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Noistillon
80 abonnés
408 critiques
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3,0
Publiée le 28 mai 2012
Je reconnais aussi la très grande fraîcheur de ce classique des années 30, la belle histoire d'amitié que Clair met en scène, l'humour de gestes ravageur tiré tout droit de Charlie Chaplin. La force de ce beau film, c'est d'evoquer des émotions authentiques. En revanche, on ne peut que déplorer que le film, passée une heure, commence à tourner en rond, n'ayant plus grand chose à dire. Ça reste à voir
Ce qui impressionne dans "À nous la liberté", c'est la capacité de René Clair à traiter des thématiques qui semblent antithétiques et des les mettre en scène sur le même plan. Le film apparait comme une accumulation d'éléments disjoints, auxquels les choix formels du cinéaste apportent une cohérence stupéfiante.
Ainsi, la lente déshumanisation des prisonniers fait écho à la situation des ouvriers, tout en posant un regard inquiet sur les limites du fordisme (Chaplin s'en inspirera pour "Les Temps modernes"). De la même manière, la critique acerbe de la bourgeoisie laisse place à un humour burlesque, aussi réjouissant qu'il est limité.
Ce qui lie toutes ces intentions entre elles, se révèlent être, de façon surprenante, le chant. La mise en scène des parties musicales agit comme une action de collectivité, inscrivant les protagonistes dans un ensemble qui les dépasse, sans jamais les effacer au profit de la masse. Ils sont un groupe, idéologiquement et socialement semblables, mais composé d'êtres individuels. De plus, le montage fait preuve de certaines audaces, raccordant deux personnages ne se trouvant pas dans le même espace, afin de les faire s'échanger un regard, comme symbole de la naissance de leur amour.
Aussi euphorique qu'il est complexe, "À nous la liberté" délaisse une gravité marquée pour mieux y insuffler une générosité de forme, de propos et des situations. Le film oscille entre ses éléments, sans parvenir à les rendre tous pertinents (le groupe de gangster, la bluette manquée etc.), mais conserve une force et un propos saisissant. Captivant dans ses variations, passant d'une blague potache à un discours sociétal, ainsi qu'à la virtuosité de sa forme, le long-métrage de René Clair est une œuvre marquante.
C’est bien un grand classique que René Clair signa en 1931. En effet, alors que son humour irrésistible qui n’est pas sans rappeler celui des Marx Brothers, l’aspect le plus inoubliable de son film est sans conteste la critique acerbe qu’il fait de l'industrialisation fordiste des années 30 puisque celle-ci ira même jusqu’à inspirer directement Charlie Chaplin lors de sa réalisation de "Les temps modernes" cinq ans plus tard.
À nous la liberté a été un film culte qui devint une sorte de slogan pour la jeunesse lettrée au cours des années 1930. Un contemporain écrira : « Combien de fois avons-nous vu Sous les toits de Paris et ce spectacle amer et enchanté, avec ses Luna-Park où chantent les oiseaux mécaniques, sa poésie de papier doré et de romances, qu'est À nous la liberté ? Je ne saurais le dire, mais c'était pour nous le symbole de ce temps heureux, où les dangers restaient l'américanisme, la surproduction, et non la grève et la misère, et où, pour finir, deux vagabonds gagnaient en chantant, eux aussi, les routes joyeuses du destin. Ainsi l'écran nous donnait-il des nouvelles de l'univers. Ainsi apprenions-nous de René Clair à connaître Paris comme nous l'apprenions de Baudelaire, de Balzac.Ce film de René Clair, avec Les Temps modernes (1936) de Charlie Chaplin, a fait figure de symbole pour la jeunesse intellectuelle française des années trente
Si la dénonciation de l'univers de l'usine comparé à celui de la prison, qui préfigure Les temps modernes de Chaplin, est véritablement géniale et reste d'actualité, ce film souffre de longueurs et de répétitions. Fortement marqué par le cinéma muet, il comporte d'innombrables courses poursuites et gags devenus totalement désuets aujourd'hui. Son scénario est nettement moins réussi que celui du Million. A nous la liberté reste néanmoins un grand film qui mérite d'être vu par les nouvelles générations.
Tout simplement superbe! Une comédie oubliée (mais pourquoi?!) à mi chemin entre la comédie musical et le burlesque muet, d'un charlot, saupoudré d'une satire sur la modernité: le fond et la forme! Que demander de plus...
Mis en scène peu après le début du cinéma parlant, ce film n’en a pas encore intégré toutes les possibilités. On dirait les dialogues destinés seulement à remplacer les « cartons » du muet, en les développant quelque peu. Pour le reste, il s’agit d’une comédie sympathique, à l’humour badin, montrant déjà le goût de René Clair pour les ballets de foule, et proche de la Comédie Musicale. La satire sociale est cependant très présente, bon enfant mais réelle ! Les séquences obligées du comique de l’époque ne sont pas oubliées (poursuites, bagarres, coup de pieds au derrière, etc.) ; elles renforcent le charme désuet de l’ensemble. Les deux comédiens principaux sont épatants. 08/07
À nous la liberté en un classique très sympathique à regarder. Les deux acteurs principaux (Henri Marchand et Raymond Cordy) se débrouillent correctement. L'histoire est très bien, on a beaucoup d'attachements vis-à-vis des deux personnages (alors qu'ils ont fait de la prison). L'histoire a quelques bons gags. C'est un film très agréable à regarder.
Charlie Chaplin n'a pas été le premier à critiquer la pénibilité du travail à la chaîne dans le célèbre "Les temps modernes". La dénonciation était également présente cinq ans plus tôt, avec ce merveilleux film français "A nous la liberté", malheureusement bien plus méconnu, mais qui sait pourtant être à la fois excellement drôle et intelligent, que je déconseille donc de contourner.
Une comédie dramatique fraîche et aérée, d'une liberté perceptible, d'une étonnante maestria et dotée d'un rythme fluide et trépidant. Le bémol vient de son éloge de la société industrielle, complètement à côté de la plaque, manquant de recul et d'esprit visionnaire.
"A nous la liberté" dénonçait déjà les conditions de travail à la chaîne et René Clair nous montre une très belle comparaison entre le milieu carcéral et celui de l'usine, deux milieux qui ne sont pas si différents. Le film évoque aussi sur la fin le remplacement de l'homme par la machine, stratégie économique du capitalisme et encore d'actualité à l'heure d'aujourd'hui ! Bons acteurs et belle critique sociale !