Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Tabatah
5 abonnés
39 critiques
Suivre son activité
5,0
Publiée le 2 septembre 2011
Excellent film, Michel Piccoli faisant la preuve de sa virtuosite, que dire, de son genie dans ce role de patron cynique et manipulateur, seconds roles egalement remarquables. J'ai adore
film francais "social" typique d'une certaine epoque qui a tres mal vielli, dont tous les personnages sont des caricatures improbables. Le realisateur et le scenariste ne connaissent absolument pas le monde de l'entreprise, mais cela ne les empechent pas de nous assomer de leur cynisme, leur mepris et leur suffisance. Picolli joue un acteur de cinema, pas un chef d'entreprise, dont le role et le succes vient de sa capacite a faire travailler les gens ensemble. Le realisateur confond le CEO et le membre du Conseil d'Administration, ce qui confirme sa meconnaissance du sujet. Mais c'etait une epoque ou il etait de bon ton pour les pseudo intellos genre Liberation, de taper sur les cadres des entreprises, sachant que la majorite de ces "elites" vivaient des subventions et des aides payees par ces cadres qu'ils meprisaient. Lanvin et Baye sont lisses et soporiphiques. Film insupportable par son propos, sa betise, ses dialogues et ses situations tellement cliches. Les personnages sont tellement invraisemblabes, qu'il n'a rien a tirer de ce type de film.
J’avais vu ce film au cinéma à sa sortie… Et il était déjà dérangeant. Quarante ans plus tard - il vient de repasser à l'occasion du décès de Michel Piccoli -, on se rend compte qu’il fallait le voir comme une anticipation, une mise en garde. On est en 81. La crise est là depuis moins de dix ans, ses conséquences sociales sont présentes mais on se laisse encore bercer par un discours politique ouaté. Auteur et metteur en scène avaient cependant très bien perçu, analysé et montré la nature des choses qui allaient se mettre en place dans les entreprises au cours des années suivantes et qui allaient conduire aux drames : compétitivité pour la compétitivité, paternalisme malsain, harcèlement moral (on y évoque le suicide de salariés virés...), manipulation, cynisme (désinvolture et jugements émis par Jean-Pierre Kalfon), déshumanisation, déstabilisation permanente et négation du libre arbitre ("On est bien d'accord vous et moi ?"), négation de la vie privée (ça, pas besoin de le décrire, c'est tellement évident), stérilisation du travail ("On vend mieux les choses qu'on ne connaît pas", la scène du ventilateur du ventilateur en panne pour dire que ce n'est pas la production qui compte - on s'en moque, c'est une péripétie qui se gère avec le service client -, mais les rapports de pouvoir… Tout y est ! On se demande même si le patronat n'a pas pris le personnage de Malher au pied de la lettre pour l’imiter à l'envi.
Osons le dire : ce film a beaucoup vieilli. Certes, il ne cache rien, jusqu'à la caricature, de ce que peuvent être les relations maitre esclave dans une entreprise mais la réalisation est vraiment molle et l'interprétation pas franchement satisfaisante, à l'exception de Jean-Pierre Kalfon.
Encore très marqué par la manière du cinéma français des années 70, ce film de Granier-Deferre entretient une atmosphère étrange (comme l'indique si justement son titre) autour d'une relation patron-employé finissant par devenir une espèce de relation père-fils des plus malsaines. Dans l'ensemble, les acteurs du film s'en sortent plutôt bien, les finesses d'écriture sont nombreuses, seul le style très feutré et lancinant de la mise en scène accuse le poids des années. D'autres, en ce temps-là, en auraient tiré la matière d'un polar efficace, mais cette comédie dramatique tire quand même son épingle du jeu.
Michel Picoli incarne à la perfection ce patron maitre dans l’art de déployer ses mécanismes d’emprise et de cannibalisation sur ses employés. Mais ne soyons pas naïf, tout sadique trouve ses proies, elles-mêmes vulnérables et volontaires pour se mettre dans une position de masochisme. La subordination aveuglée de Louis, pris dans le délire névrotique de reconnaissance pour se faire une place dans le clan des loups dominants, est magistralement joué par Gérard Lanvin. Ce film est une démonstration de ces organisations d’entreprises, où le pouvoir irrigué d’une idéologie capitaliste patriarcale, qui subsiste toujours à grande échelle de nos jours, s’exprime par le cynisme, la manipulation, la perversion, les comportements délirants de ces patrons. Ces puissants pervers narcissiques usent de leur domination de part leur pouvoir dans l’échelle sociale, obsédés par le profit et toujours en quête d’expériences qui fassent gonfler leur ego déviant. Ces prédateurs (directeur, manager…) savent s’entourer de béni-oui-oui et de larbins se prosternant avec reconnaissance aveugle, intéressés, vaniteux, s’étant convaincu eux mêmes servir leur dieu vivant (leur patron) dans un dévouement illimité. Nathalie Baye incarne le discernement, la lucidité, l’intelligence féministe, l’agir par son libre arbitre, nous offrant ainsi la bouffée d’oxygène face au délire des hommes encravatés. Un film métaphore du Père ravage, tyrannique et machiavélique. Un film unique à montrer dans toutes les formations de psychologie du travail et à regarder absolument par ceux et celles qui veulent se sortir de l’emprise de leur patron.
Un film étrange sur la soumission d'un serf (Gérard Lanvin l'employé) à son seigneur (Michel Piccoli le patron). Docile, serviable, fidèle, le serf travaille le dimanche, la nuit et loge son seigneur dans son deux pièces lorsque le 600 m² de son maître est en travaux. Et si la femme du serf rouspète, il lui dit de la fermer. Son seigneur est si gentil, si bon avec lui, il est à la fois son mentor et son nouveau père.
Oppressant, malsain et sinistre, le film a le mérite de préfigurer les nouveaux rapports de servage entre les travailleurs et leur patron qui sont devenus chose courante de nos jours sous un peu de vernis et plus ou moins d'hypocrisie des deux parties, un contrat tacite désormais bien ancré.
Cela étant, si les acteurs sont excellents, la mise en scène sans relief, la langueur monotone, les longueurs inutiles entraînent un effet de répétition désagréable, car c'est toujours la même chose : le serf est au garde-à-vous et se languit même de son maître lorsqu'il n'est plus là. On dirait un film sur des malades mentaux, un asile à ciel ouvert et un délire à plusieurs.
Le film d'une mollesse sans équivoque se borne à ressasser les mêmes mécaniques jusqu'au dégoût et jusqu'à sa fin absurde qui n'en est pas une. Etrange assurément, intéressant aucunement.
Récit psychologique d’un rapport trouble et malsain entre un employé et son nouveau patron envahissant et vampirisant, interprété avec justesse par le très bon duo Lanvin/Piccoli.
Voilà avant tout une étrange ambiance, créée par la relation entre un nouveau patron sorti de nulle part et un chef de pub sans envergure. Le premier vampirise la vie d'un homme sans père dans une fable pas vraiment politique. Voilà une belle occasion de revoir un Piccoli magistral et à l'aise dans les situations les plus saugrenues, et une jeune Nathalie Baye touchante aux cotés d'un Gérard Lanvin perdu. Un sentiment étrange envahit le spectateur- pourquoi ces deux collaborateurs zélés autour d'un patron glacial-, au final le manque d'explications rationnelles et de conclusion ne correspondent-elles pas à des situations parfois vécues dans la vraie vie? TV2 -mai 2020
Pierre Granier-Deferre réalise une direction d'acteurs et une mise en scène sans faille pour cette Comédie dramatique à la progression traumatique constante. La noirceur psychologique est tellement bien montrée qu'elle en devient difficilement supportable. Si le scénario donne une ambiance malsaine au film, la réalisation nous propose fort heureusement un casting de choix : il nous offre une belle composition de Gérard Lanvin, et une très belle prestation de Nathalie Baye à juste titre Césarisée pour ce second rôle. Jean-Pierre Kalfon et Jean-François Balmer ne déméritent pas non plus, dans cette liste de remarquables personnages annexes. Quand à Michel Piccoli, lui aussi honoré à Berlin pour ce rôle, il éclate de prestance dans sa compostions d'odieux charmant.
4 924 abonnés
18 103 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 23 octobre 2021
Ce film est timide un de ceux sur lesquels vous tomberez par une nuit d'insomnie sur une obscure chaîne de télévision. Et vous vous trouverez attiré par son ambiance et ses personnages maladroits vérifiez la performance de Jean Pierre Kalfon qui est étonnante ici. En vérité Une étrange affaire est un chef-d'œuvre étrange et je n'ai pas honte de dire qu'il aurait pu être un film de Kubrick dans la façon dont il dépeint extrêmement précisément la relation entre un roi et sa cour et le comportement des disciples de la cour à l'esprit tordu et comment cette relation peut fonctionner aujourd'hui dans une démocratie. Piccoli est à son meilleur de même que Balmer et Kalfon (deux acteurs français très sous-utilisés) et c'est probablement le meilleur film de Lanvin (si vous êtes un de ses fan). Le film est cruel et montre avec quelle facilité un homme peut se faire tordre le cou que ce soit par un PDG ou dans le contexte d'une grande entreprise ou par n'importe qui à n'importe quel niveau supérieur et combien les moyens à utiliser sont faibles et bon marché. En cette nuit d'insomnie essayez de rester éveillé regardez le et vous ne le regretterez pas...
Ce film est envoutant, envoutant dans le mauvais sens du terme. C'est une spirale infernale vers l'enfer de la relation entre un pervers narcissique mégalomane et un jeune ambitieux en recherche d'une figure paternel.
C'est Magnifique d'interprétation. Les acteurs sont d'une justesse surprenante. Piccoli est au sommet de son art.
Scénario : 3,75/4 Mise en scène : 1,75/2 Montage: 0,75/1 Musique: 1/2 Photo/effets : 1,75/2 Casting: 2/2 Jeux d'acteurs : 1/1 Coup de coeur : 5,5/6 Total: 17/20
Film qui s'est pris un petit coup de vieux il faut bien le reconnaître. Alors certes, les acteurs sont bons (sauf Nathalie Baye qui tape sur les nerfs quoi qu'elle fasse !), certes certaines scènes sont prenantes et fascinantes mais dans l'ensemble c'est un peu mou du genou et on s'ennuie un peu malgré la manipulation qu'exerce le patron de Louis. Je suis content de l'avoir vu mais j'espérais un peu mieux. Dommage !
L'employé fasciné par le patron. Attiré par son pouvoir?Je n'y perçois pourtant peu de soumission. C'est peut-être justement ce jeu sournois de domination qui semble anodin et qui agit en sous-main
Tiré d'un roman de Jean Marc Roberts, très populaire dans les années 80 le film est plutôt réussi. Le face à face : Piccoli , Gérard Lanvin est efficace, avec comme d'habitude Piccoli parfait en homme cynique et cruel. Lanvin est bien dans son rôle d' homme soumis. Nathalie Baye fait une bonne prestation , Un bon film.