Bon, alors en effet le troisième Blade est bien le plus faible du lot, même s’il reste encore honorable. Pour moi le gros souci c’est un casting peu séduisant et un scénario convenu.
Le casting en effet aligne des acteurs plutôt connus et pourtant pas du tout au niveau des précédents films. Si les acteurs sont moins enthousiasmants, c’est aussi le cas des personnages. Blade est ainsi résumé à une sorte de Seagal vampire, sans grand relief. Alors que les deux premiers films, et surtout le deux avaient donné à voir un Blade avec des faiblesses, des sentiments, là c’est fini, et à la place de Kristofferson qui fait une apparition, il est entouré d’un Ryan Reynolds transparent et d’une Jessica Biel au rôle peu attrayant. Si l’actrice en fait un peu plus que Reynolds, sont personnage est sans aucun intérêt. Niveau méchant c’est un peu la même chose, Purcell succédant trop timidement au super méchant du 2, et Paul Levesque est loin de valoir Ron Perlman en gros bras de service. Bref, c’est dans l’ensemble bien moins percutant, et les rôles sont peu attachants.
Le scénario à des qualités. Un rythme enlevé, une gradation correcte, une idée d’introduire Dracula qui a du sens, et dans l’ensemble Blade Trinity reste divertissant. Mais on arrive dans une série B fantastique sans plus. Norrington et surtout Del Toro avait donné de l’épaisseur à l’univers, introduit des sentiments, et on sentait vraiment qu’on évoluer dans un film de cinéma. Là tout est trop convenu, trop superficiel, le film fait le boulot de divertissement, mais il manque le reste, l’épaisseur, ce qui distingue un sympathique DTV d’un bon film. Il y a pleins de bonnes intentions qui ne se concrétisent d’ailleurs jamais dans le métrage, car elles sont trop expédiées.
Heureusement pour le reste le film est correct. La mise en scène est signé d’un réalisateur moyen, David Goyer, mais il se débrouille ici, et offre un métrage nerveux et punchie, avec quelques bonnes scènes d’action dans la continuité des deux premiers films. On ne perd pas en qualité de ce point de vue, même si certains trouveront que le lyrisme d’un Del Toro était plus agréable (on est plus ici dans le même registre que le film de Norrington), et les effets spéciaux aussi sont tout à fait au point. En la matière rien à redire, tout comme pour les décors et la photographie, qui n’innovent guère, et qui accusent une légère régression, mais qui tiennent encore la route. C’est vrai quand même que Blade II reste largement supérieur, mais par rapport au premier Blade c’est honorable, et à peu près dans le même ton. Quant à la bande son elle fait le choix de la techno, ce qui n’est pas un mauvais choix, puisqu’il s’accommode assez bien du style du film.
Non, Blade Trinity n’est pas une catastrophe, mais le souci c’est qu’il souffre terriblement de la comparaison avec le film de Del Toro qui avait su ajouter tous les éléments manquants au film de Norrington. Du coup, après ce sommet, le film de Goyer fait pâlichon, c’est le moins que l’on puisse dire. C’est un film de vampires moyen, qui conclue la saga de façon tout à fait mineure, mais pas déshonorante non plus. 2.5.