Après avoir émerveillé le monde par l'intermédiaire d'une trilogie culte, Peter Jackson revient en 2005 avec sa propre interprétation de "King Kong". Ayant hérité d'un budget record pour l'époque, le long-métrage a acquis un petit statut culte auprès d'un cercle de fan, l'œuvre n'ayant pas tant marqué la pop-culture que cela. Pourtant, sans aller dans trop d'extrême, j'ai également bien apprécié le film dans sa globalité. Sa principe force étant clairement sa réalisation, le film étant vraiment très beau. Hormis quelques incrustations assez visibles par moments, les effets spéciaux offrent beaucoup de possibilités à l'œuvre. Que ce soit King Kong, ou toutes les créatures qui errent sur cette immense île, le résultat est assez bluffant de réalisme. Ces monstres arrivent autant à nous émerveiller qu'à nous faire peur, le meilleur exemple étant cet immense singe. Andy Serkis a parfaitement réussi à lui donner vie et à le rendre crédible, et il s'avère donc très effrayant, mais aussi très humain. Son rôle dans le film sera d'ailleurs assez différent des précédentes versions, notamment au niveau des thématiques qu'il va susciter. Globalement donc, si le film est très impressionnant visuellement, il amène forcément au débat par rapport à sa relecture de l'œuvre originale. On retrouve forcément toute la thématique de la monstruosité, mais de manière un peu plus étendue qu'à l'origine. Ici, King Kong apparaît donc comme une immense bête violente et puissante, mais aussi comme un animal avec un cœur et des émotions. Parallèlement à cela, il est intéressant de voir comment sont traités les humains. Là où les humains ont peur de King Kong pour sa bestialité, ils sont pourtant capables d'une monstruosité bien plus importante. Et je parle notamment du personnage de Carl, qui reflète très bien le message du film. Présenté comme un personnage principal au début, il devient de plus en plus antipathique au fur et à mesure que le film avance. Cherchant le profit avant tout, étant dans l'illégalité et allant jusqu'à se servir de la misère de ses compagnons à ses fins, il est à l'opposé de l'image bien plus humaine que donnera King Kong. Cela sera notamment représenté par quelque chose qui peut rebuter au premier abord, à savoir sa "romance" avec Ann. Sur le papier, une histoire d'amour entre un singe immense et une humaine peut faire peur. Mais dans les faits, on arrive à y trouver une certaine poésie. Tous d'eux sont des âmes extrêmement solitaires, qui vont apprendre à se connaître durant le film. Cela permettra d'offrir de très belles séquences, notamment celles avec le soleil, des bijoux en matière de photographie chaude et enivrante. Et si je ne peux pas oublier de signaler les quelques longueurs du film, notamment sur toute la partie de l'île, je suis bien obligé de reconnaître que j'ai passé un bon moment. C'est beau, intelligent au niveau de l'écriture et plutôt très divertissant. Ce n'est pas un chef-d'œuvre à mes yeux, mais c'est un film bien trop souvent oublié dans la filmographie de Peter Jackson. Pour conclure, une très bonne relecture.