Une note généreuse. Disons que le film l'est également. Penny Marshall n'a jamais été une réalisatrice très subtile, mais ici, elle n'y vraiment pas avec le dos de la cuillère dans le discours, cette dimension assez militariste et presque solennelle pouvant prêter à discussion. Il n'y a pas de réelle montée en puissance quant à l'intérêt de la « classe » pour le théâtre et Shakespeare en particulier : tout paraît trop facile, rapide, ces « cas désespérés » semblant presque d'emblée loin de l'être tant que ça, pour ne pas dire assez sympathiques. Ce qui limite inévitablement notre intérêt, une logique de bons sentiments apparaissant presque du début à la fin. Maintenant, si j'ai en définitive mis 3/5 (en ayant quand même légèrement hésité), c'est que le résultat ne m'a pas déplu, loin de là. Si ces militaires sont trop gentils, au moins cela permet-il un minimum d'identification, voire d'affection, ne serait-ce qu'à travers un parcours personnel souvent délicat. Sans être aussi drôle que prévu, il y a quand même de bons moments, la bonne humeur générale finissant par être (un peu) communicative, tous ces « bras cassés » s'avérant très bien interprétés, notamment par un tout jeune Mark Wahlberg, même si ce n'est vraiment pas lui qu'on retient. Surtout, c'est l'occasion d'un vrai « Danny DeVito Show », l'acteur s'en donnant à cœur joie dans son rôle de professeur improvisé aussi bouillonnant qu'attachant, rendant plutôt crédible cette transmission « shakespearienne ». Prévisible, donc. Pas très fin, ni dans son traitement ni dans son discours (l'opposition DeVito - Gregory Hines : woh). Mais une comédie légèrement dramatique bien rythmée, pouvant faire office d'honnête divertissement télé : même en mode mineur voire simpliste, on est en droit d'être nostalgique de ces sympathiques titres 90's : c'est plutôt mon cas concernant cette « Opération Shakespeare ».