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Pascal
163 abonnés
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4,0
Publiée le 25 mars 2022
Avant de réaliser ses films aujourd'hui les plus connus ceux de la décennie des années 80 ( les vestiges du jour, chambre avec vue, retour à Howard s end ou Maurice) , James Ivory avait déjà reçu un adoubement de la critique des le milieu des années 60. Un de ses films de référence était alors " Shakespeare wallah" qu'on pourrait traduire par " Shakespeare je te jure ". Tiré des souvenirs de George Kendall, il nous présente la vie d'une troupe familiale de comédiens shakespeariens après l'indépendance de l'Inde en 1948. Les colonisateurs sont partis et la famille Kendall est restée dans cette Inde où leur fille est née. Cette dernière tombe amoureuse d'un jeune homme indien d'un rang social aisé. Confronté à la perte d'intérêt du public pour le théâtre et sentant le vent tourner, le couple des kendall décide d'envoyer leur fille en grande Bretagne. Tourné en noir et blanc, sur une musique composée par le réalisateur fameux Satyajit Ray, c'est un film qui comprend de nombreuses qualités. Magnifiquement filmé, photographié et interprété ( un des actrices principales obtiendra l'Ours d'argent à Berlin en 1965), "Shakespeare Whallah " n'est pas sans rappeler certains films de Ray. Le thème du film porte sur la rupture ( rupture entre les cultures, entre la troupe et le public, entre le théâtre élaboré et le cinéma Bollywood, entre les deux amants). Ces ruptures montrent le poids de l'Histoire dans les destinées individuelles, d'autant que le revirement peut etre rapide et brutal. Film de james Ivory, qu'on voit peu malheureusement aujourd'hui, il est produit et scénarisé par le producteur et la scénariste attitrés du réalisateur, qui seront toujours là lors des grands succès public du metteur en scène. Ivory est à mes yeux un réalisateur de grand talent qui a une filmographie de premier ordre et qui pourtant n'a pas fait l'objet de culte de la critique professionnelle qui voie en lui "un petit maître ". A mes yeux, c'est un réalisateur de tout premier plan dont les films ont un ton beaucoup plus européen qu'américain. Il est vrai qu' Ivory de part sa mère à des origines européennes puisque francaise. C'est un film de haute tenue qui comprend toutefois quelques scènes qui manquent de rythme, mais tout amateur de cinéma d'auteur qui apprécie le travail d'Ivory et de Satyajit Ray ne le manquera pas.