Bon petit film fantastique, que ce ''House'', sorti en 1985, avec son ambiance très spéciale, et son style unique; qui fait qu'il se laisse regarder sans problème les soirs de ''glande'' (de préférence en solo), lorsque l'on a rien de particulièrement intéressant à faire.
Bien qu'il fût à l'époque généralement rangé dans la catégorie ''épouvante'' chez les loueurs de VHS, au cours de la décennie 1980s; il s'agit en l'occurrence d'une comédie horrifique plus que d'un véritable ''film d'horreur'' en tant que tel.
On le visionnerait presque uniquement pour admirer cette splendide maison (eh oui : the ''House'' !) de style victorien, mais également pour l'atmosphère d' ''étrange'' qui s'en dégage indubitablement.
Pour la petite anecdote, d'ailleurs : les intérieurs ont été filmés en studio, et ne sont donc pas réellement conformes à l'intérieur de la demeure dont on voit les extérieurs à l'écran (qui s'est d'ailleurs vendue récemment en Californie pour une somme … mirobolante !).
Dès le début, avec les plans de la maison en négatif, le ton est donné ...
L'histoire tourne autour du personnage de Roger Cobb, joué par William Katt; un écrivain miné par ses expériences passées, notamment la disparition mystérieuse de son unique fils lors d'une noyade dans la piscine, et son récent divorce d'avec sa femme, ''Sandy'' (interprète : Kay Lenz), actrice de profession.
Pour ne rien arranger, il est aux prises avec ses regrets et se débat avec ses ''vieux démons'', qui lui causent de récurrents cauchemars, étant autant de flashbacks au cours desquels il se remémore son camarade de guerre, Ben (campé par Richard Moll), qui -pas revanchard pour un sou- lui tient rancune pour ne pas avoir abrégé ses souffrances alors qu'il était mourant; tandis que les Viet-Congs le capturaient.
C'est ainsi qu'au lieu de laisser à la vente la demeure de sa tante (qui s'est suicidée), Cobb décide plutôt de s'y installer; et c'est à partir de ce moment qu'il y sera témoin de phénomènes étranges.
Par ailleurs, il a pour voisin l'énorme mais sympathique ''Harold'' (George Wendt), intrusif et envahissant au point d'en être agaçant au possible (et juste un peu faux-jeton : ''C'était ma tante !'' _''Elle avait du cœur !'')
Le rythme du film, quant à lui, est assez soutenu, avec de sympathiques ''fantômes'' et monstres façon *total latex* en-veux-tu-en-voilà, et toute la panoplie de clichés-types propres au genre.
On appréciera notamment l'hideuse réplique de ''Sandy'', achevée par les outils de la remise, qui -tenaces comme pas deux- en avaient réellement après l'infortuné Roger Cobb; sans parler de tous les moments comiques subséquents, tels que la séquence où l'écrivain tente tant bien que mal d'achever à la pelle l'alter-ego de Sandy, décapité sous le plastique (''ESPECE de ***** !''); le tout en présence de la provocante Tanya, qui profite de la piscine sans la moindre gêne.
Aussi bizarre que cela puisse paraître, l'horrible créature difforme qui sort du placard à chaque fois que sonne minuit est également un régal, tout comme la séquence de l'armoire à pharmacie, dont la glace -une fois brisée- semble être le passage vers une autre ''dimension'' (à l'instar de la porte du placard), plongée dans un noir d'encre, et où l'on croise notamment une créature ne pouvant être définie que comme un ''crâne volant'' (une tête de mort dotée d'ailes de chauve-souris !), sachant manier le fusil.
Roger Cobb finit éventuellement par retrouver son fils, et depuis un marais au Viet-Nam, émerge dans sa piscine en Californie (logique, quoi !); puis affronte finalement un Ben en état de décomposition avancée (''Connaaaard !'' _''Ben … c'est toi ?'' _''Non, non; c'est ta petite sœur !'')
: tout cela est bien évidemment allégorique; il s'agit de la symbolique du personnage qui -après avoir tenté d'exorciser ses ''vieux démons'' par l'écriture de ses mémoires- finit par affronter ses peurs et en triomphe; et c'est peut être la seule *morale* du film, qui sinon à nul moment ne se prend au sérieux … heureusement d'ailleurs !
Peut-être une légère critique négative à souligner, concernant les scènes de souvenirs au Viet-Nam, trop nombreuses à mon sens, et qui semblent parfois un tantinet inutiles, si ce n'est pour faire du ''remplissage'', on le jurerait presque.
Somme toute, avec le recul et les années passées, il s'avère que ''House'' est un film que l'on serait désormais tenté de classer volontiers dans la catégorie ''nanars'', oui ; mais : un sympathique nanar, qui -de ce fait- ne serait ce que pour nous avoir offert un bon moment de franche rigolade, mérite bien ses cinq étoiles, va !