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Jean-François S
51 abonnés
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3,5
Publiée le 29 août 2010
Un film majeur du cinéma français, trop souvent ignoré ou oublié. "A nous laiberté" part d'une intention d'en faire un "Métropolis" à la française. Poucela Lazare Meeson signe avec l'usine de phonographes des décors très avant-gardiste issue du mouvement Bauhaus. Mais ici le discours est différent, René Clair donne à son film un ton bien plus humaniste que le film de Fritz Lang (qui admettait lui-même ne pas se satisfaire de la conclusion de son film). Autre différence majeur: le son. On est en 1931 et "A nous la liberté" est une des première production sonore française. Tout comme aux Etat-Unis pour satisfaire le public de cette nouveté, le film se doit d'être musicale. Georges Auric fait du film une semi-comédie musicale où la moitié des dialogues sont chantés, malgré une partition de qualité il faut malheureusement déploré ici une interprétation relevant trop de l'amateurisme, les chanteurs n'en sont apparement pas, c'est le seule défaut du film. Enfin on ne peut parler de ce film sans faire mention au "Temps modernes" de Chaplin tournée cinq ans plus tard, où Chaplin plagiat la scène des travailleurs à la chaine. Cela lui valut un procès de la part des producteurs du film auquel René Clair refusa de participé, préférant voir ce plagiat comme un hommage. Et pour cause, car a y regarder de près, on peut se demander qui a copié qui? Chaplin a copié ouvertement une scène du film, mais Clair n'a-t-il pas fait de même pour les nombreuses courses poursuites muettes entre voleurs et policiers? Toujours est-il que les deux cinéastes restèrent toujours en bon termes. Souvent cité en référence dans les manuels du cinéma, le film est aujourd'hui trop peu connu du public.
Ouh là là, je pensais que seul Tati avait son style insupportable et qu'il était heureusement inimitable mais là on voit son ancêtre en totale possession de ses moyens. C'est tout simplement une supplice d'entendre les chansons tout au long du film, les borborygmes ennuyeux. Mi-must, mi- parlant, on aurait presque aimé mi-invisible.
André Bazin n'avait pas tort lorsqu'il disait qu'«A nous la liberté» (France, 1931) de René Clair s'était rapproché du degré de perfection de «Citizen Kane» (USA, 1941) d'Orson Welles. Déployant le thème de la montée en puissance d'un individu, le film de Clair est néanmoins évoqué de façon bien plus comique et légère. Film témoin du Front Populaire, contrairement à «Le crime de Monsieur Lange» (France, 1936) de Jean Renoir, l'oeuvre de Claire juge pas, ne se pose pas en propagande mais en simple témoin (bien qu'elle vante les mérites de ce socialisme politique). Film hybride dans son genre, entre comédie musicale et comédie, «A nous la liberté» possède la mécanique d'un Chaplin, le lyrisme du réalisme poétique français et la photographie parfaite d'un grand film. Deux prisonniers, chantant les louanges d'une liberté perdue, aspirent à s'échapper. Mais seul l'un d'entre eux réussira. Jusqu'à ce que le second réussisse son échappée, le premier deviendra riche en montant une usine de fabrication de phonographes. «A nous la liberté» approche aussi la question de la technique et du fordisme, Clair illustre d'ailleurs le travail à la chaîne comme le fît Chaplin, de manière plus approfondie peut-être. Lorsque se retrouveront les deux, la liesse s'emballera, le monde viendra se perturber, comme s'il était nécessaire aux deux amis de retrouver une liberté sans faille. Car comme l'insinue le titre, la conviction de l'oeuvre est de croire à la licence. Être libre c'est pouvoir tout faire, errer comme des âmes rabelaisiennes et c'est en ceci que le film de Clair se trompe. Est-ce vraiment ceci la liberté ? L'erreur provient sûrement de la joie libertaire qu'engendraient les réformes de l'Etat de 1931. Cependant «A nous la liberté» possède un tel charme plastique, une telle maîtrise technique, tant visuelle que sonore et les acteurs, Paul Ollivier et Raymond Cordy incarnent si justement la joie du film qu'«A nous la liberté» ne peut être qu'un chef d'oeuvre.
L’ambiguïté sur l'homosexualité des deux compagnons de cellule évadés est plus qu'exposé. Mais la joie et l'humour dont fait preuve le film nous fait passer un vraie bon moment.
Un vent de folie et de liberté pour un ex-film culte injustement tombé dans l'oubli, véritable symbole de la jeunesse intellectuelle française des années 30. Regarder un film de René clair, c'est comme manipuler un jouet mécanique qui serait équipé de tiroirs cachés capables de mettre en branle des effets toujours plus surprenants, un cinéma volontairement ludique, une construction en rébus, une poésie fantasque et décalée. Ayant fait ses gammes dans le dadaïsme, les personnages de René Clair gravitent dans un univers absurde digne des Shadoks. Ce sont souvent des marginaux-poètes en décalage total par rapport aux normes sociales, des faiseurs de désordre, et donc de création, dans un ordre trop bien établi. La mise en scène est au diapason, empruntant au burlesque dans une liberté narrative plus que totale, bien que ne cherchant jamais à perdre son public, ceci, dans un grand élan de générosité. Ce joyeux faux desordre a le doux parfum du surréalisme populaire qui inspirera tellement Jean-Pierre Jeunet. On y trouve pêle-mêle des flashbacks audacieux, des plans qui ne prennent sens que lorsqu'ils sont mis bout à bout, à la manière d'un rébus. Un ptit bonheur unique...
Tourné en 1931, "A nous la liberté" est une des premières productions sonores française, et reste fortement marquée par le cinéma muet. Le jeu d'acteur a souvent recours aux clins d'œil exagérés et connivents et à une gestuelle ample. Les scènes de courses poursuites muettes entre bandes de voleurs et de policiers, chutes, coups de pied aux fesses sont fréquentes. Quant à la bande son, elle se partage entre dialogues parlés réduits au minimum et dialogues chantés en forme de semi-comédie musicale dont l' interprétation est assez amateur. "A nous la liberté" est un mélange de cinéma engagé (dénonciation des conditions de travail à la chaîne, comparaison entre le milieu carcéral et celui de l'usine), de film poétique mettant en scène des marginaux-poètes totalement décalés par rapport aux normes sociales, et d'ode humaniste à l'amitié, éloge de la liberté et de la fraternité. On y sent les influences qu'il aura sur Chaplin (Les Temps modernes : critique des méthodes de production à la chaîne), et Tati (jeu saccadé, dialogues minimalistes par bribes, opposition entre poésie et modernisme de Mon Oncle...) "A nous la liberté" est une Comédie sympathique. La mise en scène est inventive, la photographie parfaite, les décors futuristes inspirés du mouvement Bauhaus sont éblouissants.
"A nous la liberté" est une comédie agréable de René Clair qui a marqué le cinéma de son époque et conserve aujourd'hui un statut de film culte. Elle rappelle, par son ton satyrique et son sujet, "Les temps modernes" de Charlie Chaplin sorti quelques années plus tard. Ce long métrage garde les influences, pas si lointaines, du cinéma muet. Ainsi, le jeu des acteurs est essentiellement gestuel et les gags sont visuels. Il y a d'ailleurs peu de dialogues. Cet humour à la Charlie Chaplin ou à la Buster Keaton a vieillit mais reste distrayant. On peu même y déceler les prémices du cinéma de Tati. A voir pour sa culture cinématographique et pour le plasir qu'il procure.
Cette Comédie douce amère, réalisée par René Clair en 1931 montre satiriquement le travail comme une liberté , en prison, à l'usine ou à l'école. Avec en fond de plan une intrigue policière bien menée, ce film musical démontre une grande sensibilité ; avec peu de dialogues, il mêle habilement humour et tendresse. La distribution nous offre un beau et fantasque Emile joliment interprété par Henri Marchand.
René Clair signe une satire du monde ouvrier et anticipe "Les temps modernes" de Chaplin. Si le ton est léger, le propos ne l'est pas. En effet, pour l'auteur, la condition d'ouvrier n'est pas tellement différente de celle de prisonniers.
Evidemment il peut paraître un peu démodé aujourd'hui ce « A nous la liberté » et sa dénonciation du travail à la chaîne. Pourtant, à une époque où le gouvernement en place a pour seules obsessions le travail et l'argent, qu'il est bon de voir un film faisant de cette manière l'éloge de la liberté et de la fraternité, d'autant que le film apparaît d'une impressionnante modernité techniquement, que ce soit par les choix étonnants mais toujours séduisants de René Clair ou les décors proprement éblouissants du grand Lazare Meerson, faisant rentrer l'oeuvre dans une dimension presque futuriste aussi inquiétante que du meilleur goût. Comédie musicale, grand cri d'amour au cinéma et hommage vibrant aux gens du peuple et à leur fierté : « A nous la liberté » est tout cela à la fois, et même un peu plus. Du grand art.
Deuxième film de René Clair que je vois, et il me donne bien envie de poursuivre sa filmographie. Il y a une telle vitalité, dans formelle que scénaristique, qu'elle fait plaisir à voir. Je n'ai pas vu beaucoup de film "réalisme politique", mais cela suit m'a vraiment bien plu. C'est d'une telle fraîcheur, c'est bien écrit, bien mis en scène, il m'a vraiment fait penser à Modern Times de Charlie Chaplin. A nous la liberté est vraiment un joli film, je comprends aisément qu'il fut culte à une certaine époque.
Subversive et anarchisante, la comédie de René Clair récuse la réussite sociale, l'argent et le travail. Des valeurs auxquelles le cinéaste oppose, de façon utopique, l'amitié et la liberté. Prisonnier évadé, Louis a fait fortune dans l'industrie et dirige aujourd'hui une usine ultra moderne qui soumet l'ouvrier au travail à la chaîne (avec les gags qu'on imagine, repris plus tard par Chaplin dans "Les temps modernes") autant qu'à une discipline quasi militaire, voire carcérale. Quelques péripéties plus loin et, surtout, l'arrivée de l'ancien ami et complice de Louis, le tendre Emile, spoiler: vont mettre l'usine sans dessus-dessous et, pour finir, ramener les deux copains au bon temps de la vie de bohème.
L'usine, massive, inhumaine et symbolique, exprime sur le mode expressionniste la petitesse des hommes, morale pour certains, sociale pour les plus nombreux, confrontés au mode de vie que requiert le capitalisme. Quoique parlant, "A nous la liberté" fait figure de film muet tant l'essentiel du propos, à quoi s'ajoute le style de la comédie burlesque, passe par des scènes sans dialogues. Poétique, satirique, bouffon, Clair manie l'éclectisme avec une étonnante cohérence.
Film qui respire le passage du muet au parlant. Film qui a sans doute inspiré Chaplin et Tati. Film anarchiste qui dénonce l'argent victime de non-liberté. C'est intelligent même si ça a un peu mal vieilli.
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3,5
Publiée le 15 février 2017
Rèalisè en 1931, "A nous la libertè" s'appuie sur un union clairement futuriste (aujourd'hui elle nous apparaît surtout comme inhumaine). Renè Clair analyse les rèactions de masse, et notamment dèmontre la ressemblance qui existe entre le travail à la chaîne dans une usine et la routine des prisonniers! La mise en scène est incroyable d'inventivitè et doit beaucoup aux excellents dècors de Lazare Merson! Quant au slogan du film "Le travail c'est la libertè", il est restè cèlèbre! Un classique des annèes 30 dont s'inspirera Chaplin pour "Les temps modernes" qui optera pour la cruautè avec une rèflexion lucide et profonde...
Un chouilla déçu par le résultat car j'ai trouvé le rythme du film un peu mou par rapport à d'autres oeuvres de René Clair comme "Le Million" ou "Le Dernier Milliardaire". Mais le message que porte ce film, à une époque où le chômage ne s'est jamais mieux porté et où pourtant on entend certain dire des conneries comme "Travailler plus pour se faire encul... euh pardon pour gagner plus", où le travail est montré comme une prison (au passage les chaînes de travail présentées dans le film ont sûrement inspiré Chaplin pour celles des "Temps modernes" !!!) et qui est une glorification de l'hédonisme, n'a absolument pas vieilli en dépit du fait (ou plutôt justement grâce au fait !!!) qu'il est à contre-courant de l'idéologie actuelle. Ce film et "Alexandre le Bienheureux" sont les deux oeuvres à projeter d'urgence devant ceux qui croient à tort qu'on vit pour travailler et pas l'inverse.