Ce film pourrait se traîner une réputation de fameux navet, ce qui est déjà à moitié le cas, si il ne trimbalait pas sur lui un potentiel destructif aussi élevé. Car ce qui coupe court aux paroles moqueuses qu'on a hâte de prononcer pendant les trois quarts du film, ce sont les formidables séquences d'actions qui l'animent sans cesse. Devant une telle débauche de moyens, on finit par en perdre nos moyens. Et aussi par se demander pourquoi nous faire baver devant autant de zoulis joujous alors que ces fichus super héros n'en utilisent même pas la moitié tellement il y en a ? Là je me dis que la réponse réside dans ce qui explique ce qui fait le côté à la fois positif de ce dernier Blade et ses points négatifs. C'est l'aspect comic. Blade 3 est bien un comic sur pellicule, voilà tout, une BD au cinéma. Tout y est, sans aucun effort d'adaptation, ce qui représente un parti pris au risque d'en dégoûter certains et d'en amuser beaucoup. Car si les deux premiers Blade conservait un certain sens « cinéma », qui se situait au niveau de l'imagerie proche de celle d'un Batman de Burton (tiens on va en reparler de celui là) pour Blade 1, et que l'on retrouvait sous forme d'un véritable exercice de longue haleine dans le but de créer une alchimie des combats sophistiquée dans Blade 2, ce dernier opus ne présente absolument que des éléments de comics. Autrement dit, tout est à prendre au second degré, les personnages originaux dans leur forme et ultra stéréotypés dans leur fond sont légions, l'humour grossier souvent obscène règne en maître et les scènes de combats aussi. Sans oublier ce qui sera le pire pour certain et le meilleur pour d'autre : la caricature de la vieille légende de Dracula on ne peut plus grotesque. Ceci étant dit, amateurs de combats jouissifs y trouveront leur compte, car si David S. Goyer ne filme pas les scènes d'actions avec la classe comparable à celle de Del Toro (cf le plagiat du premier combat de Blade 3...sur le premier combat de Blade 2 ! Une honte), il produit un boulot très efficace, nous bourrant les yeux d'images dynamiques et faisant du Matrix en mode bien réalisé (en réalité c'est plutôt Matrix qui copie Blade, mais pour ce dernier né de la série vampirique on se demande si l'influence n'a pas été mutuelle lorsqu'on tient compte de sa date de sortie). Ajoutez à cela des acteurs jouant assez bien (Ryan Reynolds) voire très bien (Jessica Biel), et Blade incarné par un Wesley Snipes qui maîtrise dorénavant parfaitement son personnage. Donc pour conclure, ce dernier volet n'est pas aussi mauvais qu'il paraît, il peut même être considéré comme le meilleur d'un certain point de vue...en tout cas, on a notre dose de baston nec plus ultra, de costumes moulants et de sang ; c'est avant tout ce qu'on lui demandait, et au moins ce Marvel là ne fait pas que lammbiner comme ses confrères. Après il est évident qu'il y a un rang supérieur en matière de série B d'action avec super-héros, à commencer par les deux premiers Blade, Batman auquel ce Blade 3 fait vraiment trop allusion (la voiture, l'interrogatoire au grappin...), X-men : first class et j'en passe.