Carl Denham est un réalisateur fauché. Son dernier morceau de film projeté devant la major s'est vu une fois de plus moqué. Décidé à finir son film, Carl dérobe à ses producteurs le négatif de son film inachevé et compte bien le terminer. Pour cela il doit rapidement trouver une actrice. Cette femme espérée, c'est Ann Darow une artiste de music-hall dont la carrière a été brisée net par la dépression. Entouré de l'équipe de son film notamment composé de son scénariste Jack Driscoll, Ann et Carl embarquent sur un bateau qui doit faire route vers Singapour. Mais seul Carl sait où lui conduit réellement son voyage, vers « Skull Island », une île que personne n'a encore visitée. Il compte bien tourner son film sur l'île et devenir riche grâce aux images qu'il en rapportera. Mais Carl n'imagine pas que cette île abrite des créatures étranges et ce qui devait être un tournage de film devient vite de la survie dans un environnement plus qu’hostile.
Après sa trilogie mondialement reconnue, « Le Seigneur des Anneaux » notamment récompensée par plusieurs oscars, Peter Jackson s'attaque au mythe de King Kong.
Nous sommes donc en 2005 quand sort sur les écrans de salles obscures « King Kong » de Peter Jackson. Le réalisateur n'a pas lésiné sur la durée de son film puisque cette version s'étend sur pas moins de 3h et sur 3h20 pour la version Extended Cut (Version Longue). C'est cette dernière version que j'ai pu découvrir et je vais donc maintenant vous faire part de mon avis sur la qualité du film.
Commençons par le commencement, que raconte ce nouvel épisode de King Kong. Ce King Kong de 2005, est un reboot de celui de 1933, c'est pourquoi il nous entraîne à New York en 1933. Carl Denham, réalisateur de films décide de mener à bien une expédition sur l'ile de « Skull Island » pour y produire son film. Il emmène avec lui un équipage, ces acteurs, ses assistants et son scénariste. « Skull Island » abrite selon la légende, un monstre géant. Ce monstre, vous l'aurez surement deviné, c'est King Kong. Mais l'île regorge de bien d'autres surprise...
Déjà pour moi ce scénario est bien trop inégal dans son ensemble. Des scènes seront bien sur inoubliables mais d'autres au contraire sont vraiment à jeter. Le final dans la ville de New York, sur l'Empire State Building est vraiment très réussi et émouvant. Les scènes entre le grand singes et Ann Darow sont vraiment très poétiques et apportent vraiment une fraîcheur bienvenue sur une île aussi dangereuse pour l'homme. D'un autre côté je disais qu'il y a des scènes ratées. Pour n'en citer qu'une, je choisirais la chevauchée des diplodocus attaqués par des tyrannosaures. Dans cette scène bourrée d'effets spéciaux pas toujours réussis (les intégrations des personnages dans la scène), les hommes sont poursuivis par des dinosaures affamés mais pas très futés. Que dire de la tournure que prend la fin de la scène avec la chute des diplodocus qui se font trébucher les uns les autres. C'est irréaliste, ça manque de crédibilité (les humains qui courent entre les pattes des dinosaures) mais c'est surtout très maladroit.
Ensuite le film est long, vraiment trop long pour l'histoire qu'il abrite. La version de 3h20 demandait vraiment à être raccourci pour supprimer certaines scènes assez futiles (Attaques des insectes ou du poisson géants par exemple). On a l'impression que l'on a voulue nous gaver nous spectateur, de scènes d'attaques de créatures. Toutes ces scènes deviennent franchement lassantes, et je pense que la menace que représente le grand singe aurait amplement suffi à nous donner des scènes d'attaques spectaculaires. Autre point négatif et nous passerons au positif ensuite, c'est le fait que King Kong soit le grand absent de la première partie du film. On attend la bête qui finit heureusement par venir mais c'est vrai qu'elle se fait beaucoup attendre. Mais l'attente en vaut la chandelle puisque le géant gorille met tout le monde d'accord notamment sur son aspect graphique très soigné. Sa présence à l'écran est plus qu'agréable après 1h30 de parlotte et l'interprétation de l'acteur caché derrière cette bête y est sûrement pour quelque chose.
En effet, une fois de plus Andy Serkis a été remarquable et dans ses deux rôles d'ailleurs. En King Kong, ses postures et ses mimiques rendent le singe presque humain et nous permettent de réellement nous attacher à King Kong. Enfin en tant que matelot sur le bateau, Serkis nous sort de belle grimace pour un personnage qui nous rappelle le capitaine Hadock des BD de Tintin. Le reste du casting est aussi quatre étoiles puisque nous sommes pendant plus de 3h en compagnie de Naomi Watts excellente, d'Adrien Brody convaincant et de Jack Black manipulateur. A noter un personnage qui apporte un peu d'humour, c'est Bruce Baxter interprété par Kyle Chandler. Son autodérision et son rôle d'acteur dans le film de Denham le rendent assez drôle.
Côté technique pur, pas grand-chose à reprocher à ce King Kong qui aura dix ans l'année prochaine. Evidemment les effets spéciaux ont vieilli, on le voit notamment dans la scène de la chevauchée des dinosaures citée plus haut. Mais ils n'en restent pas moins excellents dans leur ensemble. La ville de New York recréé en 3D est vraiment très immersive, l'île de « Skull Island » est vraiment réaliste et le début de la technologie du motion capture était très prometteuse avec un King Kong très réussi. Pour ce qui est de la bande originale, elle aussi est réussie, on se souviendra notamment de la musique accompagnant la toute fin du film.
On conclura de « King Kong » qu'il est un film avec des atouts (casting, effets spéciaux, décor, personnages) mais aussi avec de gros défauts (histoire, scènes ratées, durée du film, dialogues parfois limites). Que l'on aime ou pas le film, chacun appréciera surement le final grandiose que nous a préparé Peter Jackson. Néanmoins les 3h sont éprouvantes et vraiment inutiles pour cette histoire qui aurait demandé à gagner un peu en vitesse. Heureusement que King Kong est là et que sa romance avec Ann est crédible. Un film sûrement un peu surestimé quand on voit ses notes sur Allociné ou autres, mais ses trois oscars remportés (Meilleurs effets visuels, Meilleur son, Meilleur montage sonore) montrent bien que cette version a quand même des choses à faire valoir.