House III a eu à souffrir d’une critique globalement très négative. C’est certain que ce n’est pas un film de qualité, maintenant, tout n’est peut-être pas à jeter.
D’abord il bénéficie de l’interprétation de Lance Henricksen. Capable de jouer dans tout et n’importe quoi, il offre ici une prestation honnête, et parvient à maintenir un intérêt à suivre son personnage. Il donne de la consistance aux défaillances du héros, et c’est plutôt bienvenu. En face de lui, Brion James. Acteur assez moyen il faut le dire, il a néanmoins un physique particulier, qui le destinait tout à fait à un rôle de tueur sans pitié. Excessif, il surjoue de manière générale, mais il ne faut lui pas enlever un charisme réel et une capacité, parfois, à faire monter la tension. Pour le reste c’est assez secondaire, avec des acteurs qui essayent simplement de tenir des rôles sans grand intérêt et récurrents au cinéma. Je note tout de même la présence de Dedee Pfeiffer, toujours bien agréable à voir (comme sa sœur au demeurant), mais qui évidemment entamait fort mal sa carrière avec ce genre de productions bas de gamme.
Le scénario est désastreux. Le film commence de manière classique, mais plutôt prenante et divertissante. La séquence d’ouverture ne manque pas de piment, puis on a le droit à une scène d’exécution, qui certes, vire au ridicule, mais annonce peut-être un métrage assez fun. Au final, c’est mauvais. House III s’enlise dans des apparitions redondantes qui ne font pas du tout avancer l’histoire, il y a beaucoup de répétitivité. Les relations entre les personnages, particulièrement le héros et sa famille ne sont pas suffisamment appréhender au profit d’un spectaculaire de pacotille. Les transitions sont très mal faites, si bien que House III ne donne que très rarement l’impression d’un film unique. Le rythme est plutôt soutenu certes, mais est-ce suffisant ?
Visuellement, le résultat est inégal. La mise en scène n’a clairement pas grand-chose à offrir, peinant à donner du relief dans les moments de tension. Le meilleur passage reste le début en la matière, mais ensuite Isaac ne retrouve jamais cette qualité, et la conclusion est très décevante, avec un affrontement mollasson et très conventionnel. La photographie offre par moment de bonnes choses. Elle n’est pas géniale, mais il y a quelques recherches de faites sur les éclairages par exemple. Il y a la volonté de construire, mais là aussi les intentions sont assez vite oubliées passé 30 minutes de film, une réelle atmosphère. Le résultat est quand même très mitigé. Les décors sont quant à eux lacunaires. En fait ils n’offrent rien de particulier. Le meilleur point de House III reste quelques effets horrifiques originaux. En matière de gore, le début me laissait espérer du lourd (il y a même une scène bien cruelle quoiqu’un peu ridicule), mais finalement le film est assez soft. En revanche il faut reconnaitre, avec la dinde par exemple, une certaine efficacité des fx. Niveau musique une bande son un peu planante qui ne reste pas du tout en mémoire une fois le film terminé.
Voilà donc pour ce troisième House, qui n’est pas si mauvais que cela, mais n’a en fait aucune réelle qualité. De désastreux je dirai qu’il n’y a que son intrigue, car pour le reste, il y a toujours quelques bonnes choses à piocher de ci de là. Malgré tout ce sont des éléments de détails, et du coup ma note, sera en conséquence : 1.5.