Je poursuis ma rétrospective John Hughes avec son avant dernier film, L’Oncle Buck. Un métrage doux amer qui doit beaucoup à l’abattage de John Candy.
Le film en effet est porté largement par cet acteur, qui endosse le rôle principal, un rôle d’ailleurs plus subtil que ce que l’on pouvait craindre au début, mais il est vrai que c’est quand même John Hughes aux commandes. Candy est à la fois amusant, fantasque, et en même temps touchant, sachant apporter aussi cette touche de mélancolie quand il le faut. Il est épaulé par de jeunes acteurs plutôt talentueux, notamment Macaulay Culkin qu’on reconnaitra avant sa célébrité dans un fameux Chris Columbus, mais qui cède le rôle principal à Jean Louisa Kelly, un peu trop inexpressive, quand même.
Le scénario entremêle drôlerie et émotion, avec cette petite touche fantasque en plus, et cette petite touche mélancolique aussi, assez caractéristique des derniers films de Hughes. Pas étonnant puisqu’il s’intéresse finalement moins aux ados alors qu’à des adultes restaient un peu empêtré dans cet âge et ayant laissé passer un peu leur vie bêtement. Cela donne une certaine profondeur sérieuse au métrage, qui fonctionne mieux ici que dans La Petite arnaqueuse. Mais bon, on est dans un Hughes, aussi tout cela est mâtiné de poésie, de tendresse, avec quelques scènes cocasses.
Visuellement on retrouve avec plaisir le sens du détail du metteur en scène. On reste dans le genre de décors qu’il affectionne, avec une jolie photographie qui rappelle cette tonalité douce-amère de l’histoire, à la fois colorée et plus pâle dans d’autres cas, le tout porté par une mise en scène élégante et une musique soignée. C’est un élément sur du cinéma de Hughes en règle général, et ici le métrage ne déroge pas à cette règle.
Pour ma part L’Oncle Buck n’est pas le meilleur Hughes, mais c’est une comédie mélancolique de belle tenue, qui par certains aspects rappellera Un Ticket pour deux et La Petite arnaqueuse. Moins bon que le premier, il est meilleur que le second, moins naïf, mieux construit. Il mérite le visionnage, notamment pour voir un John Candy talentueux, qui montre une belle facette de son talent. 3.5.