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    Juste avant la nuit
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    3,4
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    NomdeZeus
    NomdeZeus

    88 abonnés 1 044 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 mai 2014
    Juste Avant La Nuit est sans doute le film de Chabrol le plus violent à l’égard de la bourgeoisie. Le réalisateur dresse une galerie de personnage prêt à tout pour conserver leur réputation et leur confort (mensonges, déni et même meurtre). L’ambiance instauré tout au long du film est glaçante, pleine d’hypocrisie et de non-dits. Au final, une question persiste: le personnage le plus monstrueux est-il vraiment celui qu’on croit?
    QuelquesFilms.fr
    QuelquesFilms.fr

    267 abonnés 1 639 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 31 décembre 2013
    C'est l'un des films les plus troublants de Chabrol. Pas le meilleur (rythme un peu lent, mise en scène et esthétique plutôt plan-plan), mais l'orientation du scénario a de quoi surprendre. D'abord, la situation criminelle classique est ici inversée, puisque le meurtrier ne cherche pas à cacher son crime mais à le faire connaître et condamner. Ensuite, Chabrol développe une belle ambiguïté en sondant son terrain social de prédilection, celui de la bourgeoisie française. Il brosse le portrait d'un bourgeois tiraillé entre différentes aspirations, les siennes et celles de son milieu, contradictoires et paradoxales, douloureuses et fatales. Sur un plan personnel, ce Charles Masson fait le grand écart entre l'expression de pulsions destructrices, dans le cadre d'un amour extraconjugal, et un impérieux désir d'ordre moral, que l'on peut penser tout empreint de culture catholique. Un besoin autodestructeur de pénitence et de rédemption. Cette trajectoire tourmentée est placée sous le signe de la souffrance et du plaisir mêlés : des jeux de l'amour SM au dolorisme de la quête du châtiment. Mais au-delà de ce cas de conscience individuel, le vrai noeud du drame se noue à une autre échelle, au niveau collectif. Car l'ordre moral qui hante tant le personnage principal s'oppose à un ordre social. Un ordre bourgeois qui peut tout accepter sous le sceau du secret et de l'hypocrisie, si l'on n'égratigne pas le vernis des apparences et de la respectabilité, si l'on ne déstabilise pas ce qui est confortablement établi...
    Tout en pesanteur psychologique, impitoyable dans son dénouement, Juste avant la nuit constitue peut-être la critique la plus implacable du réalisateur contre le monde bourgeois. Le film est porté par l'intensité et la subtilité du jeu de Michel Bouquet. La composition de Stéphane Audran, quant à elle, fait froid dans le dos. Enfin, on note l'apparition non créditée de Michel Duchaussoy qui était, deux ans plus tôt, l'acteur principal de l'excellent Que la bête meure, du même Claude Chabrol.
    Plume231
    Plume231

    3 878 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 9 décembre 2013
    On pense un peu à "La Femme infidèle", un des meilleurs Chabrol, sauf que de cocufié Michel Bouquet passe à cocufieur et inversement pour Stéphane Audran mais par contre il conserve son rang d'assassin...
    Sans atteindre la maîtrise de "La Femme infidèle", "Juste avant la nuit" est un beau représentant de la période pompidolienne c'est-à-dire la meilleure du réalisateur, qui malheureusement par la suite virera trop dans le téléfilmesque.
    Le côté habituel du cinéaste "critique et décortication de la bourgeoisie et de sa manie de vouloir sauver à tout prix les apparences" n'apparaît qu'au dernier moment et de manière brutale, en fait ici c'est surtout le portrait dostoïevskien d'un homme rongé par le besoin d'être jugé très bien interprété par Michel Bouquet.
    Pour résumer, "Juste avant la nuit" est donc un portrait psychologique réussi plus qu'une quelconque critique de la bourgeoisie ou une intrigue policière.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 12 mars 2013
    Claude Chabrol aborde donc dans ce film plusieurs thèmes comme la culpabilité, l’amitié et l’amour dans le milieu de la petite bourgeoisie française dont il aime tant se moquer avec grande finesse à travers ses nombreuses réalisations.

    Ici, le coupable ne cherche pas à fuir et ne supporte pas longtemps le poids de son crime. Un crime charnel, résultat d’un jeu sadomasochiste qui a mal tourné. Il l’avoue d’abord à sa femme qui ne semble pas plus bouleversée que ça et ne le blâme absolument pas. Le fait de partager son lourd secret va permettre à Charles de le supporter pendant quelques temps, mais les remords et le sentiment de culpabilité reviennent vite le ronger. Il décide donc de tout avouer à son meilleur ami en personne et lui demande même de porter plainte contre lui afin qu’il soit jugé pour sa faute et ainsi libérer son esprit de ce crime qui lui torture l’esprit. Mais encore une fois, le résultat de son aveu n’a pas du tout l’effet escompté. Son ami ne paraissant aucunement rancunier à son égard et lui conseillant même d’oublier toute cette histoire. Cette réponse ne fait que plonger Charles dans un tourment encore plus profond. Leur discussion se termine d’une façon qui résume bien la situation: « Charles: – Ne te force pas à empêcher notre amitié de mourir si tu sens que ce n’est plus possible ». François lui répondant comme si de rien n’était, impassible: « A demain Charles… ».

    Chabrol ne tombe pas dans le cliché du politiquement correct et de l’attendu et laisse son coupable seul avec ses démons. Le comportement de sa femme est très ambigüe. Elle ne parait pas touchée et refuse que son mari se rende à la police, mais est-ce pour le bien de ce-dernier ou plutôt pour son bien à elle, sa grande maison, ses enfants, son petit confort bourgeois? Pareil pour le mari veuf/cocu qui souhaite peut-être garder une certaine réputation, ne se souciant guère du malaise ressenti par son « meilleur » ami et le besoin qu’il a d’être jugé pour sa faute… Le réalisateur du Beau Serge (1958) décrit donc ici un des côtés sombres de la nature humaine, très bourgeois, qui ne pense qu’à sa pomme, à son petit bien-être, sous-couvert d’ »aider son prochain ».

    Comme souvent chez Chabrol, la réalisation est toute en sobriété et la mise en scène très maitrisée. La tension va crescendo pour amener à une fin ambivalente et que l’on peut imaginer comme finalement salvatrice pour Charles.

    Le casting est très bon, avec en tête, le duo Michel Bouquet/Stéphane Audran, déjà réunis dans La femme infidèle (1969), dont le sujet comportait d’ailleurs plusieurs points communs avec ce film là.

    Juste avant la nuit est un film assez sous-estimé, mais surement l’un des tous meilleurs de Claude Chabrol, pas loin derrière Que la bête meure (1969) ou Le boucher (1970), autres grands films de ce réalisateur génial, vestige d’un âge d’or du cinéma français.

    Venez nous rejoindre sur le blog "lecinemadughetto" pour venir voir et donner votre avis sur d'autres critiques de film! A très bientôt!
    cylon86
    cylon86

    2 506 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 3 février 2013
    Un homme tue sa maîtresse et, rongé par le remords, veut absolument se livrer à la police. Mais tout le monde l'en empêche, aussi bien sa femme que son meilleur ami qui était le mari de la victime. Comme à son habitude, Claude Chabrol dénonce la comédie des apparences que se livre la bourgeoisie, prête à tout pour camoufler le moindre de pet de travers. La mise en scène est plutôt plate mais Michel Bouquet est parfait dans le rôle de l'homme tourmenté par ses actes, face à une Stéphane Audran remarquable en femme qui sauve son honneur et son couple.
    Max Rss
    Max Rss

    197 abonnés 1 767 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 13 mars 2019
    Ce film est l'un des plus représentatifs de la période où Claude Chabrol s'en prenait sévèrement à la bourgeoisie, un milieu dont il était issu. "Juste avant la nuit" se présente comme un film sur la culpabilité et comme une critique sociale assez corrosive de la bourgeoisie: la question que l'on peut se poser c'est: jusqu'où les personnages iront-ils pour préserver leur modèle social afin de ne pas chambouler leur vie parfaitement ordonnée? La mise en scène Chabrol est à l'image de ses personnages : rigoureuse, ordonnée, et d'apparence limpide. Une symbiose réussie entre le fond et la forme. Le film avance sur rythme assez lent ponctué de dialogues prononcés avec un ton calme et posé, ils sont parfois même chuchotés. La fin quant à elle est assez inattendue, d'ailleurs Chabrol a bien fait les choses puisque c'est à ce moment là que l'on comprend le titre du film. Plus psychologique, plus épuré et beaucoup plus subtil que ses films précédents "Juste avant la nuit" n'est pas à classer parmi les oeuvres mineures de Claude Chabrol.
    chrischambers86
    chrischambers86

    13 680 abonnés 12 411 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 29 novembre 2011
    Le malicieux et regrettè Claude Chabrol tournera pour le cinèma un certain nombre de films d'inspiration plus ou moins policière, ou du moins criminelle, dans lesquels il dissèque implacablement les tabous et les calculs ègoïtes du monde bourgeois, dont il ètait issu! C'est le cas avec "Juste avant la nuit" qu'il signe en 1971 avec une distribution très chabrolienne! Combinant le polar et la satire, le cinèaste est parfaitement à son aise en pianotant durant 1h40 un de ses morceaux favoris! il est aidè par deux acteurs remarquables: François Périer et Michel Bouquet, surtout, dans un de ses plus beaux rôles! Un bon Chabrol qui sert de support à un confort tranquille qui va èclater de mille feux avec au moins une belle scène entre Bouquet et Audran sur le bord de mer...
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 11 juin 2011
    Une tragédie antique dans la France de Pompidou. Le film chabrolien par excellence.
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 27 mars 2011
    J'ai eu beaucoup de mal avec ce film. Comme d'habitude, Stéphane Audran est là pour tout sauver, de par sa présence, sa beauté, son jeu. Je ne peux pas en dire autant de Michel Bouquet et François Périer... La mort reste pour moi le plus grand drame de la vie, et l'annonce de celle-ci à si peu d'effet sur les personnages. Chacun reprend son petit train-train. La fin relève le film, comme dans tous les films de Chabrol de cette période je pense.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 12 décembre 2010
    Toujours avec une mise en scène très qualitative certes, dommage que la pertinence de l'histoire ne permet pas de hisser "Juste avant la nuit" au niveau des très grands films de Chabrol.
    AMCHI
    AMCHI

    5 783 abonnés 5 936 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 juillet 2010
    Juste avant la nuit fait partie de ce qu'on appelle la période des Drames bourgeois de Chabrol (fin des années 60 début des années 70), ce n'est peut-être par le plus réussi de cette période en partie du à une mise en scène un brin paresseuse mais ce drame mâtiné de polar reste néanmoins un bon film grâce à ses acteurs et à un scénario bien écrit ; Michel Bouquet en meurtrier rongé par la culpabilité est magnifique. Dominique Zardi (un habitué des Chabrol et des Mocky) trouve ici un rôle plus développé qu'à l'ordinaire lui qui a souvent joué les 3ème rôles.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 2 septembre 2008
    Une réalisation assez banale mais les acteurs et le noeud de l'intrigue sont excellents, un sommet dans l'hypocrisie.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 16 mai 2008
    Etude minutieuse sur le thème de la culpabilité, de la responsabilité et de la rédemption, sur le châtiment qui se refuse. Michel Bouquet nous entraîne dans son monde de souffrance, explore et rejette tous nos recoins de lâcheté. François Périer est impérial dans son refus de la vengeance, Stéphane Audran protectrice en diable... Et Chabrol a bien voulu terminer le film, qu'il en soit remercié ! Quant à Dominique Zardi à contre-emploi roux flamboyant... c'est inoubliable !
    Vladimir.Potsch
    Vladimir.Potsch

    20 abonnés 389 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 avril 2008
    Ce film de Chabrol est sans doute l'un des plus cruels qu'il ait tournés à l'égard de la bourgeoisie. Subtil, il masque cette attaque en règle contre la lâcheté, l'hypocrisie de certains milieux par un faux suspens sur l'arrestation possible d'un assassin qui a des remords. Un homme tout ce qu'il y a de plus convenable, bien marié, excellente situation, qui a tué sa maîtresse au cours de jeux sado masochistes. Certains indices lui font comprendre que son meilleur ami, mari de la femme en question, et sa propre femme, ont compris qu'il était sans doute l'assassin, et c'est cette situation là qu'il ne supporte pas. Savoir que ceux qu'il aime le plus ont compris qui il était vraiment. Et pourtant continuer à vivre comme si de rien n'était. Alors il en vient à tout leur avouer, comme ça ils ne pourraient plus faire semblant de ne rien savoir. Mais les valeurs bourgeoises, le confort social, la réputation, voir l'amitié bien comprise, sont bien plus tenaces que la morale, qui aurait dû inciter à la dénonciation. Non sans quelques longueurs sur la fin, pour expliciter les étâts d'âme de l'assassin, le film convainc par la mise en scène sobre, centrée sur l'ambiguïté des relations humaines, du Chabrol des années 70.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 20 août 2007
    je ne suis pas d'accord avec l'interprétation qui est faite du film par les critiques qui m'ont précédés : pour moi ce film dépeint les tourments de Michel Bouquet/Charles, que rien ne préparait à être un assassin, mais qui assume son acte pleinement, et qui tient à en assumer les conséquences : être jugé (par les siens, par la société), et subir un châtiment ; en cela c'est un personnage éminemment moral, mais également à la recherche de sa dignité d'être humain.
    Et son entourage est pervers, totalement : sa femme dit le comprendre, mais refuse de le juger, et surtout refuse de perdre son petit confort, sa jolie maison, sa petite belle-mère si gentille. Elle préfère tuer son mari, plutôt que de le laisser se libérer de son crime et payer sa dette à la société en allant en prison.
    Quant à son ami François, le mari cocu, il est lui aussi dans le deni, sans doute pour ne pas perdre "un ami de 25 ans", ou sa réputation, on ne sait pas.
    J'ai trouvé ce film éminemment subversif, une confusion des valeurs morales très bien rendue par le jeu magnifique des trois acteurs principaux, dont Michel Bouquet, plus insondable que jamais ...
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