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Flavien Poncet
246 abonnés
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2,5
Publiée le 30 mars 2008
Sur un vague air de Claude Sautet, Pierre Granier-Deferre signe «Une étrange affaire» (France, 1981). Dans le quotidien morne de Louis, jeune publicitaire (Gérard Lanvin), l’arrivée d’un président (Michel Piccoli) vient bousculer ses habitudes. De ce postulat, Granier-Deferre extrait un film plus profond qu’il n’y semble. Entre les plans aux allures de nature morte, le cinéaste développe l’intrigue d’un homme dont le travail devient pour lui plus intime que son couple. S’il en vient à perdre sa fiancée, c’est qu’il devient moins réticent au corps nu de son patron qui se rase qu’au corps dénudé et excitant de sa femme. Ce qui, dans le film, fait sa profondeur, c’est le processus engagé par le milieu du travail qui s’opère comme un mystère. L’interprétation, parfaite faut-il le dire, de Michel Piccoli renferme un délire, une sorte d’hallucination. Son personnage apparaît comme le messie d’un murmure, dont l’apparence ne se fait qu’après en avoir tant parlé. La curiosité de son personnage s’accroit à mesure que Louis se corrompt dans son métier, perd la notion des valeurs et se plonge dans son œuvre davantage que dans sa vie. Il y a dans la relation quasi-paternelle des deux hommes, une sorte de vampirisation. Plus le jeune publicitaire s’assujettit au volonté du vieux patron, plus il s’affaiblit. Et une fois le travail pompé, le patron disparait. De lui ne restera plus qu’un halo furtif dans un appartement vide. La pâle tiédeur avec laquelle Granier-Deferre met en image ce monde où les valeurs s’intervertissent voire s’écroulent ankylose quelque peu le film. La valeur politique de l’étrange affaire du film le soutient suffisamment. Mais c’est cette apparente nonchalence formelle qui obstrue l’œuvre. Toutefois a qui sait percevoir le rapport moribond qui lie Louis à son patron, «Une étrange affaire» saura révéler sa vertu politique, peut-être avec plus de poésie qu’un film de Chabrol.
film francais "social" typique d'une certaine epoque qui a tres mal vielli, dont tous les personnages sont des caricatures improbables. Le realisateur et le scenariste ne connaissent absolument pas le monde de l'entreprise, mais cela ne les empechent pas de nous assomer de leur cynisme, leur mepris et leur suffisance. Picolli joue un acteur de cinema, pas un chef d'entreprise, dont le role et le succes vient de sa capacite a faire travailler les gens ensemble. Le realisateur confond le CEO et le membre du Conseil d'Administration, ce qui confirme sa meconnaissance du sujet. Mais c'etait une epoque ou il etait de bon ton pour les pseudo intellos genre Liberation, de taper sur les cadres des entreprises, sachant que la majorite de ces "elites" vivaient des subventions et des aides payees par ces cadres qu'ils meprisaient. Lanvin et Baye sont lisses et soporiphiques. Film insupportable par son propos, sa betise, ses dialogues et ses situations tellement cliches. Les personnages sont tellement invraisemblabes, qu'il n'a rien a tirer de ce type de film.
Osons le dire : ce film a beaucoup vieilli. Certes, il ne cache rien, jusqu'à la caricature, de ce que peuvent être les relations maitre esclave dans une entreprise mais la réalisation est vraiment molle et l'interprétation pas franchement satisfaisante, à l'exception de Jean-Pierre Kalfon.
Film qui s'est pris un petit coup de vieux il faut bien le reconnaître. Alors certes, les acteurs sont bons (sauf Nathalie Baye qui tape sur les nerfs quoi qu'elle fasse !), certes certaines scènes sont prenantes et fascinantes mais dans l'ensemble c'est un peu mou du genou et on s'ennuie un peu malgré la manipulation qu'exerce le patron de Louis. Je suis content de l'avoir vu mais j'espérais un peu mieux. Dommage !