"King Kong" est et restera pour moi le chef d'oeuvre ultime de Peter Jackson. Précédé par sa réputation de "réalisateur de la trilogie du seigneur des anneaux", le cinéaste devait prouver à son public et ses producteurs qu'il en avait bien plus sous le coude et, tout en s'entourant d'une équipe compétente déjà impliquée dans ses films antérieurs, il épate litteralement le spectateur. Alignant chaque plan, avec une multitude de détails déconcertants, ce jeune passionné revisite cette histoire romantique/fantasy en la modernisant de la plus belle des maniéres. A commencer par la merveilleuse reconstitution historique d'un New York des années 30, devant laquelle on demeurre scotché. Puis le metteur en scéne change de cadre et fait escale sur une île mysterieuse qui fourmille d'animaux aussi dangereux que préhistoriques, sans marquer de rupture. Le fictif se mêle au réalisme avec une fulgurante efficacité, si bien qu'on est absorbés par la beauté visuelle des décors (numériques) et par la spontanéité des personnages. Aussi Naomi Watts, Jack Black, Adrien Brody, Jamie Bell et les autres contribuent à la construction narrative du récit. La jeune Ann Darrow, fragile et arborant une grâce éloquente, se retrouve prisonniére, à ses dépens, du triangle amoureux le plus magique du séptiéme art. Carl Denham, réalisateur dépassé par ses ambitions et incompris, pourchasse ses rêves et détruit tout ce qu'il aime proportionnellement aux événements. Un voyage démentiel durant lequel on finit inéxorablement par croiser le plus majestueux singe du cinéma. King Kong s'avére donc une prouesse technologique, visuellement ébouriffant, où chaque déplacement est ponctué par une animation exemplaire. Les expressions liées au regard d'Andy Serkis suffisent à émouvoir. Peter Jackson inspire le respect. Les combats se succédent, pendant lesquels la direction artistique subjugue. La profondeur de champ et la largeur des plans nous illuminent du début à la fin.Plus de trois heures de magie, de poésie, d'action, de romance, d'émotion qui témoignent du génie de ce néo zélandais amoureux de son travail. Un incontournable, la meilleure adaptation du mythe, une claque. Je le répéte : "King Kong" est et restera pour moi le chef d'oeuvre ultime de Peter Jackson (en attendant Tintin).