Monsieur le réalisateur de série B n’est jamais synonyme de nanar, je suis satisfaite de son film à tout honneur qui ne manque pas d’idée pertinente en terme de scénario sous pseudonyme bien sûr. L’adaptation d’une nouvelle littéraire intelligente, l’influence de la paranoïa Dickiste maniaque en mode veilleuse au sujet de la surveillance étatique. Il met le paquet des bouchées doubles, une mise en scène assez lente dans son déroulement d’intrigue, un bain d’ambiance musicale au style Western 1980, l’arrivée de l’invasion tant attendu. Une histoire de science-fiction horrifique d’extraterrestre face de zombie fréquente les rues de L.A, ça fiche la trouille. Un acteur héros méconnu en plein mouvement social économique récupère par le hasard de son excursion cambriolage, des lunettes visions 3D à travers montrant le vrai visage de son environnement citadine lobotomisé. Au temps des promesses électorales de l’Amérique Reaganiste, les messages subliminaux s’affichent et les mots d’ordre sont d’acheter, consommer, obéir, travailler, mariage, reproduction, sommeil réglé 8 heures, dormir avec illusion optique du téléviseur, branché au câble où tout est sous contrôle, reveillez-vous bon sang des mensonges médias ! La sainte Police de la cité des anges est à la botte des créatures difformes, c’est drôlement effrayant, les humains sont foutus et ne sont plus que leurs esclaves tombés dans la manipulation mentale. Une séquence des plus marrantes et un peu chiante, qui dure à vouloir s’éterniser, le combat à main nu pour enfin mettre cette fichue paire de lunette de soleil high-tech. Quelque maux de tête en l’ôtant déstabilise les individus en quête de vérité et beaucoup de questionnement sur le fondement des événements actuels, les théoriciens adeptes du complot gouvernemental. Ce sera « enter the Matrix » et l’extirpation grâce à des lentilles encore meilleur arme atout de fabrication. Les « men in black » se lancent à l’assaut contre la domination souterraine bien que réservée et non agressive, l’ambivalence de leurs motivations reste une énigme inquiétante. La menace réelle ne dupera le reste des protagonistes formant la rébellion anti-extraterrestre, les traîtres humains vendant corps et âmes consciences ses congénères, sont de la pire espèce soumise, ne manquant pas de toupet pour accuser l’ennemi rebelle associé au péril rouge totalitaire, les étrangers en ligne de mire. Un ouf de soulagement afin de faire péter le verrou du décodeur satellite qui enlève définitivement le masque des moches, la fin est hilarante à mourir de rire, de l’excellent humour bien noir. Dans la lignée « d’evil dead » ou des réalisations de David Cronenberg, son confrère est un tout autre style, partageant la même pertinence des sujets abordés, le côté visionnaire cinématographique sur l’actualité.