L’ambulance est un petit film sympathique, qui s’en sort surtout car, conscient de ses limites, il joue la carte de la générosité avec ses spectateurs.
L’interprétation est plutôt solide, emmené par Eric Roberts. Acteur un peu touche à tout, et, il faut bien le dire, habitué aux séries B surtout, il livre une composition dynamique et entrainante. A défaut de jouer comme un as et d’avoir un personnage tonitruant, il en rajoute un peu, donnant une sorte de caricature un peu cabotine mais tout à fait agréable à suivre dans ses péripéties. Pour le reste il y a quelques acteurs rodés, comme James Earl Jones, Red Buttons, Eric Braeden (première fois que je le vois hors des feux de l’amour !) qui jouent juste et convenablement, et d’autres moins connus, notamment Megan Gallagher ma foi très honorable dans sa prestation. Au final même s’il n’y a pas des lumières du coté des acteurs, ceux-ci font un boulot correct.
Le scénario part sur des bases assez simples, mais va ensuite (pour tenir sur la durée), multiplier les rebondissements, et finalement se désolidariser un peu de sa base originelle. J’imaginais une simple affaire de tueur en série se cachant dans une vieille ambulance achetée d’occasion, mais en fait l’histoire est plus complexe. Cela pourra séduire, mais pourra aussi un peu décevoir, car du coup il y a plus d’action et de cascades, que de séquences purement horrifiques ou de tension. L’ensemble est assez rythmé et se regarde sans déplaisir, même s’il n’y a pas de franche surprise, et si le film ne cherche jamais vraiment à s’extirper de la série B de base.
Sur la forme il faut reconnaitre à L’ambulance une certaine solidité. La mise en scène de Larry Cohen manque c’est certain de relief, et finalement il se contente de suivre l’action comme il peut. La photographie est plutôt quelconque, mais pas laide. Là aussi elle ne fait preuve d’aucune audace particulière, ce qui est un peu regrettable. Les décors sont tout à fait suffisamment pour apprécier le film, mais là encore, il convient de ne pas chercher davantage que le nécessaire. A défaut d’être horrifique, L’ambulance est riche en action, avec des bagarres, des cascades, des courses poursuites. C’est, compte tenu du budget et de l’âge du film assez artisanal, mais toujours efficace, un peu comme dans Maniac Cop III, pour citer un autre film sur lequel a bossé Cohen. En termes de musique L’ambulance n’est pas intéressant.
Au final, voilà une petite série B plutôt divertissante, mais qui se contente de faire honnêtement ce que l’on attend d’elle, sans chercher à surprendre ou se démarquer. En bon artisan Cohen offre un spectacle sympa, mais sans plus, et qui ne s’adressera probablement pas à un grand public aujourd’hui, car trop basique.