Un peu comme Monsieur Hire que j’ai vu récemment, ce film, sorti la même année souffre des mêmes problématiques. Un excellent concept de départ, pour un traitement qui reste malheureusement trop minimal.
En effet, rien à dire, l’idée de départ est en béton armé et est propre à faire un film mémorable. On va dire que ça tient pendant une petite demi-heure environ. Et puis ensuite, ben, on resasse ! Et oui, il apparait clairement que malgré sa durée déjà assez courte le film n’a clairement plus de matière à livrer ensuite, si ce n’est les continuelles hésitations des protagonistes, une romance un peu ridicule, et des séquences qui servent de remplissage. A mon avis Force majeure aurait vraiment gagné à être un moyen métrage, même si je le précise, le film n’est pas vraiment pénible à suivre, mais donne le sentiment d’être assez creux. En plus il ne dégage pas d’émotion particulière.
L’interprétation a un certain prestige. Franchement les acteurs s’investissent assez, mais parfois peine à rendre les troubles de leurs personnages respectifs. C’est surtout vrai de François Cluzet, qui hérite d’un rôle a priori plus intense, avec sa famille, et qui parait trop décontracté par rapport à Patrick Bruel, que j’ai trouvé plus fin. Entre eux, Kristin Scott Thomas, pas très bien exploitée, à l’inverse d’un Alan Bates, intense.
Pour le reste le film est sobre. La mise en scène de Jolivet est simple et principalement l’œuvre d’un technicien. Il n’y a pas de recherche particulière, ce qui n’aide peut-être pas justement à ressentir les troubles et la psychologie des personnages, sauf en quelques occasions. La dernière partie m’a quand même paru d’une simplicité trop marquée alors que c’est un moment fort. Après, décors et photographie, je crois que de toute manière il n’y avait pas grandes attentes à avoir. Musicalement ça aurait pu être beaucoup plus fort dans l’émotion. J’aurai bien vu une bande de Philippe Sarde pour ce film.
Clairement Force majeure est fort par son sujet, et n’est pas pénible à suivre. C’est plutôt court, et il y a un certain suspens qui permet de rester accrocher. Mais ça manque clairement de puissance, d’émotion, de force, comme si le réalisateur, presque assuré de la puissance intrinsèque de son sujet avait jugé qu’il n’était pas nécessaire d’en rajouter. Mais bon, du coup ça reste assez froid et le spectateur peine à s’investir. 2.