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Gérard Delteil
201 abonnés
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3,0
Publiée le 7 décembre 2014
Cette satire retro de la TV et du cinema muet a un certain charme. On se demande si Michel Hazanavicius ne s'est en est pas un peu inspiré pour The artist... Certains passage sont excellents et imaginatifs, tel le procès, mais ça manque tout de même un peu de rythme. Surtout, la chute est faible et très plate. Un bouquet final du genre de ceux des films de René Clair fait cruellement défaut pour qu'on en sorte enthousiaste. On a un peu le sentiment que le scénariste s'est trouvé en panne d'inspiration ou que le budget était épuisé pour continuer. Dommage.
Voilà une comédie totalement méconnue qui s'avère pourtant très divertissante. Claude Binyon, réalisateur et scénariste, exploite habilement une excellente idée de départ: un professeur de littérature ultra-rigide est "démasqué", grâce aux diffusions télévisées de films dans lesquels il a joués, comme étant une ancienne star séductrice du cinéma muet. Certes, la première partie, si elle est amusante, manque de folie, mais la seconde est hilarante, principalement grâce à un comique de situation qui fonctionne à plein régime. Les moments drôlissimes s'enchaînent: l’inénarrable scène de bagarre dans le bar, les conversations enflammées entre le prof et sa fille et les séquences du procès, jubilatoires. Côté distribution, c'est un sans-faute avec, dans le rôle principal, un Clifton Webb dont les mimiques et le phrasé sont absolument fabuleux, et des seconds rôles savoureux comme Ginger Rogers en ancienne partenaire du héros et Elsa Lanchester en directrice de l'université amoureuse de notre pauvre enseignant. "Dreamboat" (son titre original) est donc un film particulièrement réjouissant !
Lors des premières minutes, on redoute d'avoir affaire à une critique d'Hollywood tout en vantant un mode de vie puritain. Mais totalement fausse première impression, la suite au contraire va heureusement s'avérer intelligente voir même audacieuse car si le film n'épargne pas Hollywood, le puritanisme est lui aussi très sérieusement égratigné. D'ailleurs c'est très rare de voir dans un film américain des années 50 des comportements aussi allumeurs que ceux de la doyenne de l'université et de la fille du protagoniste qui n'hésite pas à séduire sans la moindre équivoque un type qui a osé la traiter de "rat de bibliothèque". L'ensemble est rythmé, piquant évidemment, avec quelques scènes franchement réussies comme celle de la bagarre dans le bar où le protagoniste s'inspire d'un film avec lui passant à ce moment-là à la télé pour se défendre ou encore celle du tribunal où la télévision et son contenu publicitaire s'en prennent plein la gueule. Côté interprétation, si Ginger Rogers est un peu fade dans un personnage pas suffisamment exploité, la jolie Anne Francis en fille coincée qui s'ouvre peu à peu aux plaisirs de la vie est plaisante. Mais celui qui se taille la plus grosse part du gâteau est sans conteste Clifton Webb, en très grande forme en professeur d'université bien-pensant séducteur malgré lui.