Je poursuis mes investigations dans le cinéma de John Hughes avec son dernier film en tant que réalisateur, ce que l’on peut bien sûr regretter. La Petite arnaqueuse n’est pas son meilleur film, mais ça reste un joli conte idéal pour Noël par exemple.
Le casting est sympathique, mené par la jeune Alison Porter, talentueuse, expressive, pas en surjeu comme souvent dans les films, et dont on appréciera aussi, petit bonus, un bon doublage. Elle est épaulée par un acteur bien présent dans les comédies à l’époque, James Belushi, qui se montre convaincant, mais on retiendra encore davantage le jeu de Kelly Lynch, qui surprend dans ce film loin de son rôle dans Road House. Pas forcément très à l’aise dans le registre méchant, elle est en revanche toute en subtilité dans le registre émotion et tendresse. Le film repose nettement sur ce trio, le reste des acteurs apparaissant peu utiles, et on verra notamment McClurg, qu’on trouvait déjà dans un rôle de secrétaire dans La Folle Journée de Ferris Bueller.
Le scénario souffre de quelques mollesses, et d’ellipses trop notables. C’est un fait. La machine est moins bien huilée que de coutume chez Hughes, qui se montre un peu moins fin que d’habitude dans le traitement de ses personnages et des sentiments. Reste que le métrage est touchant, clairement bien moins misérabiliste et larmoyant qu’un Bogus par exemple, et il y a des moments amusants et riches en émotion. C’est clairement un conte pour enfant, Hughes du coup touche un public moins large ici, et cela joue peut-être sur la subtilité moindre du métrage, qui reste agréable à suivre.
Pour le reste le film distille une ambiance rétro de nos jours plaisante, avec surtout une mise en scène toujours très solide du réalisateur qui saisit l’intime comme personne. La photographie et les décors auraient peut-être pu donner une personnalité plus marquée au film, par exemple dans un contexte hivernal ou de fêtes, je crois que cela aurait exhaussé le parfum mélancolique et émouvant du métrage, porté en revanche par une musique de toute beauté.
En clair La Petite arnaqueuse est un film un peu inférieur de Hughes. Après il est vrai qu’il a de telles réussites qu’on est un peu déçu par ce dernier film de lui en tant que réalisateur. Ça reste un joli conte poétique, dont le point le plus fort reste quand même cette musique magnifique très présente. 3.