La réussite sociale passe par le travail. Au sein de son entreprise nous rêvons tous de reconnaissance, gloire, prospérité, avoir la bienveillance et la confiance de son directeur. Louis Coline ne s'imaginait pas devenir la proie du manipulateur-dictateur qu'est le nouveau patron de son agence publicitaire. Nous sommes au début des années 80, le Burn-out, le stress, ne sont pas d'actualité. La satisfaction professionnelle passe par le travail, le travail et encore le travail. On y sacrifie sa vie personnelle, sa famille, ses vacances, ses soirées. On n'a de privé que sa vie consacrée au service d'un employeur qui abuse de son pouvoir.
Dans le rôle de ce directeur d'agence, glacé, cynique et sans pitié, excelle Michel Piccoli. Cet acteur hors du commun qui a eu entre autres comme partenaires féminines cinématographiquement légendaires, Romy Schneider, Catherine Deneuve, Andréa Ferréol, Emmanuelle Béart ou Brigitte Bardot. Immense acteur, non pourvu d'un physique de jeune premier, mais non pudique qui n'hésite pas à se retrouver entièrement nu dans quelques scènes mémorables avec cette personnalité forte et profonde. Sa fidélité aux réalisateurs et son éclectisme dans le choix de ses rôles en font aujourd'hui une notable référence.
Et puis il y a aussi Gérard Lanvin, surprenant dans ce personnage timide, manipulé et fasciné par son patron. Nathalie Baye toute belle, jeune et fraîche. Jean-Pierre Kalfon qui est François, le dévoué, l'esclave consentant, complètement soumis au bon vouloir de Bertrand Malair son sarcastique supérieur. Vous allez reconnaître Jean-François Balmer qui subrepticement ose contrarier l'autorité patronale. Des personnages de leur époque pris dans l'engrenage infernal de la soumission au travail.
Ma note sera de 3,08 sur 5. Pour avoir eu la satisfaction de replonger dans ces années où le tout est possible était encore positif. Mais, comme dirait Henri : Si le travail c'est la santé, alors rien ne sert de la conserver.