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Shawn777
592 abonnés
3 475 critiques
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3,0
Publiée le 11 juillet 2023
Ce film, réalisé par Robert Aldrich et sorti en 1964, n'est pas aussi bon que son précédent succès, "Qu'est-il arrivé à Baby Jane ?", mais ne reste pas trop mal. Il y a pourtant des similitudes avec le film précédemment cité. Outre le fait que le réalisateur voulait de nouveau réunir Bette Davis et Joan Crawford, cette dernière ayant même tourné quelques scènes ou du moins essayé ses costumes, on retrouve une rivalité entre deux femmes, non pas sœurs, mais cette fois cousines dont l'une fait des crasses à l'autre. Le scénario est en revanche quelque peu différent et se rapprocherait plus de "La meurtrière diabolique" (mais en moins racoleur) puisque nous suivons une femme qui, trente ans après avoir été accusée d'avoir tuer son amant, tente de sauver sa maison, menacée d'être détruite. Et enfin, le scénario se rapproche également des "Diaboliques" (on y retrouve de nombreuses similitudes, à la fois dans le scénario mais également dans la mise en scène) de Clouzot. Mais malgré tout ce mélange de bonnes références, le film ne parvient pas à être captivant pour autant, le réalisateur n'étant pas parvenu à recréer son précédent succès. Notamment déjà à cause d'une durée un peu trop longue, qui entraine des scènes un peu molles dans lesquelles il ne se passe pas grand-chose. Ensuite, une fois replacé le film dans son contexte, on se rend compte qu'il n'est finalement pas vraiment original puisqu'il ne fait que surfer sur la toute nouvelle vague de la "hagsploitation", visant à mettre en scène des "vieilles" (tout est relatif) femmes dans les rôles de méchantes, préférablement interprétées par d'anciennes stars. Ainsi, en en reprenant les codes, le film en devient très rapidement prévisible et on peut alors assez facilement se lasser de cette histoire. Malgré tout, le film n'est pas pas ennuyant sur toute la ligne. Nous avons un thriller, certes prévisible et quelques fois tiré par les cheveux, mais malgré tout efficace (dans le sens où il divertit) et puis on retiendra également le jeu de Bette Davis qui recycle, là encore, un peu de "Baby Jane" mais qui interprète la folie toujours avec brio. "Chut... Chut... Chère Charlotte" est donc un thriller qui tient la route mais malheureusement quelques fois un peu paresseux en se reposant sur ses acquis.
Ce film vaut surtout, à mon avis pour ses numéros d’actrices. Trois génies époustouflants ! Bette Davis est remarquable dans son rôle de tragédienne courageuse et tyrannisée, toujours à la limite d'une folie surmontée. Agnes Moorehead finit par convaincre de sa fidélité jusqu’auboutiste dans un emploi sans distinction, sans grâce mais terriblement attachant. Quant à Olivia de Havilland, féminine, élégante, avenante à souhait elle sait prouver qu’il ne faut pas se fier aux apparences tant elles peuvent être trompeuses. Le scénario est bien construit et assez efficace mais nullement innovant. Et il se déroule sur deux longues heures dont peut-être une demi-heure en trop.
Robert Aldrich ( créateur majeur du cinéma hollywoodien des années 50, selon Jean Tulard) est surtout connu du grand public pour " les douze salopards" qui fût sans doute son plus grand succès commercial.
Malgré une filmographie qui comporte plusieurs pépites ( " en quatrième vitesse", " le grand couteau", " qu'est il arrivé à Baby Jane", " Vera Cruz ", " Attaque" pour ne citer que certains titres ), il n'est généralement pas considéré par la critique, comme un cinéaste de toute première importance, de ceux qui touchent les sommets du septième art.
La faute sans doute à une filmographie certes inégale mais qui mérite pourtant d'être largement connue, pour apprécier et mettre à sa juste place le travail de ce cinéaste exceptionnel.
Longtemps considéré comme un opus à la remorque de " qu'est il arrivé à Baby Jane ?" afin de surfer sur son succès rencontré deux ans plus tôt, " chut, chut, chère Charlotte" (1964) est pourtant un opus à mettre aussi au rang des plus grandes réussites du cinéaste.
Le prétexte scénaristique qui permet la confrontation entre Bette Davis et Olivia de Havilland ( Joan Crawford refusa le rôle tenu par cette dernière), est presque accessoire quand on voit la qualité de la mise en scène, de la photo ( superbe noir et blanc) et des décors ou Aldrich donne un master class cinématographique.
La première moitié du film est absolument divine et malheureusement le film perd un peu de sa force dans les dernières quarante cinq minutes.
Histoire de haine recuite, de manipulation motivée par le lucre ou les femmes ont certes les rôles les plus importants mais pas les plus flatteurs ( le personnage incarné par Joseph Cotten ne fait pas le poids face à ce petit monde)
On retrouve l'ambiance du sud des usa décrite notamment par Kazan lorsqu'il est appuyé de scénario élaboré par T.Williams et le travail de Aldrich tient la comparaison avec ces références prestigieuses et indepassables.
Deux ans après le succès de "Qu'est-il arrivé à Baby Jane", Robert Aldrich retrouve à nouveau Bette Davis dans ce thriller diabolique. Joan Crawford devait compléter le trio, mais celle-ci tomba malade juste avant le tournage et dut être remplacé par Olivia de Havilland au dernier moment. Hitchcock avait ouvert la voie du thriller moderne 4 ans plus tôt dans "Psychose", Aldrich lui à très vite compris ces nouvelles régles et y plonge à pied joint pour notre plus grand bonheur. A noter, Aldrich tord les régles rigides du génériques habituel en le mettant 15 mn après le début du film.
Macabre récit d’horreur gothique, avec des emprunts aux « Diaboliques », superbement interprété par ses stars vieillissantes (Olivia de Havilland à contre-emploi est saisissante). Très agréable.
Chut...Chut...chère Charlotte est un bon thriller.Le scénario est assez épais et souffre de quelques confusions dû à une construction narrative particulière.La mise en scène est anti-académique et proche du grand-guignol dans les scènes de violence.Les effets spéciaux sans être d'un très bon niveau renforce le côté fantasmagorique du film.Le rythme du film est plutôt lent ce qui n'est pas particulièrement gênant ici.Interprétation mitigé de Bette Davis,qui sur-jouent au niveau des émotions mais qui est excellente au niveau des expressions du visage.Agnes Moorehead sur-jouent outrageusement et son personnage est pour le moins caricaturale.Bon travail au niveau du cadrage,avec une grande variété de plans:contre-plongés,plans d'ensembles,gros plans qui témoigne du bagage technique étendue de Robert Aldrich.Le film possède aussi de beaux décors,une musique inégale et d'un beau noir et blanc contrasté.Les dialogues sont bien écrits.Le film possède aussi une atmosphère particulière et des scènes puissamment oniriques.La fin du film est prenante,avec une touche de suspense.Chut...Chut...chère Charlotte est donc un bon film,profondément originale,d'une beauté plastique évidente et formellement très intéressant.
Mettant de côté le fait que Robert Aldrich est un réalisateur que j'affectionne particulièrement, je tâcherai d'être le plus objectif possible dans ma critique.
Chère Charlotte (laissons de côté les "chut" même s'ils ont leur importance) est un film réussi et ce, sur plusieurs plans.
Tout d'abord, au point de vue de son casting. On pouvait craindre que la défection de Joan Crawford face à Bette Davis (duo qui avait fait des miracles dans Baby Jane) n'impacte le scénario. Il n'en n'est rien ! Olivia de Havilland est superbe de retenue et d'élégance, autant que de mystère et de mépris. Joseph Cotten et Thelma Ritter entourent brillamment la performance des deux actrices principales.
Ensuite, au niveau de son atmosphère. Bayous de Louisiane humides et inhospitaliers, grande maison vide aux pièces inquiétantes, petite communauté au sein de laquelle les rumeurs vont vite et font des dégâts, secrets à peine voilés derrière une musique entêtante jouée aussi bien dans le monde que dans l'esprit des personnages.
Enfin, au niveau du point de vue qu'il adopte. Les angles de vue suggèrent sans les montrer les terribles évènements qui ont bouleversé les lieux et plongé une vieille fille dans la solitude et l'abandon les plus complets. Le nœud de suppositions (qui est aussi le nœud qui se formera, je l'espère, au creux de votre estomac) ne se délie qu'à la toute fin, après l'apparition de multiples fragments d'un puzzle géant, présentés un par un, parfois juste esquissés.
En résumé, cette histoire horrifique, histoire de famille, histoire d'obsessions, comblera les attentes de cinéphiles en mal de noirceur à se mettre sous la dent. Un film qui vaut par ses interprétations excellentes, ses plans mémorables (Davis en chemise de nuit, criant et tirant à la carabine sur les ouvriers du chantier qui doit l'exproprier) et son ambiance digne de ce nom.
Meme si le film aurait pu être un tout petit peu plus court, la prestation de Bette Davis dans un rôle de folie est remarquable. Accompagnée par une mise en scène à la hauteur, qui en fait un film trè angoissant. Une histoire horrible, et encore une fois, qui réussit à tenir à pas grand chose. On en ressort secoué. A l'image de cette maison qui ne veut pas se laisser raser, ce film ne se fait pas oublier.
Robert Aldrich a un savoir faire indéniable... beaucoup de ses film sont très bon. Ce film fait partis de cette classe là. C'est je crois une suite "qu'est ce qui est arrivé a baby janes"... L'histoire d'une vielle dame un peu folle défandant bec et ongle sa propriété qui est menacé de destruction pour y construire une route. C'est alors qu'une de ces cousine débarque chez elle... Commence alors un suspense haletant dont la gentille n'est pas ce que l'on croit. Les 3 acteurs principaux sont tous formidable, à commencer par Bette Davis toujours aussi impeccable dans ses roles. Holivia Havilland dans un contre emploi absolument exqui... Joseph cotten toujours aussi sobre et bon.
Cette histoire se déroule en 2 temps.,le premier en 1927, pendant une soirée festive l'amant de Charlotte (bette davis) est sauvagement assassiné,mais on ne trouve pas de coupable. Ensuite On se retrouve en 1964 ou elle vit seule depuis ce drame, avec sa servante dévouée, à l'allure de sorcière. Malheureusement, on doit l'exproprier et elle s'y oppose farouchement. C'est alors que 2 personnages importants, sa cousine (Olivia de Havilland) et le médecin (Joseph Cotten) vont s'immiscer dans l'histoire. On est alors au cœur d'une machination machiavélique, où Charlotte sombre dans la folie. Bette davis est magistrale dans son personnage tourmentée, avec des regards très expressifs qui vous effrayent par instant. Quant à Olivia de Havilland en cousine attentionnée, élégante et raffinée, elle excelle dans son personnage avec une froideur saisissante et son double jeu. C'est un thriller prenant, captivant ou le suspens est constant. A voir.
Admirable film , une belle histoire et de grands acteurs . Dans la première partie , un riche personnage est en conflit avec un homme marié(John) qui s'éprend de sa fille(Charlotte) . Lors d'une fête organisée par le père, John est assassiné et on soupçonne Charlotte de ce crime. Trente ans après, Charlotte vit recluse et elle est instable psychiquement . Une cousine à elle manigance un plan avec un medecin afin de la rendre folle , l'interner par la suite dans un centre et finalement disposer de sa fortune .
Pour une surprise, c'est une surprise. Il était pour le moins inattendu de retrouver Olivia de Havilland dans ce type de rôle. Huis-clos oppressant et grandguignolesque, le film s'inscrit bien sûr dans la lignée de Baby Jane, sans en obtenir totalement la puissance. Pourtant l'interprétation vole haut, dans le sillage de Bette Davis et d'une Agnes Moorehead méconnaissable. Peut-être que le twist final n'est pas aussi excitant que celui de Baby Jane. Par ailleurs,spoiler: pour la mise en scène de la fausse-mort de Drew (Joseph Cotten) , on ignore si Aldrich s'est inspiré de Clouzot, mais le cousinage avec Les Diaboliques est assez violent.