La réalisatrice Paule Muxel a choisi d'accorder une place prépondérante au silence dans Clandestino. "Toute la violence du film est laissée en arrière fond, cela se passe dans les regards et le silence", explique-t-elle. "Chaque personnage observe l'autre et se trouve observé par lui. L'histoire peut, à partir de ce silence, aller plus loin puisque le spectateur peut l'agrandir en fonction de ses émotions."
La réalisatrice poursuit sur ce thème du silence particulièrement important dans le film : "Les mots effacent parfois la vérité, la modifient, ils trahissent ou passent à côté de ce qui est réellement ressenti. J'ai voulu retenir les mots, retenir peut-être jusqu'à trop retenir, mais c'est l'histoire de ce film."
Les deux personnages féminins de Clandestino ont une jolie expérience dans le monde du septième art. Isabelle Pasco, révélée en 1989 dans Roselyne et les Lions, s'est notamment illustrée dans des films tels que Prospero's Books, Celine ou, plus récemment, Ali G. Quant à Marie Rivière, c'est une fidèle du réalisateur Eric Rohmer avec lequel elle a tourné pas moins de sept films dont La Femme de l'aviateur, Conte d'hiver, Conte d'automne et L'Anglaise et le Duc.