J'avais envie de le voir depuis très longtemps et, enfin, l'occasion s'est présentée. Si je n'y ai pas vu le grand film que j'espérais secrètement, difficile pourtant de parler de déception tant le capital sympathie de « La Bande des quatre » reste important quarante ans après. D'abord, on sait gré à Peter Yates de proposer un contexte social, industriel à son intrigue tout en restant relativement subtil sur la question, celle-ci servant de toile de fond sans nous être asséné toutes les cinq minutes. Il aime ses personnages et leur donne une réelle épaisseur (enfin, surtout au héros, quand même!), même si leurs relations demeurent un peu trop à la surface. En revanche, le réalisateur réussit joliment le relationnel de Dave à ses parents, trouvant un bel équilibre de comédie dramatique en sachant faire évoluer celui-ci intelligemment, avec justesse. Ce serait d'ailleurs probablement les mots que j'utiliserais si je devais résumer l'œuvre : juste, équilibré, avec ce qu'il faut de nostalgie, de mélancolie tout en restant toujours mesuré. Malgré un trait parfois légèrement appuyé, on s'attache à ce parcours, ce style de vie sans prétention, ce qui n'empêche nullement les interrogations habituelles des jeunes gens de cet âge. Enfin, et alors que mon intérêt pour le cyclisme est proche du négatif,
la course finale, excellemment filmée, pleine de rebondissements et intense jusqu'à la dernière seconde, n'a pas été loin de me faire vibrer
: un beau moment de cinéma. Avec, en prime, un quatuor d'acteurs dont certains n'ont pas eu la carrière qu'ils méritaient (Dennis Christopher, Daniel Stern), d'autres ayant percé sur le tard (Jackie Earle Haley), seul Dennis Quaid étant parvenu à une assez belle carrière (la dernière décennie exceptée!). Pas de chef-d'œuvre en vue, donc, mais ce titre nominé à cinq Oscars (et lauréat d'un!) se regarde plaisamment, chronique sensible n'ayant quasiment pas vieilli en quatre décennies. Touchant.