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    Détective privé
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    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 180 abonnés 4 173 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 juillet 2023
    Dans les années 1930, la Warner avait connu son heure gloire avec les films de gangsters puis dans les années 1940 avec les films de privés interprétés par Humphrey Bogart sa star inconditionnelle de ces années aux côtés d’Errol Flynn dans le registre des films d’aventures. “Le faucon maltais” (1941) de John Huston inspiré du roman éponyme de Dashiel Hammet et “Le grand sommeil” (1946) d’Howard Hawks inspiré de Raymond Chandler avaient gravé dans l’inconscient collectif les noms de Sam Spade et de Philip Marlowe et imposé de manière définitive Humphrey Bogart comme l’un des plus grands acteurs d’Hollywood.
    Dans les années soixante qui voient vaciller dangereusement le trône sur lequel étaient jusqu’alors assis les grands studios, tout est envisagé pour tenter de stabiliser la situation . L’idée de relancer le privé en actualisant son image aux temps nouveaux fait son chemin quand Elliot Kasner et Jerry Gershwin, deux jeunes producteurs qui viennent de s’associer décident de confier à l’écrivain William Goldman l’adaptation d’un roman policier la série Lew Archer née de l’imagination fertile de Ross MacDonald considéré alors comme le premier héritier des deux auteurs cités plus haut. Le choix de Goldman se porte sur “The moving target”, le premier roman de la série paru en 1949.
    Goldman pense tout d’abord à Frank Sinatra qui refuse le rôle (peu de temps après l’acteur endossera le rôle du détective Tony Rome pour deux films réalisés par Gordon Douglas). Paul Newman entre alors en piste, cherchant un rôle plus en rapport avec ses aspirations et son registre après avoir vécu une expérience malheureuse avec “Lady L”, le film en costumes de Peter Ustinov. Le nom du détective se change en Harper sur demande de Newman qui pense qu’un titre commençant par un “H” lui portera chance. Allusion directe à “The Hustler” (1961) de Robert Rossen et “Hud” (1963) de Martin Ritt, deux de ses interprétations les plus marquantes mais aussi deux très gros succès. Jack Smight ancien réalisateur de télévision sous contrat pour six films avec la Warner pour laquelle il vient de réaliser le film à suspense “Le témoin du troisième jour” est adoubé par Newman qui apprécie son travail.
    Le scénario écrit par Goldman place Lew Harper (Paul Newman) dans une situation similaire à celle de Philip Marlowe quand après un réveil difficile dans la chambre qui lui sert de bureau (où l’inverse), Harper conduisant jusqu’aux quartiers chics de Los Angeles, débarque dans la superbe villa d’un homme d’affaire dont l’épouse (Lauren Bacall) lui demande de rechercher celui-ci dont elle est sans nouvelle depuis qu’il a atterri avec son homme de confiance (Robert Wagner) en provenance de Las Vegas. Lauren Bacall, veuve de Bogart, superbe de classe et de suffisance dans un rôle plutôt court jette immédiatement le pont avec “Le grand sommeil” évoqué plus haut. Paul Newman n’a dès lors qu’à bien se tenir.
    Malgré quelques imperfections, il va se montrer tout-à-fait à la hauteur dans un rôle plutôt nouveau pour lui. L’acteur qui a fait ses gammes à l’Actors Studio et longtemps été vu comme un concurrent de James Dean a eu bien du mal à s’émanciper des tics inculqués par Lee Strasberg. Une tendance à appuyer ses effets favorisée par les rôles de rebelles qui sont jusqu’alors les plus emblématiques de sa carrière comme “Marqué par la haine” (Robert Wise en 1956), “Les feux de l’été” (Martin Ritt en 1958), “ Le gaucher” (Arthur Penn en 1958), “La chatte sur un toit brûlant” (Richard Brooks en 1958) ou encore “Le plus sauvage d’entre tous” (Martin Ritt en 1963). Souvent des adaptations de romans sudistes de William Faulkner, Tennessee Williams ou Larry McMurphy propres à l’extériorisation paroxystique mais aussi un peu pesante des passions humaines. Arrivant juste après Marlon Brando et James Dean qui avaient ouvert la voie avec Elia Kazan et Nicholas Ray, Paul Newman ne pouvait objectivement se soustraire à l’exercice. D’une nature plus introvertie, son jeu s’adapte assez mal à cette méthode dont il faut bien avouer qu’hormis au génial Marlon Brando, elle n’a pas servi à beaucoup d’acteurs qui à l’instar de Newman ont dû cheminé parfois longuement pour révéler leur nature.
    La maturité arrivant, Newman semble avec “Détective privé” sur le chemin d’une émancipation qui n’est pas encore tout-à-fait intégrée à son jeu. Notamment concernant les petites expressions narquoises ou désabusées de Lew Harper qui parfois tombent à plat. Mais observons tout de même que ce film précis marque un tournant pour les deux décennies à venir qui vont révéler Paul Newman comme le très grand acteur qu’il était, atteignant son Graal avec l’indépassable “Verdict” de Sidney Lumet alors âgé de 57 ans. Quoiqu’il en soit, c'est bien Paul Newman avec Lew Harper qui le premier a donné au privé son allure désinvolte des années post Bogart. Dans ses pas s'engouffreront Frank Sinatra (Tony Rome), Robert Mitchum (Philip Marlowe) et Elliot Gould (Philip Marlowe) mais aussi Jeff Bridges, l’inénarrable Duc dans « The Big Lebowski » (1998) des frères Coen ou encore le souffreteux Art Cartney (Ira Wells), détective ulcéreux sur le retour dans le trop méconnu « Le chat connaît l’assassin » (1977) de Robert Benton.
    On l’a dit, la trame du film fondateur que fut "Le grand sommeil" est en grande partie conservée autour d'une disparition qui mène le détective sur de nombreuses fausses pistes, prétexte à la découverte d'une faune interlope aux mœurs étranges. La déambulation urbaine est de rigueur mais les décors chers à Hawks ou Huston ont été remplacés par un Los Angeles ensoleillé. Jack Smight est certes un réalisateur sans grand génie mais le scénario écrit par William Goldman relance l'action très efficacement, permettant aux divers personnages de prendre corps. Le casting haut de gamme renvoyant très lestement la balle permet à Paul Newman d’avancer en toute quiétude sur un chemin très judicieusement balisé. Du très suave Robert Wagner en play-boy amoureux à la toujours aussi piquante Janet Leigh en instance de divorce d’un Harper auquel il lui est difficile de résister en passant par Julie Harris toujours parfaite pour exprimer la souffrance psychique, Shelley Winters en ex-starlette alcoolique ou encore Arthur Hill en avocat sur la corde raide, les personnages hauts en couleurs ne manquent pas. Le tout est magnifiquement filmé par le grand chef opérateur Conrad L. Hall oscarisé trois fois dont deux pour des films avec Paul Newman. Une vraie réussite qui poussera Paul Newman à reprendre le rôle neuf ans plus tard avec « La toile d’araignée » dirigé par son ami Stuart Rosenberg qui permet de mesurer les progrès accomplis par l’acteur passé depuis par “Luke la main froide” (Stuart Dosenberg en 1967) , “Butch Cassidy et le Kid” (George Roy Hill en 1969) et “Le clan des irréductibles” qu’il a lui-même réalisé en 1970. Un film encore inspiré d’un roman de Ross MacDonald très injustement sous-estimé.
    Malevolent Reviews
    Malevolent Reviews

    985 abonnés 3 207 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 7 mai 2013
    Alors au top de sa renommée, Paul Newman, encore jeune et fringant, endosse au milieu des années 60 la peau du détective privé Lew Harper pour la première fois (la seconde sera La toile d'araignée dix ans plus tard). Adapté du premier d'une longue série de romans policiers écrits par Ross Macdonald, le film de Jack Smight nous présente donc son personnage principal atypique et attachant : Harper, un privé « nouvelle vague » comme il le dit si bien, oubliant l'imper et le chapeau feutré pour un style plus détendu, remplaçant également la cigarette au bec par un chewing-gum qu'il mâche incessamment. Comme tout bon polar qui se respecte, notre détective cynique et ferme comme un poing va enquêter sur une disparation de plus en plus étrange, vadrouillant un peu partout, faisant des connaissances plutôt douteuses faites de faux-semblants, de secrets familiaux, de secte et d'ex-starlette... Si le scénario use des ficelles classiques du genre, le long-métrage reste une excellente aventure où la classe de Paul Newman inonde le film d'un magnétisme unique. Impérial, l'air constamment hagard, il interprète un Harper obnubilé par son travail, délaissant son divorce et les charmes de jolies donzelles. À ses côtés, Arthur Hill, Lauren Bacall, Robert Wagner et la sublime Pamela Tiffin, véritable atout sexy du film. D'autres nombreux personnages énigmatiques peuplent également cette histoire de disparition alambiquée qui, malgré son rythme peu trépidant, réussit néanmoins à nous tenir suffisamment en haleine, notamment grâce aux fausses routes que l'on trace pour Harper, toujours impassible, et la capacité de celui-ci à tout prendre à la légère. Relançant avec succès le polar, Détective privé est un très bon film du genre surtout porté par un Paul Newman plus charmeur que jamais.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 17 février 2011
    Très bon polar/policier, assez classieux, raffiné, que je trouve plus dans la veine des années 50' à vrai dire.
    Autant l'intrigue est correct et le casting de taille, autant le film trouve en grande partie son intérêt dans le personnage qu'incarne Paul Newman, élégant, cynique, audacieux, un poil j'men-foutiste : La blase-attitude avec classe.
    Pour moi un classique, pour d'autres non.
    chrischambers86
    chrischambers86

    13 713 abonnés 12 426 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 28 octobre 2010
    "Harper" marque une date dans l'histoire du film policier en relançant la mode du privè! Dans "Dètective privè" (son titre en français) de Jack Smight, Paul Newman se prèsente à Lauren Bacall. "Dètective privè ? " demande t-elle. "Nouveau style", rèpond-il! Ce privè nouveau style est Harper (Lew Archer dans les romans), un personnage crèe par John Ross Mac Donald, un des meilleurs ècrivains post-chandlèriens! Harper est un homme intègre, qui ne parle ni n'agit comme un dur, mais s'attache à comprendre! Newman sera d'ailleurs de nouveau Harper dans "La toile d'araignèe" de Stuart Rosenberg! Entre privè dèsabusè, tueurs, droguès et nymphomanes, on passe un bon moment! De plus Newman assure en privè et le casting fèminin est vraiment prestigieux (Bacall, Janet Leigh, Julie Harris, Shelley Winters, rien que ça)...
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 23 janvier 2013
    Newman rentre avec facilité dans la tradition des détectives privés à la marge. Le film possède un bon casting et la rencontre Newman, shelley winters reste un grand moment. Une enquête alambiquée comme il se doit mais pas vraiment palpitante surtout sur la fin, peu mieux faire. .
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 25 janvier 2010
    Détective privé, de Jack Smight, est un film au casting éblouissant : Paul Newman, Julie Harris, Shelley Winters, Lauren Bacall, Robert Wagner, Strother Martin, Janet Leigh se partagent l'affiche dans ce film de détective. Il apparait alors évident que l'interprétation est de qualité! Côté scénario, s'il démarre bien, le suspens s'étouffe au fur et à mesure, ce qui est très dommage dans ce genre de films. Restent de belles petites touches d'humour noir qui assurent notre éveil jusqu'à la fin. Côté réalisation, c'est un peu le calme plat. Sans être mauvaise, elle n'est pas transcendante non plus. On voit bien que l'on a affaire à un réalisateur de TV sans génie. Bref un film qui se laisse quand même regarder, avant tout pour sa pléiade d'acteurs, mais que l'on oubliera assez vite.
    Cocobusiness
    Cocobusiness

    13 abonnés 382 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 3 juin 2009
    Détective privé (Harper), 1966, de Jack Smight, avec Paul Newman, Lauren Bacall, Janet Leigh, Robert Wagner, Shelley Winters. Tant de bons comédiens au service d’un tel navet, quel gâchis ! Rien à garder de ce polar tristement conventionnel et bavard, qui suscite très rapidement l’ennui. Lew Harper, détective privé, modèle standard, abusant de la bouteille et des nerfs de sa femme (qui le quitte) est chargé d’enquêter sur la disparition d’un peu sympathique Monsieur, riche homme d’affaires, dont tout le monde souhaite - épouse et fille en tête - qu’il ait définitivement disparu. Malgré les beaux regards pleins d’humour de Newman, qui colle ses chewing-gums partout (beurk), on a hâte que le film se termine, ce qui arrive au bout de deux longues heures, et de façon trop prévisible. Les années 1960, c’était l’époque où nous dansions le Jerk, avec l’air aussi con que dans le film. Pas d’originalité donc, mais un poil de réalisme !
    dai72
    dai72

    148 abonnés 2 131 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 2 juin 2009
    Un film policier qui démarre plutôt bien mais qui ne termine pas ainsi. Le scénario comprend quelques bonnes idées mais elles ne sont pas assez nombreuses pour que l'on reste captivés par ce film. Paul Newman a beau se démener, rien n'y fait, petit à petit on perd le fil et on attend avec impatience que cesse cette médiocre oeuvre.
    BlindTheseus
    BlindTheseus

    297 abonnés 2 566 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 6 janvier 2009
    Elegant, raffiné ou ambigu (pour certains ?), "Harper" est bien le parfait polar: A prendre ou à laisser !
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 19 juin 2008
    Film moyen des annees 60 avec paul newman et par un réalisteur tv.J'ai été déçu car je m'attendais à mieux même si j'aime bien la dernière scène.En fait,pas assez d'action,trop de dialogues mais bien ecrit,beaux decors(paysages) et beaux plans(image et photo).Un peu divertissant
    Jean-François S
    Jean-François S

    51 abonnés 668 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 29 août 2010
    On a aujourd'hui un peu oublié ce film qui relança à l'époque la mode des
    films de dective. On doit ce petit miracle à la conjugaison de trois
    talents: Jack Smht son réalisateur issue de la télévision avec une solide
    expérience des le film genre, il réalisa de nombreux épisode pour des
    séries comme "Hitchcock présente" ou "La quatrième dimension"; William
    Goldman le scénariste dont c'est le premier film et qui est devenu une
    légende depuis dans son métier et enfin Paul Newman en pleine gloire qui
    réussit à réhumaniser le personnage souvent caricaturé du détective privé
    sans pourtant le trahir. Il est vrai que la trame de base du script reste
    celle du détective miteux engagé sur une affaire sordide. Mais l'équipe du
    film a su adapter le genre aux années 60 (bikini, musique pop, belle
    bagnole, psychédélisme et surtout une note d'humour bien placée. Si on y
    ajoute un solide casting, un très bon cadreur, une bonne musique, et des
    décors superbes, on obtient forcement un film exceptionnel, qui est
    malheureusement tombé dans l'oubli tout comme son réalisateur qui ne s'est
    jamais fait un nom au cinéma malgré ce film.
    AMCHI
    AMCHI

    5 804 abonnés 5 936 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 5 mai 2012
    Paul Newman apporte son charme et son talent au personnage de Lew Harper, un détective privé décontracté de L.A. engagé par une riche femme pour enquêter sur son mari disparu. Il va découvrir des choses plus louches les unes que les autres. Sympathique polar à l'ambiance cool comme le cinéma américain savait en produire à une époque. Détective privé a une bonne intrigue mais dommage que le film comporte quelques petites longueurs (les problèmes d'Harper avec son ex-femme n'apportent rien au déroulement de l'histoire), la 2ème heure du film est plus sombre. Outre la présence de Newman on a un casting bien fourni en vedettes.
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