladd sont intéressants et originaux et sa vision de la bande de jeunes friqués avec culte du chef, obéissance absolu, attaque en meute, fait froid dans le dos. Belle surprise !
Un film noir tendu et haletant qui s'apparente à une chasse à l'homme. En essayant de faire justice soi-même, le héros va déclencher la violence qu'il combat lui-même. Pas mal du tout.
"Lutte sans merci" produit par la société Jaguar fondée par Alan Ladd en 1954 est son avant-dernier film avant que miné par la dépression et l'alcool celui-ci disparait le 29 janvier 1964 à seulement 50 ans. La silhouette et le visage déjà fortement épaissis, Alan Ladd qui est très loin de l'image iconique du Shane de "L'homme des vallées perdues" incarne un ingénieur en aéronautique qui après avoir été agressé par une bande de "blousons dorés" (patronyme utilisé en opposition aux blousons noirs pour désigner les fils de bourgeois s'adonnant à la délinquance) à la sortie de son travail finit par tomber dans le piège de l'auto-défense. A l'époque les films sur les dangers de la jeunesse sont nombreux depuis "L'équipée sauvage" de Laszlo Benedek en 1953 en passant "Graine de violence" de Richard Brooks (1955), "La fureur de vivre" de Nicholas Ray (1955) ou "West Side Story" de Robert Wise en 1961 qui renouvelle le genre par le biais de la comédie musicale. Le film anticipe en quelque sorte le vigilente movie tel que populariseront de manière un peu nauséabonde Charles Bronson, Michael Winner et Jack Lee Thompson avec la production de suites un peu trop nombreuses et répétitives au très efficace "Un justicier dans la ville" (Michael Winner en 1974). Alan Ladd très impliqué dans le film montre de manière très convaincante sur son visage tourmenté le dilemme infernal entre raison et pulsion qui mine cet homme dont la vie a soudainement basculé. A ses côtés Rod Steiger d'une sobriété rarement sienne qui lui va à merveille annonce avec son panama et son allure débonnaire le Tony Rome de Frank Sinatra. Michael Callan alors perçu comme un potentiel premier rôle est un chef de bande tout à la fois cynique et charmeur. François Guérif, spécialiste du film noir, juge le film manquant de rythme à cause d'une réalisation un peu relâchée de Philip Leacock ce qui n'est peut-être pas un si gros défaut si l'on admet que le réalisateur a peut-être choisi d'adopter le rythme pataud de l'ingénieur handicapé par des béquilles depuis son agression pour faciliter l'identification du spectateur et lui permettre de comprendre l'évolution psychologique du personnage. "Lutte sans merci" est le film testament d'un acteur sans doute trop sous-estimé qui a pu dans son ultime détresse ajouter une nuance à son jeu jusqu'alors ignorée.
"Lutte sans merci" est une très honnête série noire américaine du début des années 60. Un scientifique se fait casser les jambes un soir par une bande de jeunes voyous. L'originalité du film étant que les voyous en question sont issus de la bonne société locale et que loin de laisser l'enquete a la police le scientifique va chercher à avoir sa revanche. Ne vous attendez pas pour autant à quelques violence que ce soit, c'est une série noire d'epoque, mais le rythme est soutenu et l'histoire se laisse voir avec plaisir. 3 / 5